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Arts et culture

Les monologues du vagin

Web-Rotonde
11 février 2013

– Par Myriam Bourdeau-Potvin – 

Comme bien des années passées, la pièce d’Eve Ensler a été présentée les 8 et 9 février par le Centre de ressources des femmes (CRF) de l’Université d’Ottawa (U d’O). Les profits des ventes de billets iront aux organisations Families of Sisters in Spirit et à la Maison d’amitié, qui viennent tous deux en aide aux femmes de la région.

À la suite de la semaine consensuelle, le CRF continue de sensibiliser les gens à la violence faite aux femmes en organisant cette fois une pièce de théâtre bien connue. Le spectacle est une série d’entrevues composées de questions telles que : comment habilleriez-vous votre vagin et quels sont les deux mots que celui-ci dirait s’il pouvait parler?

Des femmes mobilisées

Leatitia Angba, coordonatrice des événements du CRF, a pu s’impliquer grandement dans la transmission des multiples messages de ces femmes. Maintenant coproductrice de la représentation, elle a connu l’envers de la médaille au cégep alors qu’elle jouait un rôle dans cette pièce. « La pièce est féministe; ça ne parait pas autant dans le texte lui-même que dans le contexte dans lequel a été écrit chaque monologue. [C’est une oeuvre] féministe, mais pas exclusif aux femmes », affirme-t-elle. Elle n’est pas la seule à se sentir touchée par les messages que tentent de transmettre les monologues. « Beaucoup de gens ont participé. Certaines filles ont fait les auditions cette année parce qu’elles avaient vu la pièce l’année passée. Tous les efforts que nous avons investis [dans la pièce] sont vraiment récompensés avec un taux élevé de participation » assure Mme Angba.

Une soirée bénéfice

La représentation du 8 février a fait salle comble à l’Auditorium des anciens. Tous les profits provenant de la vente de billets sont versés à des organisations à but non lucratif, telles que Families of Sisters in Spirit et la Maison d’amitié, qui militent pour les femmes. Les droits de représentation sont généralement alloués à ceux qui veulent en faire un événement dans le but de sensibiliser. C’est un choix qu’a fait l’auteure, partant du coup un mouvement mondial aujourd’hui appelé V-Day. L’objectif de celui-ci est de cesser la violence envers les femmes et les filles en promouvant des événements créatifs afin de lever des fonds. La soirée a été présentée en alternant du français à l’anglais. Marie-Eve Hardy, également responsable de la production, n’a pas vu le bilinguisme comme une barrière. « [Présenter le spectacle de façon] bilingue a formé une belle union entre les deux langues dominantes du campus », a-t-elle insisté. « C’est plutôt une question de passer un message, [c’est-à-dire] sensibiliser tous et chacun contre la violence faite aux femmes », a-t-elle conclut.

Des thèmes variés

La pièce a repris les monologues originaux. Successivement, les discours ont parlé des poils pubiens, des frustrations du vagin, des faits inusités du vagin, de l’accouchement, du vagin violé, du vagin quinquagénaire ou encore de l’observation du vagin. Oscillant entre la comédie, la tragédie et le questionnement, chaque morceau a souligné un angle différent du sexe féminin en valeur. Dans chaque séquence, on a pu ressentir la désunion que beaucoup de femmes font entre leur vagin et leur personne. Pour Raphaëlle Robidoux, actrice et étudiante, la pièce « est une invitation [aux femmes] à se définir par rapport à elles-mêmes et à se considérer dans leur sexualité comme une personne entière. C’est vraiment une chose qui manque dans notre société parce qu’on dissocie la femme de son sexe. » Parmi toutes ces perspectives, une seule manquait: celle d’un homme. Présents en nombre largement inférieur, quelques-uns d’entre eux ont tout de même assisté à la représentation. Gatien De Broucker, spectateur, ne se considère pas féministe. « [Ma] présence est plutôt un acte de citoyen du monde, pas celui d’un militant. Même si la pièce est féministe, les revendications qu’elle véhicule sont exposées autant avec légèreté qu’avec sérieux », a soutenue le spectateur.

Le CRF planifie continuellement des activités rassemblant tous ceux qui souhaitent combattre l’oppression que subissent les femmes et leur entourage. Au retour de la semaine d’étude, on peut s’attendre à une semaine internationale de la femme remplie de multiples ateliers, de café matinal et de soirées cinéma.

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