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« Évaluez votre cours ! » , discussion au sujet de la plateforme ÉvaluAction

Mabinty Toure
12 décembre 2022

Crédit visuel : Nicholas Monette – Directeur artistique 

Article rédigé par Mabinty Touré – Journaliste

Entre le 21 novembre et le 2 décembre, les étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa (l’U d’O) ont reçu les courriels du Bureau des affaires académiques les invitant à évaluer les cours qu’ils avaient reçus ce semestre. La plateforme ÉvaluAction a été mise en place en 2017 afin de remplacer la version papier qui existait à l’époque.

Pour les étudiant.e.s et les professeur.e.s

Comme son nom l’indique, la plateforme ÉvaluAction permet aux étudiant.e.s « d’évaluer, à la fin de chaque semestre, leurs cours et leurs expériences d’apprentissage. Elle permet aussi, aux professeur.e.s qui le désirent d’ajouter des questions, et de recevoir leur rapport d’évaluation », explique Aline Germain-Rutherford, présidente du Comité du Sénat sur l’enseignement et son évaluation. De plus, cet outil d’évaluation des professeur.e.s occupe une place importante lors des rapports annuels et des demandes de permanence, d’agrégation et de titularisation pour les professeur.e.s, rappelle Marie-Hélène Brunet, professeure adjointe à la Faculté d’éducation de l’U d’O.

Eva Ducharme, étudiante de dernière année en sciences biomédicales à l’U d’O, rapporte que la plateforme lui a été particulièrement utile lorsqu’il s’agissait des cours dans lesquelles elle avait rencontré des difficultés. « S’il y avait trop de quiz, ou si parfois les instructions n’étaient pas trop claires, je me penchais un peu plus sur les formulaires de ces cours-là », raconte-t-elle.

Geoffrey Greatrex, professeur au Département d’études anciennes et sciences des religions, affirme porter une attention particulière sur les commentaires écrits, afin d’ajuster son enseignement. Brunet illustre ces propos avec l’exemple des forums de discussion : « le fait que plusieurs étudiant.e.s mentionnent qu’ils.elles auraient préféré que le format soit différent m’a amené à varier les méthodes pédagogiques ».

Les membres du corps professoral ont accès, pendant la période des 12 jours, aux taux de réponse pour leurs cours, poursuit Germain-Rutherford. Lorsque les notes finales deviennent officielles, ils.elles reçoivent les résultats de l’évaluation sous forme de pourcentages et de commentaires écrits. Avant la pandémie, la vice-provost aux affaires académiques, Germain-Rutherford, rapportait un taux de participation moyen de 53 %, variant de 46 % à 58 % selon les facultés.

Commentaires à prendre ou à laisser ?

Brunet rappelle que « l’évaluation est un outil nécessaire pour faire entendre la voix du corps étudiant ». Pour Ducharme, utiliser la plateforme ÉvaluAction est une technique de renforcement de son pouvoir en tant qu’étudiante. Elle assure se sentir mieux lors de l’écriture de ses commentaires : « [c’est] comme si j’avais fait une différence pour l’enseignement des cours ». Cependant, certaines critiques des étudiant.e.s ne sont pas toujours constructives, et certaines remarques peuvent être contradictoires, mentionne Brunet. 

Un article du journal anglophone Inside Higher Ed discute d’une étude qui a conclu que « par rapport aux femmes, les professeurs masculins sont perçus comme plus précis dans leur enseignement, plus éduqués […], prompts à fournir un retour d’information, et ils sont moins pénalisés pour être des correcteurs sévères ». Dans cette même lignée, Brunet informe que des recherches ont démontré que les femmes, les personnes racisées et les personnes LGBTQ+ tendent à recevoir des évaluations moins positives. Certaines évaluations se rattacheraient plus à l’identité de la personne, sa personnalité, ses traits physiques plutôt qu’à son enseignement, poursuit-elle. Considérant ceci, Brunet trouve plus judicieux pour les Facultés d’utiliser d’autres méthodes afin d’évaluer l’enseignement des professeur.e.s.

Des améliorations à faire

Germain-Rutherford fait mention de la révision du questionnaire d’ÉvaluAction en 2020. Grâce à 2745 réponses d’étudiants, une version définitive du questionnaire a été établie à l’automne 2021. Elle permet aux professeur.e.s de rajouter des questions, mais également de poser des questions sur la santé mentale des étudiant.e.s. Pour Greatrex, qui occupe aussi la fonction de directeur de son département, il serait préférable de discuter avec les étudiant.e.s pour apporter des modifications tout au long du semestre. Selon lui, le format en ligne ne permettrait pas aux étudiant.e.s de prendre le temps nécessaire de faire les évaluations, contrairement au format papier qui était donné auparavant.

Brunet partage également son avis. Comme complément à l’outil, elle produit une évaluation à mi-parcours à travers des formulaires préparés sur SurveyMonkey. Dans ceux-ci, elle pose les questions ouvertes suivantes : « ce que j’aime de ce cours, ce que j’aimerais apprendre d’ici la fin du semestre, ce qui pourrait être amélioré ». Comme les professeur.e.s, Ducharme aimerait que la plateforme offre moins de questions quantitatives, et davantage de questions à développement. 

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