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Étudiant.e.s internationaux.ales et défis supplémentaires

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4 octobre 2020

Crédit visuel : Valérie Soares – Photographe 

Par Thelma Grundisch – Journaliste

De nombreux étudiant.e.s internationaux.ales de l’Université d’Ottawa (l’U d’O) poursuivent le trimestre d’automne depuis leur pays d’origine. Décision choisie ou inéluctable, leur expérience universitaire reste définitivement bouleversée par la COVID-19, imposant des défis souvent négligés par les professeur.e.s.

Apprentissage en ligne, conditions de voyage, éloignement physique du campus : les défis s’opposant à un apprentissage de qualité et au bien-être des étudiant.e.s sont nombreux. Camila Aillon Melgar, basée à Mexico au Mexique, Tatiana Haustant, à Paris en France et Quentin Reinhart, en Alsace, également en France partagent leur ressenti face à leur situation. 

Conditions d’étude défavorables

Il faut désormais s’adapter aux cours à distance, qui demandent beaucoup plus de flexibilité et d’investissement que les cours en personne.

Haustant déclare qu’étant sur le fuseau horaire français, les cours se déroulent en fin d’après-midi jusqu’à tard dans la nuit pour elle. Difficile de suivre un rythme de vie sain lorsque six heures séparent son quotidien d’Ottawa. Pour Reinhart, c’est l’ambiance de travail et la concentration qui manquent. « J’étudie dans un pays dans lequel je ne vis pas. C’est frustrant. », confie-t-il.

Ce semestre est bien loin de ce que les étudiant.e.s avaient imaginé il y a quelques mois. Si certain.e.s professeur.e.s ne jurent que par des enregistrements audio, d’autres privilégient les vidéos. Quand certain.e.s demandent la participation des étudiant.e.s en direct, d’autres prennent en compte les présence des étudiant.e.s dans leur évaluation. Ces derniers points constituent de réels problèmes pour celles et ceux vivants sur un fuseau horaire différent de celui d’Ottawa.

Yves Laberge, professeur à l’U d’O, explique que la préparation de ses cours s’est faite en pensant aux étudiant.e.s internationaux.ales. Il a dû revoir son mode d’enseignement, en intégrant plus de ressources visuelles, et encourage la participation sans pénaliser l’absence. Ainsi, qui ne peut assister au cours en direct pourra toujours en obtenir le contenu. 

Angoisses multiples

Si Haustant, Aillon et Reinhart se disent heureux.ses d’être resté.e.s avec leurs familles, le retour à la vie universitaire depuis chez soi n’est pas sans obstacle. Problèmes techniques, environnement peu propice à l’étude, ou troubles d’ajustement avec les proches, le début du semestre n’a pas été de tout repos.

Un effort d’autonomie et d’organisation est exigé de la part des étudiant.e.s ; effort d’autant plus important s’il s’inscrit dans un fuseau horaire différent. Si la majorité des professeur.e.s. est accommodante et n’exige pas de manuels inaccessibles hors du Canada, ce n’est pas le cas de tou.te.s.

Les frais de scolarité laissent également un goût amer à certain.e ; l’accès aux services sur le campus, par exemple, est toujours payé par les étudiant.e.s basé.e.s à l’étranger, bien qu’ils et elles ne puissent pas en bénéficier. S’ajoute à cette frustration l’annonce du semestre d’hiver 2021 en ligne, sans garantie de pouvoir entrer sur le territoire canadien d’ici-là.  « Les cours en ligne ne sont pas un motif pour rentrer sur le territoire canadien [… ], à partir du moment où je paye 10 000 $ par an, je considère que c’est un motif valable », souligne Haustant.

Choix de rester

La question « Partir ou rester  ? » s’est principalement orientée autour d’un facteur : la sécurité. Financière, physique ou mentale, elle est une préoccupation majeure des étudiant.e.s. Si beaucoup ont décidé qu’il était plus sage de ne pas voyager dans les conditions sanitaires actuelles, la décision n’a pas été simple à prendre, puisqu’elle implique notamment une absence d’expérience universitaire.  

« J’aurais préféré avoir mes cours en personne, voir mes ami.e.s, passer du temps avec eux et profiter de la vie universitaire en général », déclare Aillon. Reinhart partage son avis : « La culture, les gens, les amis me manquent, mais bon, je me dis que j’y retournerais tôt ou tard ». Si la présence sur le campus est un aspect essentiel de la vie universitaire, elle fait également partie du développement personnel de chacun.e.

Si la situation actuelle s’inscrit dans un contexte historique exceptionnel, il est d’autant plus important de prendre soin de sa santé mentale. Il est essentiel de veiller à sa sécurité et à son bien-être en priorité, afin d’assurer son succès académique par la suite. 

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