Inscrire un terme

Retour
Sports et bien-être

Les clubs de ski de l’U d’O : slalom entre défis sportifs et logistiques

Lucy Malaizé
1 mars 2024

Crédit visuel : Nisrine Abou Abdellah — Directrice artistique

Article rédigé par Lucy Malaizé — Cheffe du pupitre Sports et bien-être

D’après le site des Gee-Gees, l’Université d’Ottawa (U d’O) compte sept équipes interuniversitaires pour 23 clubs interuniversitaires. Parmi ceux-ci se trouvent uOttawa Nordiq, l’équipe universitaire de ski de fond constituée de 36 athlètes, ainsi que le club de ski alpin, composé d’une équipe d’entraînement et d’une équipe compétitive. Entre entraînements hebdomadaires, participations à des compétitions et défis logistiques propres à l’Ontario, les étudiant.e.s de l’U d’O se réunissent autour d’un point commun : l’esprit de communauté.

Pourquoi des clubs et pas des équipes ?

Brett Patterson est entraîneur-chef du club de ski alpin de l’U d’O depuis 2018. Par opposition aux équipes interuniversitaires, Patterson rappelle que les clubs reçoivent moins de soutien financier de la part de l’Université si ce n’est un recouvrement des coûts administratifs, d’équipement et de flocage. Sheila Keiley, entraîneuse-cheffe d’uOttawa Nordiq, déclare quant à elle que l’équipe de ski de fond n’a été promue au statut d’équipe de clubs universitaires que l’année dernière.

Pour les deux coachs, le défi majeur des clubs de ski est de maintenir les coûts aussi bas que possible pour les étudiant.e.s en dépit du financement minimal accordé par l’U d’O. Tandis que les frais pour intégrer l’équipe d’entraînement du club de ski alpin ont baissé cette année, l’équipe de ski de fond s’adonne à des activités de collecte de fonds et ses entraîneur.euse.s sont tous.tes bénévoles, révèle Keiley.

Obstacles à la pratique

L’entraîneuse-cheffe explique que les entraînements d’uOttawa Nordiq ont lieu dans le parc de Nakkertok, situé à 15 minutes du centre-ville d’Ottawa, ou au parc de la Gatineau. Patterson mentionne, quant à lui, le partenariat existant avec la station Camp Fortune, qui sert de lieu d’entraînement au club de ski alpin.

Pour Patterson, un deuxième défi réside dans les lieux de pratique de ski alpin. « Organiser une compétition de ski alpin nécessite de discuter avec une station six mois en avance pour louer une journée », explique-t-il. L’entraîneur ajoute que les collines sont plus enclines à être louées la semaine, moment où les athlètes sont moins disponibles.

Il met par ailleurs en exergue les difficultés de pratiquer le ski alpin en Ontario en comparaison au système de ski universitaire présent au Québec ainsi qu’aux États-Unis. « À l’exception de la Colline bleue, gérée par le gouvernement ontarien, les cinq autres collines [en Ontario] sont privées et requièrent de s’inscrire à une liste d’attente pour pouvoir en devenir membre », indique-t-il. « En Ontario, la culture [du] ski est chère, il faut avoir un chalet pour en pratiquer fréquemment, et le Québec, ainsi que le Vermont, disposent de collines plus grandes », regrette l’entraîneur.

Patterson rappelle que le club de ski alpin de l’U d’O a l’habitude de faire la compétition avec les clubs de l’Université Laval et de l’Université de Montréal, au Québec. L’entraîneur admet qu’ils ne comptent pas encore assez d’athlètes pour organiser une course universitaire au niveau de l’Association des sports universitaires de l’Ontario (OUA) ou du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). « Nous devons par conséquent organiser des championnats non officiels tout en travaillant à la mise sur pied d’un circuit en Ontario », conclut l’entraîneur.

Et les étudiant.e.s dans tout ça ?

Jasmine Vardy, étudiante en deuxième année d’économie à l’École de gestion Telfer, dévoile avoir rejoint le club compétitif de ski alpin de l’U d’O en 2021, et devoir se rendre environ toutes les trois semaines à des compétitions en Ontario et au Québec. « Participer aux compétitions dans le cadre de ce club me donne l’occasion de voyager autour du Canada et de rencontrer de nouvelles personnes », relate l’étudiante. « Pendant la période hivernale, je me rends à Camp Fortune quatre fois par semaine pour mes entraînements, soit un total d’environ 14 heures », détaille Vardy. Elle poursuit en précisant que sa passion pour la compétition, mais surtout son envie de passer du temps avec d’autres étudiant.e.s, l’ont poussée à intégrer ce club et à s’organiser pour jongler entre sports et études.

Tout comme Vardy, Emma Archibald, étudiante en troisième année à l’U d’O dans le parcours infirmier, déclare avoir rejoint un club de ski de l’U d’O en 2021. « Friande de sports d’endurance, j’ai intégré uOttawa Nordiq après deux ans de pratique du ski de fond », témoigne-t-elle.

L’étudiante en santé révèle y découvrir un véritable esprit de camaraderie, qui la motive à continuer. « Mes entraînements représentent huit à 16 heures par semaine en fonction des compétitions à venir », explique Archibald. Après ses deux victoires consécutives aux championnats nationaux paralympiques en 2021 et 2022, elle a participé à la Coupe du monde paranordique en Italie : « Je suis très fière d’avoir représenté ma province et mon Université, qui me soutiennent depuis le départ », affirme l’étudiante. En dépit de ce palmarès, la compétitrice déclare vouloir poursuivre ses études. « J’éprouve toujours le désir d’être infirmière, mais je m’ouvre désormais à la possibilité de faire une année concentrée sur le ski de compétition », résume l’étudiante médaillée.

Le week-end dernier s’est tenu le championnat des SUO pour le ski de fond. Les Gee-Gees ont remporté six médailles individuelles et d’équipe, dont deux médailles d’or. Celles-ci ont été remportées par Emma Archibald, s’agissant des épreuves du 7,5 et du 15 km de style libre paranordique.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire