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Sports et bien-être

Deux minutes au cachot : Pas évident, la traduction de termes sportifs

Web-Rotonde
10 mars 2013

– Par Léa Papineau Robichaud – 

Cette semaine, c’est le vétéran de cinquième année de l’équipe de football de l’Université d’Ottawa, Maxim Lepinay, qui m’a inspiré ma chronique. Lorsque je lui ai demandé dans quelle langue se déroulaient les pratiques de l’équipe, il m’a répondu, comme tous les autres athlètes, l’anglais, mais il a aussi pris le temps de me donner une explication que je n’avais jamais vraiment considérée. « Puisque tous les termes relevant de la culture du football s’associent à l’anglais des États-Unis, qui en sont les créateurs, je pense qu’il est d’autant plus légitime que la transmission des connaissances relatives à ce sport s’effectue en anglais », dit-il.

En fait, je dois avouer que pendant mes premières couvertures de matchs des Gee-Gees, particulièrement les matchs de football, j’avais de la difficulté à rédiger mes articles. Je devais, à tout bout de champ, arrêter ma rédaction pour aller faire des recherches sur Internet, afin de trouver la bonne traduction de certains termes. Quel serait le bon terme français pour punter ou pour tight end, par exemple? Auriez-vous pu deviner que c’est botteur de dégagement et allier rapproché? Ce n’est pas toujours évident, surtout quand vos connaissances sont plutôt limitées dans ce sport.

Heureusement, l’Office de la langue française a fait un travail remarquable et il existe maintenant une traduction pour presque tous les termes sportifs. Bon, parfois les traductions donnent des expressions beaucoup moins concises que les mots anglais. Par exemple, un sack est traduit comme étant un plaqué du quart-arrière, alors qu’un petit mot comme fumble devient en français presque aussi long qu’une phrase: mauvais contrôle involontaire du ballon. Décidément, la concision n’a jamais été notre fort.

Parfois, les traductions trouvées sont un peu loufoques. Au hockey, par exemple, certaines punitions sonnent plutôt bizarre en français. Boarding devient une punition pour avoir donné de la bande. Quelle drôle d’expression! Une punition pour slashing en français se transforme en punition pour cinglage. Lorsque je cherche le mot cinglage dans le Larousse, j’y trouve seulement une définition se rapportant à la métallurgie: « Action de faire disparaître, par compression ou par chocs, les pores existant dans les loupes de fer sortant des fours à puddler. »

Certaines ne sont pas tout à fait au point non plus. En basketball, le dribbling reste dribbling en français. Le dunk est pour sa part traduit comme étant un smash. C’est moi, ou on tourne en rond avec cette traduction?

Bref, il y a manifestement des progrès en ce qui concerne la francisation des termes sportifs, mais il reste encore beaucoup de chemin à faire, et je crois que ça commence par les amateurs de sport. Ils devraient utiliser les termes français lors de discussions sportives, les termes deviendraient ainsi plus familiers. Après tout, l’Office de la langue française n’a pas fait tout ce travail pour rien.

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