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Les manifestations se poursuivent… mais venez sur le campus !

Malek Ben Amar
31 janvier 2022

Crédit visuel : Dereck Bassa – Photographe

Chronique rédigée par Malek Ben Amar – Journaliste

Le centre-ville d’Ottawa est paralysé depuis samedi par la manifestation des camionneurs. Rejoints par des membres n’ayant aucun lien avec la profession, les manifestant.e.s circulent dans les rues pour crier leur désaccord face aux décisions gouvernementales en lien avec la vaccination et la pandémie. Malgré les perturbations engendrées par cet événement, l’Université d’Ottawa (U d’O) a tout de même décidé de maintenir le retour en personne au 31 janvier.

Après un mois d’enseignement à distance, les manifestations interviennent au moment où l’U d’O compte accueillir à nouveau ses étudiant.e.s sur le campus. Bien que le retour en présentiel soit une bonne nouvelle pour certain.e.s, la décision de retourner sur le campus dans ces circonstances ne l’est pas.

Tous les circuits d’autobus desservant le centre-ville continuent de suivre un circuit de détour ce lundi, en attendant que le service OC Transpo puisse reprendre de façon certaine et fiable vers les grandes rues bouchées. Un défilé d’une centaine de camions protestant contre les mesures sanitaires s’impose et immobilise la circulation routière.

On ne sait pas si tous les étudiant.e.s pourront rejoindre le campus devant l’ampleur des problèmes de circulation, de bruit et de violence dans les rues. Alors que le Service de police d’Ottawa incite à éviter de se rendre au centre-ville et de s’y déplacer, nous sommes toujours invité.e.s par l’U d’O de nous présenter en personne aux cours, ou même de passer des examens de mi-session dans ces conditions.  

Décision insensée

Dimanche soir, l’U d’O a décidé que seul le personnel de soutien pourrait travailler depuis la maison et ce, pour réduire l’achalandage sur le campus. Puisque nous sommes tou.te.s ensemble dans le même pétrin, pourquoi le droit à la paix et à la quiétude n’est-il pas le même pour tou.te.s ? 

En ce lundi de retour sur le campus, les protestataires sont toujours aussi nombreux.ses et continuent de bloquer la circulation. Ni les mesures restrictives ni les risques sanitaires liés à la propagation du virus ne semblent les dissuader. 

Cela n’est pas sans conséquences pour les étudiant.e.s, non seulement privé.e.s d’un moyen de transport commun pour arriver à l’heure, mais pouvant également se trouver dans l’obligation de traverser les foules des manifestant.e.s entassé.e.s sans masques et de supporter les klaxonnements assourdissants quelques minutes avant de rejoindre sa salle de classe.

Étudiant.e.s contrarié.e.s

Face à la décision de l’U d’O, la communauté étudiante est déçue. Le Syndicat Étudiant de l’U d’O (SÉUO) déclare à ce sujet que « les étudiant.e.s ne [devraient] pas être mis.e.s en danger » et invite l’U d’O à faire preuve de la plus grande prudence.

Plusieurs étudiant.e.s ont partagé leur indignation sur les groupes de discussion des cours et sur les médias sociaux, rejetant l’idée du retour précipité sur le campus dans ce désordre irréprochable. « Devrais-je prévoir de partir à 6 h du matin pour mon midterm de 13 h ? Devrais-je apporter un sac de couchage au cas où je serais dans l’impasse pour rentrer à la maison ? Qu’est-ce qui ne va pas? » est l’un des cris lancés en commentaires sur le tweet de l’U d’O.

Des étudiant.e.s racisé.e.s s’inquiètent également de retourner sur le campus, puisque les manifestant.e.s ne cachent pas leur appartenance à l’extrême droite : drapeaux confédérés et nazis étaient ainsi affichés par bon nombre d’entre eux.elles.

D’innombrables questions restent sans réponse et la problématique demeure sans issue. L’agitation dominante dans les rues, mêlée au silence exercé par l’U d’O, nous porte à confusion. La sécurité des étudiant.e.s ne devrait-elle pas passer en premier ?

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