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Éditorial

L’équité en baisse, l’apathie en hausse

Web-Rotonde
9 février 2015

– Par Marc-André Bonneau –

Les élections sont parfois synonymes de renouveau. Mais pas cette fois-ci. Avouons-nous que le parti Impact constitue une transition d’Action étudiante, l’ancien parti au pouvoir, et que ce copinage électoral dissipe bien des espoirs de changement. Mais plus dérangeant que la passation du pouvoir à ses amis, sont les questions qu’on ne peut poser aux débats, la promotion non représentative de Productions Zoom et les changements apportés à la constitution par l’exécutif actuel.

Un appui inéquitable

L’appui de membres de l’exécutif à l’endroit des candidats actuels contribue à faire des élections inéquitables. Considérant que les élections comptent déjà peu de candidats et souffrent d’un taux de participation lamentable, le fait que les individus déjà élus appuient des candidats amplifie le déséquilibre entre le groupe au pouvoir et ceux qui souhaitent changer l’esprit de la gouvernance étudiante.

Bien qu’une proposition pour limiter l’appui des membres de l’exécutif actuel aux candidats ait déjà été mise de l’avant, cette initiative avait été rejetée par des membres de l’exécutif actuel, c’est-à-dire les mêmes individus qui amplifient le marasme électoral en appuyant un nouveau parti qui n’est qu’une transformation de leur ancien. Par la suite, on peut bien s’attendre à ce que tous critiquent le manque de participation. Il ne faudrait pas se limiter à (re)mettre le fardeau sur les électeurs : l’élitisme qui anime cette grande comédie électorale alimente l’apathie.

Ce climat n’est pas seulement dommageable pour la politique universitaire. Il affecte les étudiants ayant des besoins singuliers et qui ont le plus besoin d’une association étudiante fonctionnelle.

Des débats censurés

L’électeur, en plus de voir ses choix restreints par cette passation du pouvoir, doit composer avec un manque d’information. Lors des débats électoraux, traditionnellement animés par La Rotonde et le Fulcrum, les questions devaient être approuvées par la directrice générale des élections. Celle-ci a refusé certaines de nos questions, telles qu’une sur la campagne qui vise à destituer Ikram Hamoud, actuellement v.-p. aux affaires sociales. S’objecter à ce que les candidats soient questionnés sur le rôle de leur prédécesseur handicap les électeurs pour lesquels cette information est pertinente. La censure amplifie le climat malsain des élections.

En plus de devoir composer avec ce manque d’information, l’appui de ceux au pouvoir implique qu’aucun retour sérieux sur le travail de l’exécutif actuel n’est fait. Bien qu’il soit facile de vanter les bienfaits de potentiels changements, comment peuvent-ils être appropriés si aucune rétrospection n’est faite?

La constitution affaiblie

La constitution obligeait l’identification d’un directeur général des élections en août, pour éviter que le tout soit organisé à la dernière minute, comme c’est présentement le cas. C’était « trop difficile » de recruter quelque si tôt, nous a expliqué un membre de l’exécutif. Mais l’organisation des élections sur le tard cause des problèmes fondamentaux en termes d’équité. Par exemple, l’information qui permet aux étudiants de se présenter a été diffusée trop tard, limitant la participation des étudiants non-initiés.

Comme autre preuve de l’insuccès de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), celle-ci a organisé des élections équitables, Productions Zoom – un service de la FÉUO – a fait une promotion inégale des candidats en favorisant Impact. Pour boucler la boucle, l’improvisation des débats par la directrice générale des élections autour de règles arbitraires qui ont mené à la censure de certains sujets témoigne du manque flagrant de transparence.

Ces exemples peuvent être justifiés par une organisation ratée, mais l’appui des candidats de l’exécutif fait montre de la volonté de ne pas améliorer la constitution. Somme toute, ces problèmes rapprochent du pouvoir ceux près de l’élite, avant même qu’un premier bulletin de vote soit dépouillé.

Ce qui nous reste

Avant d’être atterrés par cette grande comédie, gardons en tête que plusieurs candidats demeurent dans l’ombre malgré leurs apports. Une fois conscients du contexte dans lequel les élections s’articulent, ce sont leurs réflexions qui faut maintenant débattre. Se rassembler pour modeler l’espace universitaire est une chance, faudrait pas la scrapper.

 

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