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Éditorial

L’esprit de la Pandapathie

Rédaction
2 octobre 2017

Éditorial

Par Mathieu Tovar-Poitras – Rédacteur en chef

Lesprit de communauté est une composante souvent négligée de lexpérience universitaire et ce dans loptique du choix de létablissement. Au haut de la liste de critères, il y a bien entendu les prog  rammes détudes en question, les frais, lemplacement, peut-être aussi les résidences. Mais il est inusité de voir lesprit décole être un critère aussi important que les précédents.

Pourtant, c’est une composante qui sera incontournable lors du parcours universitaire. A priori, il est relativement logique de se dire que ce qui compte avant tout sont les études. Toutefois, a posteriori, il devient apparent que les études, certes importantes, ne sont qu’un élément du bagage avec lequel les étudiant.e.s ressortiront.

L’esprit d’école est quand même un concept large et flou, car chaque personne peut avoir sa définition de celle-ci. Abordons-la avec une interprétation large : l’esprit d’école est la dynamique entourant un sentiment d’appartenance envers une institution et, par le fait même, est nourri par la participation active des membres de la communauté.

Avec cette description en tête, prenez un moment pour réfléchir au contexte uottavien et ajoutez-y le volet de fierté et d’esprit d’école. Si on vous demandait ensuite de donner un exemple concret de ce concept, il y a de fortes chances que vous parliez du match Panda qui s’est déroulé récemment.

Deux réalités, mais une université

Cette partie de football témoigne toutefois d’une réalité à l’Université d’Ottawa (l’U d’O), soit le fait que des traditions, des rivalités et un événement auquel la communauté s’intéresse sont des précurseurs d’un mouvement uni. N’est-ce pas durant la semaine précédant la partie que la boutique du campus a vu ses marchandises à l’effigie de l’U d’O devenir soudainement très populaire ?

L’engouement qu’a occasionné cet événement est toutefois rare sur le campus. Certes, il y a de la participation active de la communauté, mais l’esprit d’école ici, à l’U d’O, ne se résume pas qu’à une partie de football.

Les gens doivent se sentir impliqués dans leur université et malheureusement, c’est justement le volet implication qui remet en question ce principe de sentiment d’appartenance et de fierté uottavienne.

Si une des réalités à l’U d’O est celle d’une implication divertissante avec un mouvement de groupe, l’autre réalité est celle d’une absence d’implication dans les enjeux plus sérieux.

En effet, ne serait-ce pas génial si tous les étudiant.e.s qui ont participé aux activités entourant le match Panda participaient aussi aux élections étudiantes ? En fait non, participer est déjà un cran trop élevé. Il faut d’abord et avant tout que la communauté étudiante soit au courant de ce qui se passe.

L’an dernier, 14.6% des membres de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) ont voté lors des élections générales. Plusieurs avaient célébrés ce taux qui s’est avéré être le plus haut taux de participation aux élections, mais il y quand même un goût amer. Ce pourcentage devrait être plus élevé, mais que manque-t-il pour atteindre un niveau espéré de participation ?

Les réponses varient, mais les deux propositions les plus récurrentes sont l’information et l’engouement. Pour la première, il est vrai que si l’on cherche réellement à promouvoir des processus et des événements, il faut d’abord et avant tout que le public soit informé.

Par exemple, les élections partielles de la FÉUO arrivent à grands pas. Savez-vous c’est quoi ? Connaissez-vous les dates de vote ?  Ne vous sentez pas mal si vous ne pouvez répondre à ces questions, vous faîtes alors partie de la norme et de la majorité à l’U d’O.

Les dangers de l’apathie

Le deuxième ingrédient est aussi important, sinon même plus. L’engouement, l’intérêt, de la communauté étudiante à s’impliquer activement dans les processus se doit d’être haussé.

Mais pour augmenter l’intérêt global envers les enjeux touchant la communauté étudiante, il faut d’abord et avant tout lui donner une raison pour s’y intéresser. La culture apathique habitant le campus crée une ambiance superficielle et de stagnation au sein des institutions qui existent pour les étudiant.e.s. Cet état d’indifférence est le précurseur du phénomène régissant le niveau d’implication de la communauté.

Les seules occasions où l’apathie est mise de côté sont celles qui sont à la mode, les événements classiques de l’expérience universitaire. Toutefois, l’esprit d’école ne peut pas se résumer qu’à des activités sportives. Il est présent dans toutes les activités touchant de près ou de loin l’appartenance d’un individu à sa communauté universitaire.

Sortir quelqu’un d’une telle torpeur est un défi en soi. Imaginez alors le travail à faire quand c’est une communauté de plusieurs milliers de personnes. Il n’y pas de remède miracle. C’est un processus à long terme qui doit partir des institutions fondamentales de la gouvernance uottavienne, à la fois au niveau des gestionnaires et à celui de la communauté étudiante.

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