Faire de la boxe sur le campus grâce à une initiative étudiante
Crédit visuel : Jürgen Hoth — Photographe
Article rédigé par Emily Zaragoza — Journaliste
Au sous-sol du bâtiment Montpetit, une pile de chaussures devant la porte annonce le début du cours de boxe. À l’intérieur de la salle, des étudiant.e.s tapent dans un sac de frappe, d’autres répètent des combinaisons en binôme. Sous la supervision de plusieurs entraîneur.euse.s, eux.elles-mêmes étudiant.e.s, le club permet depuis février 2022 aux élèves de l’Université d’Ottawa (U d’O) de pratiquer ce sport qui n’est pas offert directement par les Gee-Gees.
Amy Stewart, étudiante en médecine moléculaire à l’U d’O, est la présidente, entraîneuse et cofondatrice du club de boxe uOttawa (CBUO). Elle raconte que c’est une amie, l’actuelle secrétaire, qui lui a suggéré l’idée, alors qu’elle lui confiait qu’elle aimerait que quelqu’un.e crée un club de boxe sur le campus.
Les débuts du club
Elles ont alors décidé de placarder des affiches et, en une journée, ont reçu une cinquantaine de messages d’étudiant.e.s intéressé.e.s, raconte la présidente. Stewart explique qu’ensuite, Shikshita Singh, une de ses connaissances, a joué un rôle déterminant dans la réussite du projet en tant que vice-présidente (VP). Elle insiste sur le rôle que la VP a tenu dans la recherche de financements et de parrainages, et précise que la jeune femme a dû endosser « de nombreuses casquettes ».
Anumita Chatterjee, VP des évènements, affirme qu’elle était présente dès les premiers cours alors qu’il n’y avait que trois participant.e.s. D’après la présidente, depuis sa création, le club a réuni plus de 500 membres. À chaque entraînement, ce sont une trentaine d’élèves qui participent, ajoute-t-elle. Plusieurs étudiant.e.s interrogé.e.s constatent qu’il y a une grande diversité de niveaux : certain.e.s viennent au club depuis 2022, alors que d’autres en sont à leur premier cours.
Rayan Ghdiri, étudiant en génie mécanique, a fait deux ans de boxe, mais il est venu pour la première fois au cours en mi-mars 2024, informe-t-il. Ghdiri rapporte que c’est un autre membre du club qui l’a approché pour lui parler de l’existence du CBUO, alors qu’il s’entraînait tout seul dans la salle en dehors des horaires de cours.
Bienfaits de cette pratique
L’étudiant en génie raconte avoir commencé la boxe, car il souhaitait perdre du poids, mais ne préférait pas courir. Selon la présidente, la boxe a de nombreux avantages sur le plan physique : « Cela vous donne une bonne forme, vous entraîne à l’endurance et, bien sûr, vous donne de superbes épaules. »
D’après elle, ce sport de combat a également des bénéfices sur le plan psychique puisqu’il permet d’évacuer des émotions comme le stress, l’anxiété et la colère. Elle enchaîne que les combinaisons et la réflexion sont incroyablement stimulantes et gratifiantes sur le plan mental. C’est un point de vue que partage le tout nouveau membre du club, qui confie avoir apprécié dans la boxe le fait de devoir donner son maximum. Il faut savoir réfléchir et être discipliné, car « à la moindre erreur, vous pouvez prendre un coup », explique-t-il.
Former une communauté
Bien que la boxe soit un sport individuel, selon la présidente, cette discipline comporte une dimension collective. Il faut « apprendre à communiquer avec ses partenaires, s’entraîner à différentes techniques avec des personnes spécifiques [puis] observer et intégrer les exemples donnés par les partenaires d’entraînement et les entraîneur.euse.s », énumère-t-elle.
Pour Misha Dussoye, entraîneuse-assistante, le club lui a permis d’apprendre à expliquer les techniques de cette pratique sportive et à s’adapter, relate-t-elle, un bilan positif pour celle qui déclare « adorer enseigner ». C’est une expérience « merveilleuse », selon la présidente, qui dit se sentir chanceuse de pouvoir partager sa passion avec d’autres personnes. Elle confie être reconnaissante de voir à quel point les membres apprécient le club et forment désormais une communauté.
Au sein de l’équipe du CBUO, des amitiés se sont d’ailleurs nouées. C’est notamment le cas de Chatterjee et Dussoye qui déclarent passer du temps ensemble en dehors des entraînements. Méliane Fournier, étudiante en criminologie, a débuté la boxe grâce à son amie Léa Giroux qui vient, elle, tous les mercredis depuis septembre. À la fin de son deuxième cours, l’étudiante affirme être de bonne humeur après s’être dépensée, et témoigne apprécier qu’il y ait des élèves de tous les niveaux.
Commencer la boxe, ce n’est pas réservé aux brutes
D’après la présidente, les premiers cours sont toujours difficiles sur le plan technique, notamment à cause du jargon. Selon elle, il faut se donner le temps de se familiariser avec le sport avant de décider si c’est une pratique qui est faite pour soi.
Elle se dit, par ailleurs, consciente que la boxe est parfois perçue comme « un sport brutal, dominé par les hommes et réservé aux personnes en colère ». C’est, selon elle, une image pleine de préjugés qu’elle regrette, et dont elle encourage les personnes qui hésitent à commencer la boxe à se défaire. « Je crois vraiment que tout le monde peut en tirer quelque chose. Que ce soit l’entraînement, la discipline ou les techniques d’autodéfense, il suffit de trouver un club qui s’aligne sur vos objectifs », conclut-elle.
Pour ceux.celles qui veulent s’essayer à la boxe au sein de l’U d’O, le club propose ce semestre des entraînements les mardis de 18 h à 19 h et les mercredis de 20 h à 21 h au sous-sol de Monpetit. Pour pouvoir participer, il faut s’acquitter d’une participation de deux dollars par classe afin de financer les équipements mis à disposition de tous.tes par le CBUO.