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Sports et bien-être

Manifester semble avoir perdu tout son sens à Ottawa

Web-Rotonde
7 février 2012

CHRONIQUE – Hors l’aile

Vincent Rioux | Chef de pupitre

 

 Vous m’excuserez, cette semaine seulement, de ne pas discuter de sports et de bifurquer dans une autre direction. Le 1er février dernier avait lieu cette pseudo-manifestation en Ontario, qui visait à baisser les frais de scolarité. La journée « À la rue!  ». Je ne peux rester indifférent devant une telle mascarade collective.

Mercredi dernier, des universitaires de toute la province sont sortis dans les rues « manifester ». Sur une vidéo promotionnelle de l’évènement, minutieusement orchestrée par une équipe de marketing, on pouvait voir plusieurs personnages de la politique étudiante de l’Ontario. Dans cette vidéo, nos soi-disant « représentants syndicaux » essaient de nous faire gober que ce mouvement est d’ordre révolutionnaire.

Or, il n’y a absolument rien de révolutionnaire dans cette marche aussi inoffensive que le Bal de neige (quoique avec la saveur militaire que le gouvernement Harper lui a donnée, ça change la donne). Des accessoires comme des tuques et des panneaux publicitaires ont été produits et consommés pour l’occasion. J’ai même vu des publicités dans les autobus d’OC Transpo!

Pourtant, OC Transpo n’appuie pas la révolution. Justin Trudeau, qui figurait fièrement derrière Amalia Savva pendant le discours de celle-ci devant le Parlement, ne soutient pas la révolution. En bon carriériste, M. Trudeau était plutôt là pour courtiser la population étudiante afin de redorer son image.

Si ces gens et ces institutions « financent et appuient [ce] mouvement supposément révolutionnaire, c’est que c’est inoffensif », comme le disait si bien Pierre Falardeau dans une entrevue aux Francs-tireurs. Amalia Savva n’appuie pas la révolution. Pas plus que la FEUO au grand complet.

L’essence même d’une manifestation est d’ordre anticonformiste; l’objectif étant d’irriter et de déranger l’establishment dans le but d’amener de profonds changements dans les valeurs et les normes sociales. Pour ce faire, on ne peut compter sur l’appui d’institutions avares qui supportent directement le système capitaliste et qui, dans les années à venir, voudront extirper le plus grand capital possible du portefeuille étudiant.

Pour conclure, si cette marche était d’ordre révolutionnaire, quelqu’un pourrait-il m’expliquer ce qu’a été le Printemps arabe?

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