Inscrire un terme

Retour
Arts et culture

iShow : théâtre à l’ère 2.0

18 septembre 2013

 

 

 

 

 

 

 

– Par Ducakis Désinat –

C’est un univers complètement inconnu et déroutant auquel les différents comédiens qui formaient la troupe du iShow nous ont conviés. Pour une deuxième soirée, la biennale Zones Théâtrales du Centre national des Arts (CNA) présentait ce spectacle audacieux où la frontière en le virtuel et le réel est abolie par la magie d’internet et des médias sociaux.
Un spectacle vertigineux.
 Tout le spectacle est assuré par 15 comédiens et 15 MacBook branchés sur différents médias sociaux. La monture du spectacle se divise en différents moments et différents tableaux, dans lesquels les comédiens, les spectateurs, et surtout le public virtuel, sont appelés à jouer des rôles variés. Tout le long de cette représentation, les spectateurs sont transportés dans l’inconnu. Ils deviennent les témoins et les complices du bon déroulement de la soirée. Le spectacle débute avec une hilarante vidéo du premier ministre du Canada interprétant Imagine de John Lennon, accompagnée d’un panel de vedettes de YouTube. Dès le second moment du spectacle, le ton bon enfant qui régnait dans la salle laisse la place à un moment plus serein durant lequel les spectateurs sont confrontés aux images déconcertantes et intrigantes d’une demoiselle donnant une prestation pornographique en direct via une webcam. À partir de ce moment, le ton est donné, la machine de l’imprévu est en route et il faut bien s’accrocher. Ainsi, les moments s’enchaînent, nous faisant passer par toute la gamme d’émotions. Les comédiennes Chanda Legroulx, Édith Patenaude et Nathaly Charrette, qui font partie de la distribution du spectacle, nous expliquent que « le iShow est né il y a à peu près deux ans, lors d’un stage en création théâtrale effectué par les comédiens au CNA, ayant comme titre « Le devoir de création et la joie du péril », où ils étaient appelé à travailler avec Facebook. C’est à la suite de cette première expérience avec les médias sociaux et après avoir exploré tout le matériel qui était à leur disposition que les différents stagiaires se sont mis ensemble pour continuer à travailler sur le projet d’innovation. » La comédienne Chanda Legroulx attire notre attention sur « le caractère collectif de la construction du spectacle, car les comédiens sont aussi impliqués dans les différents aspects de la mise en scène. De sorte que, les tâches sont partagées entre différents groupes, qui s’occupent de soit de la dramaturgie, la mise en scène, la promotion, etc.»
La communication et la gestion du risque
Le spectacle est basé sur les technologies de la communication moderne, que ce soit Facebook, Skype, YouTube, Google earth ou Chatroulette, c’est-à-dire que tous ces outils sont mis à la disposition des comédiens pour rentrer en contact avec le public virtuel. Ce ne sont pas seulement les spectateurs qui sont confrontés à l’inconnu. Une majeure partie du spectacle repose sur l’interaction entre les personnes rencontrées aléatoirement sur Chatroulette. Ensuite, elles sont interpellées pour jouer Christian, de Cyrano de Bergerac, ou pour partager un moment d’intimité avec les comédiens. Tous ces éléments sont des parties intégrantes du spectacle, mais ils ne sont pas toujours sous le contrôle de comédiens. « La gestion de ces imprévus est surtout due au risque informatique, puisque les différents canevas qui composent les spectacles sont assez contrôlés. Cependant, il reste une part de surprise, surtout que l’on ne sache pas sur quoi on risque de tomber sur Chatroulette », souligne Édith Patenaude. Pour Madame Legroulx, « malgré le fait que les comédiens sont de plus en plus habitués avec les différents aspects de leur jeu sur la scène, il reste l’expérience, à chaque fois nouvelle et magique, de partager quelque chose de profond et d’intime avec un étranger». Le risque est élevé, mais le jeu en vaut la chandelle.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire