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Seconde vie pour le seconde main

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7 octobre 2020

Crédit visuel : Valérie Soares – Photographe 

Par Miléna Frachebois – Cheffe de la section Actualités

L’acquisition de seconde main est une tendance qui gagne en popularité, surtout chez les étudiant.e.s. Qu’il soit question d’économie, de style ou de conscience environnementale, nombreux.ses sont celles et ceux qui décident de donner une seconde vie à leurs vêtements.

La gratuiterie de l’Université d’Ottawa (U d’O) est un exemple d’établissement de seconde main, à but non-lucratif, financé par le bureau de développement durable de l’Université. Chaque étudiant.e peut y déposer ou y récupérer des affaires, sans frais. De nombreux magasins basés sur le même principe sont accessibles un peu partout au Canada.

Créativité à petit budget 

Les friperies proposent une variété d’articles à un prix relativement faible. Tara Callaghan, superviseure des ventes au Villages des valeurs, explique que la mode rapide et les grands distributeurs sont devenus inabordables. Le style vestimentaire relève, selon elle, d’un véritable moyen d’expression. Le thrifting, ou achat de seconde main, est un moyen idéal de trouver des pièces uniques parmi un large choix d’options à bas prix.

Anna Nikoula, étudiante employée à Clothes Encouters of a Second Time, explique que l’achat d’occasion permet d’être créatif.ve en accumulant une plus grande quantité d’articles qu’avec l’achat de produits neufs, pour un même budget. « Je préfère avoir une gamme d’articles différents que je peux styliser différemment plutôt que d’avoir quelques articles de base qui sont de meilleure qualité et coûtent plus cher », précise-t-elle. 

Culture changeante

La perception de la culture du magasinage d’occasion a changé, et est de plus en plus acceptée selon Nikoula.  « Lorsque j’ai atteint un certain âge, ma mère m’a dit que ce serait mieux si je ne disais pas aux gens où j’ai eu mes vêtements […] Elle croyait que le thrifting était pour les personnes qui ne pouvaient pas se permettre d’acheter des vêtements, et elle craignait que d’autres enfants nous jugent, moi et ma famille ». 

L’étudiante lie alors la popularité de la seconde main à sa nouvelle audience, une génération d’adolescent.e.s pour qui se procurer des pièces déjà utilisées est à la mode. Mais d’autres facteurs semblent pousser les consommateur.rice.s à s’éloigner de l’achat de produits neufs.

Principe écologique

La conscience environnementale est un facteur clé de l’intérêt croissant pour la seconde main. Jodie McLewin, étudiante au collège Algonquin, aime ce mode d’achat car il empêche le gaspillage.

Angela Plant, coordinatrice des ressources résiduelles de l’U d’O, explicite que l’article physique est le produit d’un complexe ensemble d’étapes de fabrication. Répéter inutilement un tel processus contredit le principe de bien-être environnemental. « La pollution et les gaz à effet de serre sont causés par les produits nouveaux. On utilise trop d’arbres, trop de métaux. Il faut prendre en compte le transport et la fabrication », explique-t-elle. Il est donc primordial pour Plant de changer  d’habitudes, et réduire la consommation de nouveaux articles afin de faire face à la crise écologique.

Néanmoins, Nikoula met en garde. La surconsommation peut toujours avoir lieu, même dans un magasin de seconde main. Une partie des produits sera tout de même jetée, le processus est uniquement retardé. De nombreux efforts restent à effectuer pour assurer l’éco-responsabilité de la consommation de demain. 

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