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Arts et culture

L’Égypte ancienne, au féminin

Rédaction
16 juin 2021

Crédit visuel : Nisrine Nail

 Article rédigé par Nisrine Nail – Journaliste

Les Reines d’Égypte est une exposition spéciale adaptée par le Musée canadien de l’histoire à Gatineau. Elle a initialement été conçue par Pointe-à-Callière, la Cité d’archéologie et d’histoire à Montréal, en collaboration avec le Museo Egizio de Turin, en Italie. Son inauguration a eu lieu le 1er juin et sa date de clôture se tiendra le 22 août 2021.

L’exposition présente sept reines ayant toutes vécues durant la période du Nouvel Empire, il y a environ 3500 ans. Lors de cette période, l’Égypte atteint son sommet sur les plans militaire, civique et économique. Le but de l’exposition est de mettre en contexte la vie de ses reines aux niveaux politique, social, religieux et spirituel, exprime Mauro Peressini, le conservateur de cette exhibition du Musée canadien de l’histoire (MCH). 

Un coup d’oeil sur l’exposition

Le Musée canadien de l’histoire a divisé sa salle d’exposition en six espaces : le palais, le temple, le harem, la vallée des reine, le village des ouvriers et des artisans et l’évocation de la tombe de Néfertari. 

Le Musée Egizio est le principal prêteur avec près de 80 % des objets présentés. C’est la plus grande collection d’objets de l’Égypte ancienne, précise Mauro Peressini.

Les explications à l’aide de dispositifs multimédias créés par le MCH servent à éclairer le public. Selon Mauro Peressini, le public cherche « non seulement à observer des objets, mais aussi à être dans une atmosphère particulière et de comprendre les pratiques de nature religieuse de cette civilisation ». Chantal Amyot, directrice générale par intérim au MCH, ajoute que ces projections permettent de mettre les artéfacts en contexte. C’est pourquoi ces reconstitutions visuelles sont « évocatives », explique-t-elle. 

La place des femmes en société 

Le conservateur commente que cette exposition permet de créer des liens avec la situation actuelle en ce qui concerne l’enjeu de l’égalité des sexes. « Les rapports hommes-femmes sont questionnés et je trouve que c’est intéressant d’avoir ce coup d’œil dans le passé pour voir comment les choses ont évolué », remarque Peressini.

Il explique que la plupart des expositions sur l’Égypte ancienne présentées au public par le passé présentent un univers plutôt masculin. Amyot poursuit en précisant que ce n’est pas commun de mettre en valeur les nouvelles recherches sur le rôle des femmes dans la société. « C’est très contemporain », avance-t-elle. 

La directrice insiste sur le fait que les femmes sont les « vraies oubliées de l’Histoire », alors la perspective féminine est rarement traitée. Il est fondamental selon elle de présenter les éléments tangibles qui montrent leurs contributions à la société. Peressini soutient qu’il faut présenter cette autre facette importante de cette civilisation. Il souligne tout de même que la vie de ces femmes de la haute société, mise de l’avant lors de cette exposition, n’est pas la réalité des femmes ordinaires de la classe moyenne. 

Peressini espère que les visiteur.euse.s retiennent, qu’aux côtés des pharaons, plusieurs femmes ont eu des influences politique, militaire, diplomatique et religieuse. Elles ont eu des rôles importants à jouer. Certaines d’entre elles sont devenues des pharaons, même si l’institution est demeurée masculine.

Imprévu : COVID-19

En raison de la pandémie, le musée et ses partenaires et associés ont décidé de retarder l’inauguration de l’exposition d’un an. Chantal Amyot raconte que reporter des expositions aussi soudainement est compliqué. Il fallait alors s’adapter et un des défis à souligner était l’installation des artefacts. 

« Normalement, les convoyeur.euse.s viennent pour surveiller la manipulation des artefacts lors de leur installation pour l’exposition. À cause des restrictions de voyages et de déplacements, ce n’était pas possible. On a donc trouvé une nouvelle technique via Zoom » indique-t-elle. La directrice générale par intérim poursuit en signalant que cette méthode est une solution pour procéder de manière différente à l’avenir. 

À la suite des installations, Amyot remarque que le Musée s’est vu dans l’obligation de limiter le nombre de visiteur.euse.s à 60 personnes par heure afin de respecter les mesures sanitaires. Voilà pourquoi il est nécessaire d’acheter son billet et de planifier sa visite via le site internet du MCH. La directrice se dit satisfaite du taux de participation jusqu’à présent et pense qu’il y aura une plus grande demande bientôt en raison de la fin de l’année scolaire et des déplacements autorisés entre Ottawa-Gatineau dès le 16 juin.

Mauro Peressini rappelle que les mesures sanitaires mises en place « offrent une occasion intéressante aux visiteur.euse.s ». Il explique que les spectateur.ice.s pourront profiter pleinement de l’exposition puisqu’ils vont être peu à se déplacer dans la salle. Pas de bousculade et pas d’attente pour observer un objet, une opportunité rare, décrit-il. 

S’il est impossible de se rendre au Musée canadien de l’histoire afin de visiter l’exposition Reines d’Égypte pour certain.e.s, la directrice générale par intérim annonce qu’il est possible de participer à leur programmation en ligne. Le musée donne accès au film IMAX, à l’activité Mission Néfertari, à une conférence avec l’égyptologue Kara Cooney et à une visite guidée de l’exposition avec le conservateur Mauro Peressini. Chantal Amyot estime qu’il est « important de partager ce contenu extraordinaire » avec ceux.celles qui ne peuvent visiter l’exposition sur place. 

 

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