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Élections générales du SÉUO – Commissaire aux affaires francophones

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21 mars 2021

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique

Entrevue réalisée par Miléna Frachebois – Cheffe du pupitre Actualités

La période de campagne des élections générales du Syndicat Étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) est en cours jusqu’au 23 mars prochain. Candidate pour le poste de Commissaire aux affaires francophones, Lia Bosquet présente ses motivations pour occuper ce rôle, et dévoile les mesures qu’elle souhaiterait mettre en place lors de son potentiel futur mandat. 

La Rotonde (LR) : Est-ce que vous pourriez commencer par parler un petit peu de vous et de votre parcours ?

Lia Bosquet (LB) : Je m’appelle Lia Bosquet, je suis une étudiante de deuxième année en communication et en psychologie, et je suis en train de me présenter pour le poste de Commissaire aux affaires francophones. Je suis française, mais je n’ai pas vraiment grandi en France ; j’ai beaucoup bougé dans ma vie. J’ai surtout grandi au Mexique, pendant sept ans.

LR : Quelles sont les qualités d’un.e bon.ne Commissaire aux affaires francophones selon vous ?

LB : Pour moi, ce poste incarne la défense des droits linguistiques sur le campus. Si une personne sent que ses droits ne sont pas respectés en tant que francophone, cela passe par le.la Commissaire aux affaires francophones. Occuper cette position, c’est être le.la porte-parole de cette communauté […] ; il faut veiller à en intégrer les membres dans les événements, ou encore faire des panels de discussions orientés vers elles.eux.

Le.la Commissaire aux affaires francophones doit aussi offrir des services pour les personnes qui souhaitent apprendre ou parlent déjà le français, comme avec les séances de tutorat, et les soirées cinéma que nous proposons déjà au Centre du bilinguisme du SÉUO. Il.Elle doit s’assurer que le bilinguisme soit présent sur le campus, et qu’il soit respecté.

Il.Elle doit donc être à l’écoute de la communauté francophone afin d’être témoin des expériences de tout.e.s, et faire la liaison entre elles, parce que les étudiant.e.s francophones sont des étudiant.e.s internationaux.ales mais aussi canadien.ne.s issu.e.s de diverses régions. Même si ces personnes sont toutes francophones, il y aura une différence d’expérience, d’accent, de dialecte, et d’expressions [qu’il faut prendre en considération].

Le.la Commissaire aux affaires francophones doit unir la communauté dans cette diversité. Avec la pandémie, il est nécessaire d’incorporer ses actions au contexte virtuel, tout en étant créatif.ve, hybride, et flexible. Il faut aussi avoir un sens pointu du leadership, qui est essentiel pour représenter les étudiant.e.s et défendre leurs droits et leurs intérêts […].

LR : Pourquoi avoir décidé de vous présenter pour ce poste cette année ? 

LB : Lors de ma première année à l’Université, je ne faisais pas du tout partie de la vie étudiante. Mais l’année suivante, j’ai postulé pour le poste de Coordinatrice francophone de la semaine 101. Je me suis alors rendue compte de l’importance du Syndicat auprès des étudiant.e.s ; même si ce n’était que pour un mois, j’ai travaillé avec le Comité exécutif pour planifier les événements de la semaine et je me suis rendue compte de l’effort que cela impliquait […]. J’ai ensuite postulé au Centre du bilinguisme, où je travaille actuellement en tant que responsable des événements culturels.

C’est vrai qu’en tant que francophone sur le campus, on se rend compte que beaucoup des événements extra-scolaires sont disponibles exclusivement en anglais […]. Cela peut être difficile pour les Canadien.ne.s et les étudiant.e.s internationaux.ales francophones, pourtant très présent.e.s grâce à l’exonération partielle des frais de scolarité.

Je pense qu’il y a beaucoup d’efforts à faire pour inclure la communauté francophone à l’Université. Je veux essayer de pousser les personnes à inclure le français dans leurs activités et à vouloir apprendre à le parler. Je pense que, pour certain.e.s étudiant.e.s, l’éducation en français a été imposée, et la langue est associée à quelque chose de négatif. J’aimerais faire voir la francophonie de manière plus positive […], comme une opportunité de connexions avec d’autres personnes de sa communauté.

