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Arts et culture

Hanouka : la fête des lumières, expliquée 

Marie-Ève Duguay
28 novembre 2021

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique 

Article rédigé par Marie-Ève Duguay – Cheffe de pupitre Arts et culture

Pour les individu.e.s de confession juive, la fête de Hanouka est une période importante. Si la célébration change annuellement de date, puisqu’elle se voit débuter le 25e jour de kislev du calendrier hébreux, elle a lieu cette année du 28 novembre au 6 décembre. 

Historique ancien

Rabbin Menachem Mendel Blum, directeur du Ottawa Torah Center Chabad (OTC), explique que les traditions liées à la fête trouvent leurs origines dans l’histoire du deuxième siècle avant notre ère. Hanouka, qui signifie d’ailleurs « dédication » en hébreux, rend hommage au groupe revendicateur des Maccabées, qui ont réussi à vaincre le roi Antiochos IV. En installant dans le Temple de Jérusalem un autel dédié à Zeus et en y sacrifiant des cochons, qui sont effectivement proscrits dans la religion juive, le roi grec cherchait à helléniser la culture juive et à interdire la religion. 

Le directeur du OTC poursuit en expliquant que, suite à leur rébellion, les Maccabées se sont rendu.e.s au Temple de Jérusalem pour le reconstruire et le réclamer. C’est à ce moment qu’il.elle.s ont voulu allumer la menora, l’un des objets rituels les plus importants de la religion juive. Celui-ci représente le savoir et la création et est conçu pour brûler continuellement. Même s’il y avait assez d’huile pour faire brûler la menora pendant qu’une seule journée, les flammes ont perduré pendant huit jours. « C’est le miracle de la fête », observe le rabbin. 

La fête est ainsi très ancienne, comme l’évoque Rabbin Blum ; pourtant, elle est encore très vivante aujourd’hui même. Selon lui, les huit jours de Hanouka sont remplis de célébrations.

Façons de fêter

Bien qu’elle représente une période de fête pour tou.te.s, il existe plusieurs manières de célébrer Hanouka. De fait, Solomon Schafer, étudiant de quatrième année en sciences politiques à l’Université d’Ottawa (U d’O), Pamela Rosenberg, vice-présidente en communication pour le Centre communautaire juif Soloway (JCC), et Rabbin Blum ont des traditions qui diffèrent parfois. 

En effet, si l’aspect religieux de la fête est crucial pour le rabbin, ce n’est pas le cas pour tou.te.s ceux.celles qui célèbrent. L’étudiant de l’U d’O mentionne que pour sa famille, Hanouka est plutôt une célébration culturelle : « Dans ma famille, nous célébrons toutes les fêtes juives, mais plutôt dans un sens laïc », illustre-t-il.

Schafer spécifie que pour lui, Hanouka est plutôt une opportunité de se reconnecter avec sa culture et son histoire. Il précise que Hanouka « a toujours lieu pendant le temps de l’année le plus sombre, les jours sont courts et les nuits sont longues ; la fête apporte un peu de lumière ». L’étudiant assure que même sans l’aspect religieux de la fête, Hanouka a plusieurs leçons à offrir, surtout en ce qui touche la libération et la justice sociale. C’est donc pourquoi il continue à allumer quotidiennement la menora, à faire la bénédiction et à manger de la nourriture frite traditionnelle, qui fait allusion au miracle de l’huile, lors de la célébration de huit jours.

C’est aussi le cas pour Rosenberg. Celle-ci raconte qu’elle et ses enfants se sont un peu éloigné.e.s du côté religieux de Hanouka, mais qu’il.elle.s observent tout de même la fête en adoptant les symboles qui y sont associés. Sa famille mange de la nourriture frite, ses enfants jouent avec le dreidelet il.elle.s allument la menora. La vice-présidente du JCC évoque également qu’elle et ses proches prennent part à un échange de cadeaux pour célébrer.

Plus qu’une célébration 

Pour Rabbin Blum, la fête a une signification qui dépasse son historique. « Dans un sens, Hanouka a un message universel : c’est celui de la liberté et de l’acceptation », croit-il. Le directeur du OCT mentionne également que la fête souligne la beauté du multiculturalisme, qui est souvent prôné au Canada.

Schafer semble en accord avec ce point de vue. De fait, il rapporte qu’il aime surtout partager ses coutumes avec les gens qui n’ont jamais célébré cette fête. « Cette année est l’opportunité parfaite de le faire ; Hanouka tombe très tôt cette année et je ne pourrai pas retourner voir ma famille et célébrer avec elle », fait-il savoir.

L’étudiant croit que Hanouka peut être célébrée par tou.te.s, peu importe ses origines. Il affirme que c’est une bonne occasion de se rassembler et d’être reconnaissant ; d’après lui, c’est ce en quoi consiste l’essence de la fête.

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