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Retour sur le campus ; projet certain ou rêve lointain ?

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5 avril 2021

Crédit visuel : Valérie Soares – Photographe

Article rédigé par Marie-Ève Duguay – Journaliste

En février dernier, la Provost et vice-rectrice aux affaires académiques Jill Scott avait annoncé le retour graduel de la communauté universitaire sur le domaine de l’Université d’Ottawa (U d’O). Dans le communiqué alors envoyé par courriel aux étudiant.e.s, elle avait précisé que l’établissement offrirait de 30 à 50 % de ses cours en présentiel au trimestre d’automne 2021. Mais le projet, qu’elle qualifie elle-même d’ambitieux, soulève un certain nombre de questions pratiques et sanitaires.

Si Nicole Creswell, étudiante en sociologie à l’U d’O, et Kiya Lamontagne, étudiante de première année en anglais et en littérature, expliquent être excitées à l’idée d’un retour potentiel sur le campus, elles avouent tout de même être inquiètes concernant ce plan. Professeure du département d’histoire à l’U d’O, Sylvie Perrier, qui signale ne pas parler au nom du corps professoral, soutient que certains aspects du projet la préoccupent elle aussi.

Opinions mitigées… 

À première vue, l’idée du retour au campus est alléchante pour Creswell, qui explique que l’apprentissage en ligne ne lui a pas été très favorable : entre manque de motivation, anxiété et isolement, elle a éprouvé beaucoup de difficulté à prospérer. « Je vis dans ma salle de classe et j’ai l’impression d’être constamment accessible ; les professeur.e.s savent que nous sommes à la maison, donc c’est difficile d’atteindre cet équilibre entre vie personnelle et vie académique », confie-t-elle. N’ayant jamais connu l’expérience universitaire sur le campus, Lamontagne partage le même point de vue, et a accueilli l’annonce de Scott avec enthousiasme. 

Malgré les nombreuses difficultés liées au travail à distance, Perrier mentionne que l’idée d’enseigner depuis la maison ne lui déplaît pas complètement. Elle enchaîne en expliquant que si la communauté universitaire a connu plusieurs défis en ligne, le tout « ne va aller que de mieux en mieux » en poursuivant l’enseignement à distance. 

… mais préoccupations communes 

Qu’elles veuillent ou non continuer l’apprentissage en ligne, les deux étudiantes et la professeure partagent les mêmes craintes quant au retour en présentiel. Creswell souligne que les étudiant.e.s qui n’auront pas l’opportunité de retourner sur le campus, comme les étudiant.e.s internationaux.ales qui ne sont pas à Ottawa ou celles et ceux qui sont à risque, seront sans doute pénalisé.e.s au niveau de la qualité de l’enseignement qu’ils.elles recevront, et devront se contenter de l’apprentissage en ligne.

Perrier soulève un argument similaire lorsqu’elle aborde les lacunes liées à l’enseignement hybride que tentera d’installer l’U d’O. D’après elle, ce système, qui consiste à diffuser en direct les cours en présentiel pour les étudiant.e.s qui ne peuvent y assister, pourrait ne pas fonctionner. La professeure illustre que cette façon de faire créera sûrement du mécontentement, soulignant que « la qualité d’interaction ne sera simplement pas la même ». Elle affirme alors que si le retour au campus a bel et bien lieu, il faudrait que le tout se fasse en présentiel, sinon, Perrier estime qu’il serait mieux de rester en ligne. 

L’aspect sanitaire est également une source d’inquiétude pour les deux étudiantes. Elles savent à quel point il est difficile pour la communauté estudiantine de cesser complètement ses activités sociales : entre soirées de fête et sorties en groupe, Lamontagne et Creswell expliquent que l’U d’O ne peut contrôler ce que font les étudiant.e.s hors du campus, et que cela pourrait avoir un effet sur la propagation du virus. 

Solutions manquantes

En attendant d’offrir plus de nouvelles, l’Université a rendu accessibles par l’entremise de Brightspace les mesures de santé qu’elle planifie d’entreprendre. Le port obligatoire du masque, la distanciation sociale et l’implantation d’un système d’auto-évaluation seront obligatoires afin d’assurer un retour physique en toute sécurité. 

Creswell mentionne cependant que ces mesures servent plutôt de déclaration générale et qu’elles ne la rassurent pas entièrement. Perrier précise également que plusieurs aspects du retour au campus n’ont pas encore été adressés, notamment les mesures d’évacuations en cas d’urgence et le fonctionnement des ascenseurs, l’U d’O n’ayant pas encore expliqué comment elle allait assurer la distanciation sociale dans ces deux cas. 

La professeure du département d’histoire affirme toutefois qu’elle sait que l’établissement ne placera pas sa communauté en danger, l’administration ayant pris la situation au sérieux depuis le début de la pandémie. Elle demeure confiante que l’Université prendra la bonne décision quant au retour en présentiel.

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