
Liste de la semaine : les 5 grands oublis du débat des chefs en français
Par Boni Guy-Roland Kadio
Le 24 septembre dernier à Montréal, les chefs des grands partis politiques canadiens ont débattu en français pour la première fois de cette campagne électorale. À cette occasion, le public francophone aura pu entendre les thèmes qui avaient déjà été débattus en anglais leur être ressassés. La Rotonde a donc relevé les cinq grandes omissions du débat des chefs en français.
- L’ÉDUCATION
La hausse des frais de scolarité et l’augmentation de l’endettement étudiant ne semblent pas émouvoir les chefs de parti canadiens. Certainement, avec le salaire conséquent qu’ils perçoivent, il doit leur être difficile de reconnaitre la détresse des étudiants. À se demander s’ils l’ont déjà été.
- LA JEUNESSE
Bien que la population canadienne vieillisse, il reste des jeunes dans ce pays. Pas un mot sur l’emploi ou l’avenir des jeunes Canadiens n’aura été prononcé au cours du débat. Pourtant, de toute part, on encourage les jeunes à voter sur des enjeux autres que les leurs. Toute une ironie.
- LA FRANCOPHONIE CANADIENNE HORS-QUÉBEC
Cet oubli majeur, lors du premier débat en français de la course électorale, a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Le mot-clic #nouscomptons, lancé par quelques membres des 2,5 millions de francophones hors Québec, a enflammé Twitter. La seule question francophone traitée lors du débat aura été celle de la souveraineté du Québec, question déjà débattue en anglais. C’est à croire que les francophones en situation minoritaire ne font pas partie du public cible des chefs de parti.
- LA QUESTION AUTOCHTONE
Si l’on parle communément de « Premières Nations » en référence aux peuples autochtones, celles-ci seraient en vérité les dernières nations, selon l’indice de développement humain au Canada. Elles se placent entre le 63e et 78e rang au plan mondial. Lors du débat, le terme « Premières Nations » n’aura été prononcé qu’une seule fois, par Elizabeth May. De quoi provoquer la colère des représentants autochtones.
- L’IMMIGRATION
Et le Canada est une terre née de l’immigration, pourtant! Au vu du manque de discussions à ce sujet, il semblerait que les immigrants vivent dans des conditions très confortables, ne sont victimes d’aucune discrimination au travail, et vivent mieux ici qu’ailleurs. Dès lors, pourquoi en parler?