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manifestation pour le climat
Actualités

Grève climatique à Ottawa : entre déception et revendications

Eya Ben Nejm
28 septembre 2022

Crédit visuel : Nicholas Monette – Directeur artistique 

Article rédigé par Eya Ben Nejm – Journaliste

La grève climatique est un moyen de faire entendre les revendications et les dénonciations des citoyen.ne.s envers leurs gouvernements. Cette marche appelle les étudiant.e.s et les jeunes du monde entier à se mobiliser pour une cause commune. La grève climatique est spéciale cette année, puisque celle-ci coïncide avec l’élection provinciale du Québec et l’élection municipale à Ottawa.

Depuis 2018, la grève climatique est un événement annuel dans le monde. Les jeunes de la ville d’Ottawa se sont aussi regroupé.e.s ce vendredi 23 septembre 2022 pour dénoncer les accords non respectés et demander des actions urgentes afin de sauver le climat. Les associations environnementales de l’université d’Ottawa (U d’O) ont appelé les étudiant.e.s à se mobiliser. Ceux et celles-ci se sont dirigé.e.s vers le centre-ville, accompagné.e.s par les groupes associatifs.

Mobilisation des étudiant.e.s de l’U d’O

Dans les couloirs de l’U d’O, des pancartes appelant les étudiant.e.s à se joindre à la grève climatique étaient affichées. Le Centre de durabilité, un service dépendant du Syndicat Étudiant de l’U d’O, a appelé la veille ceux et celles qui le souhaitaient à se présenter au pavillon Déjà-vu pour préparer des pancartes. Une dizaine d’étudiant.e.s ont répondu présent.  Parmi les participant.e.s, Clara Thibodeau, étudiante de deuxième année en psychologie, participe à la marche pour le climat depuis 2019. Sur sa pancarte, elle écrit «notre futur». Elle souligne l’importance de passer à l’action maintenant «pas dans 3 ans, dans 5 ans, dans 10 ans parce que c’est notre futur, il faut avoir de l’action aujourd’hui». Thibodeau exprime un souhait profond d’écoute de la part du gouvernement.

Interrogé durant la manifestation, Noah Guttman, étudiant de première année en science politique et Juris Doctor à l’U d’O, indique participer pour la première fois à la grève climatique. D’après lui, «nos gouvernements n’ont pas fait assez pour diminuer les problèmes causant le changement climatique, ils ont seulement fait de petites actions». Il explique l’importance de passer à des actions concrètes le plus rapidement possible.

« Rien n’a changé »

Cette mobilisation mondiale est mise en place par des organismes tels que Friday for Future International. Cette année, l’une de ses membres était parmi les organisateur.ice.s de la manifestation d’Ottawa : il s’agit d’Adriana Calderón, originaire du Mexique, qui a déjà organisé des marches pour le climat dans son pays natal. Elle ressort assez déçue de la COP26. Selon elle, rien n’a été retenu de la conférence. Néanmoins, elle espère des changements après la COP27 qui aura lieu en Égypte au mois de novembre prochain. Calderón évoque l’importance de cette grève dans un contexte d’élection au Québec et à Ottawa, et espère que les électeur.ice.s voteront en faveur des projets environnementaux.

À l’échelle locale, Mary Stuart, représentante de l’organisme Friday for Future Ottawa et étudiante en Études de l’environnement à l’U d’O, déplore un bilan national qu’elle juge décevant : «Le Canada n’a pas une seule fois atteint un objectif climatique et nos émissions continuent à augmenter. On continue à construire de nouveaux projets de combustible fossile, ce qui va à l’encontre de tous nos objectifs climatiques».

La marche comptait aussi parmi ses participant.e.s des personnalités politiques, dont certain.e.s se présentent aux élections en cours. Par exemple, Catherine McKenney, candidat.e à l’élection municipale, était accompagné.e de ses partisan.e.s, qui faisaient une tournée de pétition pour son projet d’action climatique. Stuart trouve que c’est une bonne idée que des personnalités comme McKenney participent, car cela encourage, selon elle, sa communauté à se joindre à la grève.

Perspective autochtone

Quelques minutes avant le début de la marche, des discours ont eu lieu devant les escaliers du Pavillon Tabaret. Alexandra Whiteduck, membre du projet «Nibi», a mis en avant les difficultés d’accès à l’eau potable subis par sa communauté. Ces difficultés, causées par la présence d’uranium, rendent selon elle sa communauté plus prône à certaines maladies, comme des cancers. Whiteduck, dont le projet vise à faciliter l’accès à l’eau potable pour les communautés autochtones, a dénoncé le manque de soutien financier du gouvernement canadien sur cette question.

« La voix des Autochtones devrait être au-devant des changements climatiques. [..] Nous devons comprendre que la planète ne nous appartient pas, la planète est sa propre personne. À la place de construire des oléoducs, nous avons besoin de construire des conduites d’eau, car ce n’est pas tout le monde qui a accès à l’eau potable», a-t-elle déclaré. Elle a conclu en avançant que personne ne serait ici sans la planète, tout en déplorant les constructions d’oléoducs présentant un risque pour l’environnement, au détriment d’infrastructures, facilitant l’accès à l’eau potable.

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