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Arts et culture

Mois de la francophonie : 3 gars su’l sofa et la francophonie

Web-Rotonde
4 mars 2013

– Par Lina Maret –

Le groupe folk-rock montréalais était en concert au bar universitaire 1848 dans le cadre du lancement du Mois de la francophonie. La Rotonde a rencontré les trois chanteurs, qui nous ont confié leur vision de la francophonie en tant qu’artistes.

La Rotonde : Qu’est-ce-que vous allez jouer pour les étudiants de l’Université ce soir ?

Guillaume Meloche-Charlebois (basse, chant) : Deux chansons, de 55 minutes chacune. [rires]

Guillaume Monette (chant, guitare) : C’est Le seigneur des anneaux en chanson.

Nicola Morel (chant, guitare) : On va entièrement jouer le nouvel album qui est sorti il y a une semaine et demi et puis un amalgame des chansons des deux autres albums, tout simplement.

LR : Pourquoi est-ce que vous avez choisi de chanter en français ? Est-ce-que ça a été une décision ou ça c’est plutôt imposé à vous comme une évidence ?

GMC : On est bilingues, mais francophones d’origine. On a choisi de chanter en français parce que ça nous vient plus facilement d’écrire en français. Notre matériel est humoristique par moments et c’est quand même [intelligent] ce que l’on écrit. On essaye [que ce le soit] du moins. Et on ne serait pas capables de le faire en anglais.

GM : Il faut chanter dans une langue que tu connais bien. On a un mépris pour ceux qui écrivent en anglais et ne sont pas capables de faire des phrases qui se tiennent.

NM : C’est-à-dire pas mal de musiciens français finalement… [rires]

LR : Vous êtes ici dans le cadre du Mois de la francophonie, mais qu’est-ce que vous pensez apporter à la francophonie en tant qu’artistes ?

NM : Je pense qu’on apporte notre petite marque, on rajoute un [pion] dans l’échiquier de la francophonie en Amérique du Nord. On fait de la musique humblement.

GM : De la visibilité ? C’est large ! Quand tu parles français tu apportes à la francophonie. La musique c’est une façon de propager la langue aussi.

NM : Oui, chaque jour où tu parles français tu apportes quelque chose à la francophonie.

GMC : Je pense qu’on se force vraiment dans l’écriture de nos textes. On est très fiers des textes qu’on écrit, je ne sais pas si le travail qu’on y apporte se voit… On apporte un groupe, dont on est fiers, à la francophonie.

LR : Vous venez de Montréal, la scène artistique francophone y est bien plus large qu’ici à Ottawa. Est-ce-que vous pensez que ces deux villes sont des bonnes scènes pour développer une musique francophone ?

NM : Oui, Montréal  c’est la grande métropole du Québec, il y a énormément d’artistes francophones qui [y] sont établis, on en fait partie depuis quelques années. Il y en a beaucoup anglophones aussi quand même. Pour ce qui est d’Ottawa on ne sait pas.

GM : Ça varie je pense. On a déjà étés invités à faire une tournée en Ontario dans des petites villes dont on ne connaissait pas l’existence. Je pense que les francophones hors Québec se battent beaucoup plus pour la défense de leur langue que nous finalement. Je trouve ça parfait de jouer dans ces communautés-là.

GMC : Il y a des débats importants sur la langue en ce moment, mais je dois avouer qu’en tant que Montréalais je ne le sens pas. Si tu vas dans l’ouest tu sens que c’est une situation plus difficile pour les francophones. Mais à Montréal, qui est une grande métropole cosmopolite, c’est normal et naturel qu’il y ait des influences anglophones, ça vient avec la multi-culturalité. Il faut savoir ce qu’on veut : une ville multiculturelle ou une ville qui parle seulement français ? Ça serait ennuyant s’il n’y avait pas de multiculturalisme à Montréal.

LR : Est-ce-que vous recevez un accueil différent quand vous jouez dans le Canada anglophone ?

NM : Il y a quelques années déjà, on est allés jouer partout, sauf au Manitoba, au Nunavut et dans les Provinces du Nord, il n’y a pas grand monde là-bas… C’est toujours un peu différent, mais comme on a dit, c’est très intéressant de rencontrer des gens francophones en dehors du Québec. Nous on prend le français comme quelque chose de complètement acquis, mais dans le reste du Canada ce n’est vraiment pas la même situation. Ottawa c’est une ville bilingue, mais je crois que le bilinguisme [fait en sorte que] c’est surtout les francophones qui parlent anglais et que l’inverse n’est pas toujours vrai. C’est comme ça dans le reste du Canada mais il y a quand même quelques noyaux durs francophones dans chacune des provinces. C’est intéressant d’aller rencontrer ces gens-là et de leur jouer notre musique.

LR : Quels sont les artistes francophones que vous admirez, que vous respectez ?

GMC : Pour rester dans la « famille », notre batteur vient d’enregistrer un disque avec VioleTT Pi, c’est à des années lumières de ce qu’on fait. C’est une sorte de pop sexuelle sale, mais je trouve que c’est bien écrit et il ne le fait vraiment pas de façon quétaine.

GM : Philippe B, Karim Ouellette, Bernard Adamus… J’écoute aussi beaucoup de rap, tout ce qui est Alaclair Ensemble, Acrophone, toute cette scène-là.

NM : Il y a aussi des choses plus vieilles comme Malajube avec qui on a fait des concerts. Il y en a plein !

LR : Est-ce-que vous vous considérez engagés dans la défense du français ?

NM : Pas vraiment non…

GM : On est engagés dans le sens où on fait de la musique en français, on participe en tant qu’artistes. Mais si un de nous trois proposait de faire un album en anglais, on le prendrait pas au sérieux d’abord, mais ça pourrait nous amuser.

NM : Le débat sur la francophonie au Québec se pose à Montréal, mais en dehors de cette ville il ne se pose même pas… C’est un enjeu politique mais seulement à Montréal.

GMC : Finalement, quelle meilleure façon de promouvoir le français que de faire quelque chose que tu espères touchera le plus de monde. Si tu es très populaire en tant qu’artiste francophone tu travailles pour la francophonie.

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