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L’équité de genre dans les sciences de l’innovation et de la technologie

Eya Ben Nejm
16 mars 2023

Crédit visuel : Eya Ben Nejm – Journaliste 

Article rédigé par Eya Ben Nejm – Journaliste

La discrimination et les inégalités de genre dans le milieu de l’innovation et de la technologie ne sont pas rares. Au Québec, les facultés de génie ne comptent que 23 % de femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le Centre de ressources des femmes de l’Université d’Ottawa (U d’O) a invité trois panélistes afin de discuter de l’équité de genre dans ces domaines. 

Cette discussion s’est tenue au sein du bâtiment Colonel By de l’U d’O, entre Sawsan Abdul-Majid, Vidya Shankarnarayan et Kimberly Nault. La conférence visait à normaliser la présence des femmes dans le milieu scientifique, ces dernières en étant souvent écartées. La conférence a également abordé les transformations engendrées par la technologie et leur impact sur les inégalités de genre.

Ne pas se sentir à sa place

Jesus Napoles, ancien étudiant de l’U d’O en développement international et aujourd’hui fonctionnaire à l’Alliance de la Fonction publique du Canada, a décidé d’assister à la conférence pour comprendre l’expérience des femmes dans « un monde désigné pour les hommes ». En effet, la docteure et professeure en ingénierie à l’U d’O, Abdul-Majid, déclare que s’il y a un faible pourcentage de femmes dans cette spécialité, elles sont aussi moins payées.

Nault, chercheuse à Telfer, raconte qu’elle a éprouvé de la difficulté à trouver un.e superviseur.se pour sa maîtrise. L’excellence d’autres étudiant.e.s  dans le domaine la faisait douter. Elle explique qu’elle ressentait ne pas avoir « ce qu’il fallait pour réussir aussi bien que les autres élèves ». Au fil de ses études, elle s’est rendu compte qu’elle avait d’aussi bonnes habiletés que ses collègues, ajoute-t-elle.

Lorsqu’elle travaillait au gouvernement, Nault a remarqué une différence de comportement lorsqu’elle a commencé à porter le hijab. Celle-ci explique avoir reçu des propos désobligeants, comme « retourne dans ton pays », malgré le fait qu’elle soit canadienne. Toutefois, elle tient à faire remarquer qu’elle n’a pas connu ce mauvais traitement de la part de l’Université, qui jugeait adéquatement ses capacités et ses connaissances, souligne-t-elle.

Face à l’expérience vécue par sa collègue, Shankarnarayan rappelle l’importance de parler « si vous subissez de la discrimination ou du harcèlement, que ça soit dans le secteur privé ou public ». Bien que ce soit difficile, il est indispensable de s’exprimer à l’aide des ressources mises à disposition, ajoute-t-elle.

Rendre l’espace plus inclusif 

En tant qu’organisateur de cours, il est important pour Napoles d’écouter les expériences et les méthodes des panélistes afin de favoriser un environnement d’apprentissage sain pour tou.te.s. Mis à part à l’Université, les inégalités de genre dans le domaine sont combattues par l’organisme de la Société canadienne des femmes en science et technologie. Cette dernière encourage les femmes à étudier en science à l’aide de services mis à leur disposition, comme le mentorat.

D’autres projets sont créés pour favoriser l’équité dans le domaine. Par exemple, le gouvernement fédéral a lancé l’initiative « 30 en 30 » pour aider les femmes à faire carrière en ingénierie, raconte la docteure Abdul-Majid. Hormis les inégalités de salaires, elle précise que les emplois en ingénierie ne sont pas les mieux payés en comparaison de ceux des programmeur.se.s et des développeur.se.s en informatique. Malgré tout, la docteure a développé un programme pour encourager et aider les jeunes femmes qui souhaitent s’engager dans le milieu, annonce-t-elle avec fierté. Aujourd’hui, diverses compagnies tentent de recruter des étudiantes diplômées du programme pour augmenter la quantité de femmes au sein de leur équipe, ajoute-t-elle. 

Nault recommande aux étudiantes « d’oser et de laisser leur personnalité briller, qu’elles soient les seules femmes dans la pièce ou non, et de continuer à avancer ». Malgré son syndrome de l’imposteur, la chercheuse encourage tout le monde à tenter sa chance afin de saisir d’éventuelles opportunités. Quant à la docteure Abdul-Majid et à Shankarnarayan, elles incitent les étudiantes à utiliser les ressources telles que le mentorat et le recours aux professeur.e.s et aux assitant.e.s, afin de viser le succès et de dépasser les préjugés.

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