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Sports et bien-être

Jeux olympiques d’hiver 2014 : Une dimension politico-économique

Web-Rotonde
10 février 2014

Sochi 2014

 

 

 

 

 

 

– Par Ariane Jean –

Les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi sont maintenant commencés. Cet évènement hivernal, qui a lieu à tous les quatre ans, représente pour le pays hôte une chance en or de s’exposer au monde entier.

C’est littéralement une vitrine pour la Russie que d’organiser les Jeux olympiques et ceci a énormément de répercussions sur le pays à plusieurs niveaux. Un aspect particulier que plusieurs oublient très facilement est tout l’aspect relié au markéting des Jeux olympiques.

Mettre Sotchi sur la carte mondiale

Selon Benoît Séguin, professeur agrégé à la Faculté des sciences de la santé à l’Université d’Ottawa, « Vladimir Poutine souhaitait recevoir les Jeux olympiques pour développer Sotchi. Autrement dit, pour donner la chance à Sotchi d’avoir une plate-forme mondiale pour en faire, par la suite, une destination touristique. » Toutefois, il ajoute qu’il est difficile de savoir si la ville sera vraiment reconnue mondialement, car celle-ci est isolée, peu connue et entourée d’endroits plus alléchants qu’elle pour pratiquer des sports d’hiver.

D’après les propos de ce spécialiste en markéting sportif, il est difficile de prédire les retombées des Olympiques. « Sotchi n’est pas une ville hivernale, c’est comme la Floride de la Russie. Il n’y a pas de neige, donc les gens ne font pas de sports d’hiver, sauf s’ils vont dans les montagnes où il y a maintenant une station de ski », ajoute M. Séguin. « Très souvent, ce genre de site […] est reconverti en centre multifonctionnel. […] On parle de coûts astronomiques de 50 milliards de dollars pour l’infrastructure, tant au niveau sportif qu’à celui du transport. »

Pour Eric MacIntosh, aussi professeur agrégé à la Faculté des sciences de la santé de l’Université d’Ottawa, « il y a des aspects intéressants. Ces Jeux entourent l’idée même de culture. Je pense que la plupart des gens en savent très peu sur la Russie, ce qui est une occasion pour Sotchi d’en dire un peu plus sur l’histoire de la terre vaste qu’est ce pays. » Il ajoute que, malgré tout ce qui a fait les manchettes concernant les droits des homosexuels, les menaces terroristes et le retard dans les installations, ces Jeux ont pour but d’être les plus écologiques qu’ils n’ont jamais été. « Enfin, comme tous les Jeux olympiques qui sont hébergés par le pays hôte (et en particulier pour la première fois), c’est une chance pour les organisateurs d’illustrer le meilleur de leur culture », explique le professeur en gestion de sport.

De plus, selon M. MacIntosh, « certaines personnes croient qu’en organisant un événement d’envergure comme les Jeux olympiques, ils mettent le pays et les villes sur la carte. Je me risquerais à dire que la majorité de la population canadienne ne pouvait pas situer correctement Sotchi sur une carte du monde (bien que la plupart sauraient probablement qu’elle est située en Russie ) ».

Une vitrine pour la Russie

Organiser des Jeux olympiques demande énormément de préparation. C’est aussi l’occasion rêvée pour le pays hôte de faire bonne figure à travers le monde entier puisque tous les yeux seront tournés vers lui. En effet, d’après Benoît Séguin, les Olympiques sont une vitrine. Il ajoute que l’événement est très important et est diffusé à l’échelle mondiale. « Pour le pays hôte, cela est très important. Il se prépare pendant sept ans pour pouvoir montrer le meilleur qu’il peut apporter. Que ce soit au niveau de la culture et du fait de recevoir des gens de partout à travers le monde, sans oublier les athlètes. On doit s’assurer que les athlètes soient bien traités, que les installations soient au meilleur niveau pour qu’il puisse y avoir de meilleures performances pour que les spectateurs aient une expérience inoubliable, mais aussi pour les millions de téléspectateurs qui vont regarder les Jeux », explique-t-il.
« Accueillir les Jeux olympiques apporte beaucoup d’espoir et de promesses concernant la culture et le sport », selon M. MacIntosh. En ce qui concerne la culture, d’après le professeur, le pays a la chance de partager avec le reste du monde ce qui représente leur fierté. Cependant, cette tentative peut s’aliéner une grande partie de la population, comme on l’a vu avec Vancouver en 2010, et d’en bouleverser plusieurs, explique-t-il.

Par ailleurs, le risque que les installations récoltent la poussière après les Jeux olympiques est présent et ceci serait un héritage très négatif et désolant, ajoute M. MacIntsosh. Il se pose d’ailleurs plusieurs questions à savoir si « les Jeux vont créer un intérêt pour la jeunesse de pratiquer un sport. Y aura-t-il une plus grande participation dans le domaine du sport et des loisirs suite aux Jeux de Sotchi? Ces questions sont difficiles à répondre, mais ce sont tout de même des bénéfices que le pays hôte accumulera », conclut-il.

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