Le Tour de Gatineau, une vitrine pour le cyclisme féminin et un espoir pour la jeunesse
Crédit visuel : Courtoisie — OnTheRivet.photo
Article rédigé par Ismail Bekkali — Journaliste
Le Tour de Gatineau 2024 a marqué un retour triomphal la semaine dernière, rassemblant des cyclistes internationales au cœur de la ville. Cet événement, devenu une référence en cyclisme féminin, se distingue cette année par un parcours renouvelé et un engagement fort pour la promotion du sport auprès des jeunes.
Après une longue interruption liée à la pandémie, le Tour de Gatineau revient en plein centre-ville de Hull. Cette édition marque une nouvelle étape de développement pour cette compétition internationale et pour le domaine du cyclisme professionnel féminin. Du 20 au 22 septembre, les sportives professionnelles se sont attelées à dévaler les rues de Gatineau dans le cadre de trois épreuves.
La compétition a d’abord été inaugurée par la course contre-la-montre, mettant à l’honneur les capacités de vitesse et d’endurance de chaque cycliste sur de courtes distances. Mais la rivalité entre les concurrentes n’a réellement éclaté qu’au départ du deuxième jour avec l’épreuve de course sur route, où la stratégie d’équipe s’est avérée cruciale. Les cyclistes ont roulé en peloton, avant que la fatigue des longues distances ne prenne le dessus. Enfin, le critérium a clôturé ces trois jours de compétition avec un spectacle rythmé, alternant entre courses rapides et sprints agités, pour le plus grand plaisir des amateur.ice.s de cyclisme présent.e.s à l’événement.
Parcours repensé, organisation renouvelée
Au-delà du déroulement plutôt standard des épreuves, cette édition s’est distinguée des précédentes en plusieurs points, grâce aux efforts de la nouvelle direction à la tête de la planification de cette compétition. C’est en entrevue avec La Rotonde que Karol-Ann Canuel, présidente du Tour de Gatineau, raconte plus en détail les défis et réussites de cette organisation.
En tant qu’ancienne cycliste professionnelle et habituée de cette compétition, Canuel dit avoir eu pour but d’attirer plus de personnes à cet événement en y apportant quelques changements, en commençant avec le lieu. « On était centré.e.s à Aylmer, et cette année on s’est déplacé.e.s au centre-ville pour offrir un parcours de 10 km aux athlètes. C’est un beau challenge je pense, plus dur, plus technique, avec plus de dénivelés », affirme-t-elle. L’organisatrice semble satisfaite des résultats de cette organisation, compte tenu du nombre important d’athlètes internationales s’étant déplacées.
Du côté des compétitrices en question, les sept athlètes interrogées par La Rotonde semblent partager un avis similaire : « Cette année j’ai participé à beaucoup de courses en Europe, et qu’il s’agisse de l’ambiance ou du niveau, tout est comparable », déclare une jeune athlète canadienne, se disant « fière » qu’une compétition d’une telle envergure puisse se dérouler sur le territoire. Certaines compétitrices venant de l’étranger ajoutent même avoir ressenti « être comme à la maison », en roulant aux côtés de tant de visages familiers. L’importance du Tour de Gatineau sur la scène sportive internationale n’est, en effet, pas à oublier. Comme le rappelle Canuel, « c’est une des seules courses en Amérique du Nord avec un aussi haut niveau, donc vraiment convoitée par les équipes de l’Union Cycliste Internationale (UCI) ».
Créer des opportunités et inspirer les générations futures
Le Tour de Gatineau n’est pas seulement une compétition de haut niveau, mais semble aussi être un vecteur essentiel pour la promotion du cyclisme féminin de par son importance mondiale. Sur ce point, la présidente du concours tient à signaler : « Un des gros problèmes du cyclisme féminin, c’est que toutes les compétitions de ce niveau-là sont en Europe. Avoir cette course-là au Canada, cela permet de donner cette opportunité à toutes. C’est un beau mix, où on a aussi bien des athlètes olympiennes que des athlètes nord-américaines voulant affronter ce niveau-là. » Dans la continuité de l’influence qu’a pu avoir le Tour de France, Canuel affirme vouloir « ouvrir » ce milieu à plus « de filles ou de femmes qui veulent commencer le cyclisme » pour cultiver une nouvelle génération d’athlètes locales, d’où l’ouverture du critérium au dernier jour à toutes les catégories de compétitrices, peu importe l’âge.
En définitive, l’édition de cette année représente une base solide pour l’avenir, avec l’espoir de faire du Tour de Gatineau un rendez-vous annuel de plus en plus populaire. L’enthousiasme des spectateur.ice.s, des bénévoles, ainsi que la qualité des retours des athlètes, sont des indicateurs prometteurs, alors que les organisateur.ice.s rêvent déjà d’une édition 2025 encore plus spectaculaire. « C’est le début d’une aventure », souligne la présidente. Elle veille à continuer sur cette lancée avec en tête une philosophie plus large, autour du sport et de l’activité physique. Ce sont des valeurs de persévérance et de dépassement de soi que Canuel essaie de transmettre, car pour elle, « le cyclisme c’est plus que du sport, c’est un mode de vie ».