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Arts et culture

Ne pas fêter la Saint-Valentin : non-conformisme ou néo-conformisme ? 

Malek Ben Amar
14 février 2022

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique

Chronique rédigée par Malek Ben Amar – Journaliste

Mi-février est là. On sent roses et tulipes, on goûte bonbons et chocolats, on sourit aux lettres d’aveux et on veille sur l’éclat de bougies parfumées. C’est la fête de l’amour pour certain.e.s, mais ça ne semble pas être le cas pour d’autres. Les marginaux.ales galèrent et il paraît que cette ambiance festive ne leur plaît point.

Une journée de confessions, de fous rires et de cadeaux ne devrait gêner personne. Mais les rubans en velours et les guirlandes lumineuses en forme de cœurs perturbent les anti-romantiques. Ceux et celles-ci ne se limitent pas à s’abstenir de faire la fête, mais se plaignent à voix haute et nous gâchent la célébration.

Accusations absurdes

On le sait, la Saint-Valentin est popularisée et commercialisée indubitablement. Cependant, ce n’est pas le seul événement où on lance de grandes annonces, des publicités et des offres exceptionnelles. Pourquoi cette fête est-elle alors la seule à être accusée d’être artificielle et complètement hypocrite ? Si l’on jugeait la crédibilité d’un événement par le degré de sa promotion, toutes les célébrations seraient décrites comme n’étant pas fiables et tomberaient à l’eau. La vie serait plate, fade et sans couleurs.

Loin de ces accusations et au-delà de l’aspect matériel, les couples font la paix à la fête de Cupidon. Tout est oublié, pardonné et toléré. Les tensions, les conflits, les désaccords s’évaporent d’un seul coup. C’est la journée consacrée aux moments intenses, aux petites attentions et à la communication. « C’est ce qu’il y a de plus beau », comme l’on chante dans Roméo et Juliette.

Cliché anticonformiste

Bien que l’on soit nombreux.ses à faire la fête, certain.e.s à l’esprit rebelle s’y opposent. Se croyant minoritaires à être anticonformistes, ils.elles ignorent que cette obsession de paraître différent.e.s et de se présenter contre la Saint-Valentin marque le nouveau conformisme.

Pourquoi dire « il ne faut pas fêter la Saint-Valentin, l’amour se fête tous les jours » sous prétexte de pseudo-originalité ? Si vous célébrez l’amour tout le long de l’année, vous pouvez le faire ce jour-ci également. Ce n’est pas compliqué.

Ce sont toujours les mêmes critiques passe-partout qui se répètent en boucle. Très souvent, ceux et celles qui l’admettent, pour s’abstenir de profiter de la journée, ne célèbrent pas l’amour le reste de l’année non plus.

Et puis, même si l’amour se fête intemporellement, cela nous ferait du bien d’offrir, au jour dévoué à l’affection, quelques attentions particulières à notre douce moitié. Cela ravive la flamme et renouvelle les sentiments. Où est l’inconvénient ?

Que l’amour gagne

Mon feed est plein de publications anti-Saint-Valentin. Là je me demande : pourquoi toute cette haine contre la fête de l’amour ? C’est le jour de l’amour, avec un grand « A ».  Une tradition pareille doit être honorée, et l’occasion de redynamiser la logique d’expression amoureuse doit être saisie. Exprimer l’amour, c’est sortir de soi, fuir la routine et se libérer de la carapace habituelle. Alors, ne manquez pas cette fête, et filez le parfait amour !

J’ai une dernière note pour les curieux.ses : non, il ne m’a pas encore appelé pour un souper en tête à tête. Je viens d’écrire quelques centaines de mots pour défendre la fête des amoureux.ses, et imaginez que je n’en cueille rien ! Je ne ferai aucun signe, pourvu qu’il tombe « par hasard » sur cette chronique. Et puis, très sincèrement, s’il a oublié, s’il n’a rien prévu d’autre qu’un petit mot, ce n’est pas grave. Je suis choyée tout le temps. 

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