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Éditorial

Ce n’est pas moi, c’est toi

Web-Rotonde
13 février 2017

Éditorial

Par Frédérique Mazerolle — rédactrice en chef

FÉUO. La Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa. La fédé’.  La « esss-é-fu-o », comme diraient maladroitement certain.e.s. Oui, c’est bien à toi que je fais allusion.

Bref.

Il faut qu’on se parle.

Tu sais très bien où je veux en venir. Il n’est pas question de tourner autour du pot, comme tu l’as longtemps fait quand il a été question d’informer tes employé.e.s du déficit gigantesque qui les attendaient et du fait qu’ils et elles allaient devoir commencer à se chercher un nouvel emploi au printemps. Tu as bien pu leur servir cette blague de mauvais goût, mais moi, je connais tous tes trucs. T’ayant côtoyé depuis tes débuts sur le campus uottavien, j’ai appris à reconnaitre tes milles et une ruses.

On va se dire les vraies choses. Ça va mal.

On ne se le cachera pas, ça fait un bout que ça ne fonctionne plus entre nous deux. Tu as bien beau être ma problematic fave, mais ça ne peut plus continuer comme ça. On ne peut plus se regarder dans les yeux sans se mentir de la sorte. C’est assez. Toi et moi, c’est terminé. Fini. Dunzo.

Je te laisse.

Eh, oui.

Tu as bien compris.

Je te quitte, tout simplement.

« DERNIÈRE HEURE : La Fédération étudiante et La Rotonde ne sont plus », pourrons-nous lire dans les tabloïds. Même si La Rotonde a bel et bien obtenu son indépendance en 2008, tout le monde sait qu’on est tout de même restés liés. Par contre, je ne peux plus continuer de siéger à tes côtés dans de telles conditions.

C’est une dernière chance que je t’ai donnée, chère Fédération. Tu peux penser que ce n’est qu’une crise comme les autres, mais tu as tort.

Sur ce, pendant que tu te morfonds, laisse-moi donc t’expliquer pourquoi je dois partir, partir au plus sacrant.

Pour le moins pire et le plus pire 

Semaine après semaine, je n’arrête pas de me prendre la tête entre les mains. On me demande de trouver une explication logique pour les derniers potins qui sortent de ton bureau, situé au Centre universitaire. En fait, je ne sais même pas d’où ils sortent, étant donné que tu ne sembles pas être y être, d’après les dires du dernier rapport du contrôleur-général.

Tu me diras que tu m’as tout donné, sans jamais attendre quoi que ce soit en retour. Ah oui, tu as bien pu me donner tous les maux de tête du monde. Des lignes interminables pour la U-Pass, des coupures de financement pour les clubs étudiant.e.s, des réunions interminables au Conseil d’administration avec des discussions en huis-clos encore plus longues, et j’en passe. FÉUO, tu as dépassé les bornes, et ce depuis bien trop longtemps.

Et puis tu te fâches qu’on je te demande de t’expliquer. Alors que je te donne une tribune à toi seule pour me dire la vérité pour que l’on puisse passer à autre chose, tu continues de me jouer des tours. Ah, ça serait donc plus simple si tu pouvais me donner les faits, une fois pour toute! Et ne me parle surtout pas de tout le travail que tu fais, des longues heures que tu dois passer au boulot.

Tout ce que je vois, ce sont des enfants qui se chamaillent autour de la table de la Salle du Sénat à propos de problèmes personnels, alors qu’ils devraient discuter des enjeux de nature estudiantine. Mais non, ce ne sont que des gamin.e.s qui cherchent à pointer l’autre du doigt dès que les problèmes font leur apparition. Est-ce que le chat a mangé ta langue? Il semble qu’il ait aussi mangé ton professionnalisme.

Certain.e.s diront que c’est tout à fait hypocrite de ma part de te laisser comme ça, alors que la Saint-Valentin cogne à la porte. Je vais te dire ce qui est hypocrite : renvoyer une trentaine d’employé.e.s sans leur offrir d’explications suffisantes. De disqualifier des candidat.e.s n’appartenant pas au parti dominant à l’aube de la période du scrutin. De dire que l’on représente réellement les étudiant.e.s. quand on sait bien que ceux et celles-ci sont clairement désintéressés et ne veulent plus faire confiance à leur Fédération étudiante.

Tu dis vouloir être unifiante, vouloir arranger les choses et même représenter les étudiant.e.s avant tout? Bonne chance, tu en auras besoin.

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