J’ai déjà une idée de comment fonctionnent les choses de l’intérieur grâce à mon poste au Centre de bilinguisme […]. Je pense être à la hauteur du poste, mais cela dépend aussi des étudiant.e.s dans le sens où le rôle d’un.e Commissaire aux affaires francophones est d’écouter leurs voix. Je veux leur demander ce que je peux faire pour rendre leur vie plus facile pour qu’ils.elles se sentent plus représenté.e.s ; c’est un effort collaboratif, et je veux être là pour représenter ma communauté […].

LR : Pourquoi vous sentez-vous concernée par la cause francophone ? 

LB : Je me considère francophone et cette part de mon identité est importante, car dans les endroits où j’ai vécu, ma langue n’était pas beaucoup parlée. J’ai vécu aux Philippines, aux États-Unis, au Mexique, et maintenant je vis au Canada pour mes études. Ça a donc été difficile de cultiver mon sentiment d’appartenance à ma communauté linguistique, que j’ai même parfois questionné.

Pourtant, cela me permet de garder une connexion avec ma famille, même si je suis loin d’elle. Mes parents et mes grands-parents sont tou.te.s des professeur.e.s, et sont très attaché.e.s à la langue française. La cause francophone est donc importante pour moi, car elle me permet de rester connectée à mes proches […].

J’ai choisi l’Université d’Ottawa parce que cela me permettait de prendre mes cours en anglais et en français, ce qui reflétait bien le bilinguisme avec lequel j’ai vécu toute ma vie. Pourtant, le campus n’est pas complètement bilingue, et la communauté francophone a du mal à s’adapter […] : j’aimerais changer cela.

LR : Si vous êtes élue, qu’ai­me­riez-vous entre­prendre afin d’ap­puyer votre mandat et d’amé­lio­rer le Syndi­cat ?

LB : Je crois que cela passe par la représentation des étudiant.e.s francophones sur le campus. Je voudrais organiser plus d’événements virtuels qui leur sont accessibles et des groupes de discussion, afin de leur donner l’opportunité de pouvoir se connaître entre elles.eux, et de discuter. Il y a déjà des services et ressources pour cela, mais beaucoup d’étudiant.e.s ne savent pas qu’ils.elles existent, surtout dans le contexte virtuel.

J’aimerais donc me concentrer sur la promotion des services offerts par le Centre du bilinguisme par exemple. Ces derniers semestres ont été comme une période d’essai ; on a déterminé quelles plateformes fonctionnent le mieux, et quels événements attirent le plus de monde. Maintenant qu’on a cette expérience et qu’on sait ce qui marche bien, il faut travailler sur la communication […].

Je veux également m’assurer que la francophonie et le bilinguisme soient respectés, notamment à travers les offres des choix de cours dans les deux langues. Mon but reste que la francophonie soit présente de la même façon que l’anglophonie. Je veux travailler avec l’Université d’Ottawa pour maximiser cette présence jusque-là trop ignorée […].

D’un point de vue administratif, les documents du Syndicat sont en train d’être traduits, mais je tiens à continuer à actualiser leur accessibilité en français. J’aimerais aussi établir une connexion avec les étudiant.e.s internationaux.ales, dont une grande partie ignore l’existence de services francophones en dehors de ceux offerts par le Bureau international.

LR : Si vous pouviez dire une dernière phrase aux étudiant.e.s qui vous lisent, que leur diriez-vous ? 

LB : Engagez-vous dans le Syndicat, et n’hésitez pas à participer aux activités en ligne. Il y a tellement de ressources qui sont là pour vous, et peu d’étudiant.e.s les utilisent. Suivez les différents services sur les réseaux sociaux, et essayez de participer aux activités virtuelles. Même si on est en pandémie, il y a quand même une expérience du campus en ligne !

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