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Éditorial

Le Québec se retrouvera-t-il Gros-Jean comme devant après le 4 septembre?

Actualités
5 septembre 2012

– Par Vincent Rioux –

La notion de changement est une idée qui plaît à beaucoup de monde; mais tant que l’on ne change absolument rien. Un des trois partis dont les agglomérations médiatiques font la promotion depuis le début de cette campagne électorale se fait du capital politique sur cette notion de changement. Mais changer quoi au juste? Quatre trente sous pour une piastre?

 Il est toujours inquiétant de voir naître un parti sans plateforme, ni militants ni autre principe que celui de « faire le ménage », s’emparer d’une majorité des intentions de votes du jour au lendemain. Évidemment, je parle ici de la Coalition Avenir Québec (CAQ). Pour cette dernière, il s’agit de faire miroiter l’idée de pseudo changement aux Québécois désabusés par la politique pour les convaincre de voter en sa faveur. François Legault, lui, a compris la game politique.

 Ce sont ces Québécois, ankylosés au Valium, confortablement écrasés dans leur La-Z-Boy et doucement bercés par un gourou du paysage intello-médiatique, tel Éric Duhaime ou Richard Martineau, qui se laissent charmer par la CAQ. Obnubilés par leurs émissions triviales et écœurés de se laisser mourir à petit feu dans le trafic routinier de leurs vies de merde, ils espèrent le changement. Pour eux, ce changement, c’est Legault qui l’incarne. L’ignorance populacière dans son expression la plus pure.

 La CAQ crie sur tous les toits qu’elle abolira ceci, qu’elle construira cela, que le Québec sera plus riche, qu’il se « tiendra debout » devant les méchants syndicats. Tout ce que la Coalition nous a montré jusqu’à présent, c’est qu’elle n’hésitait pas à se mettre à plat ventre pour correspondre aux soi-disant désirs du peuple révélés par les sondages.

 Ceux qui se rallient aux Caquistes semblent chercher à satisfaire une illusion de pouvoir et de fierté. Un peu comme le gars qui s’achète un Hummer et qui passe dix heures par semaine à lever des poids. Il se sent terriblement supérieur. Mais il est toujours aussi niais avec ou sans Hummer.

 En banlieue, loin de la rue et des casseroles, loin des universités, des théâtres ou des petits bars, la majorité silencieuse trouve son confort dans la CAQ. Or, ce confort représente un problème, si ce n’est un danger, pour la société québécoise.

 La CAQ tombe dans la fatuité et dans la suffisance. On croit que sa politique réactionnaire va changer le Québec pour le mieux, qu’elle va régler tous les maux de la province, tant en éducation, en santé qu’en économie. On dit qu’elle est ambitieuse. Moi, je dis qu’elle est nivelée par le bas pour plaire à tout le monde, pour servir des intérêts populistes.

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