Inscrire un terme

Retour
Éditorial

Nous soutenons le « Oui aux AG »

Web-Rotonde
5 février 2014

– Par Ghassen Athmni –

C’est demain, mardi, que s’ouvre le référendum qui a pour objet de déterminer si la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) doit se doter d’une Assemblée générale comme institution suprême de décision. Notre date de publication tombe donc, pour ainsi dire, à pic. La Rotonde avait déjà explicitement laissé savoir qu’elle soutenait la pétition initiée par l’Association des étudiantes et étudiants marxistes de l’Université d’Ottawa (AÉÉMUO) en vue de forcer la tenue du scrutin référendaire. En ligne avec la position que nous avions adoptée dans l’édition du 23 septembre, nous n’exposerons pas uniquement les motifs qui nous amènent à apporter notre appui à la Campagne du Oui, mais aussi ceux qui nous poussent à exhorter la population étudiante à saisir l’occasion d’exprimer son choix, que ce soit en étant pour ou contre le changement, ou même en s’abstenant.

Dans l’édition du 4 novembre, nous avions également appelé les acteurs des deux bords à œuvrer à garantir une participation quantitativement supérieure à celle qu’ont connue les élections partielles de la fin octobre. Nous ignorions à l’époque que le seuil minimum de 5 % du corps électoral était nécessaire à la validation des résultats, autrement nous aurions été plus explicites dans notre appel à participer.

L’insensé de l’opposition aux AG

Il est vrai que, comme l’avancent certaines voix qui émanent des cercles peu enthousiasmés par le projet, cette évolution vers un nouveau mode décisionnel peut être entravée par des questions d’ordre technique, voire peut-être par l’absence d’effectifs suffisants. Sauf que cette vision immobiliste des choses ne prend, comme à l’accoutumée, aucunement les vecteurs potentiels de progrès en considération. C’est exécrer la masse étudiante que de la dépeindre systématiquement comme inconsciente et incapable. C’est abhorrer ses semblables que de vouloir leur ôter la possibilité de choisir s’ils veulent participer à la prise de décision, car ce n’est pas aux démissionnaires, ni à ceux qui font l’apologie d’un faux élitisme, d’obliger ceux qui tiennent à leurs droits, aussi minoritaires soient-ils, de ne pas en profiter.

Quant au fameux argument de « prise en otage » de la volonté étudiante par ceux qui sont politisés, ceux qui en usent se contredisent eux-mêmes, et plutôt deux fois qu’une. D’abord en raison de l’argument précédent, celui de l’incapacité des étudiants, par lequel ils justifient la concentration des pouvoirs aux mains d’une vingtaine de personnes. Ensuite à cause du fait qu’avec la structure actuelle, celle à laquelle ils tiennent, la volonté des étudiants n’a, de facto, aucun intérêt. Au contraire, l’Assemblée générale permettra d’exprimer un florilège de volontés, même les plus saugrenues, et ce, dans le but de susciter la construction d’une nouvelle façon d’aborder la politique au sein de la FÉUO, une façon qui tient compte des faits et de la réalité des choses, au lieu de se limiter à la poudre aux yeux de la politique de salons. Cette vieille approche a démontré son échec total, elle n’offre pas les outils nécessaires pour se former à prendre avantage de ses droits, au contraire, elle révulse les étudiants et les éloigne de la politique, et c’est peut-être cela que veulent les adversaires des AG.

Récupérez vos pouvoirs

Cette votation est l’occasion d’apporter un changement d’envergure. Une de ces occasions qui n’arrivent pas souvent en politique étudiante (ni dans les autres politiques d’ailleurs) mais qui pourtant risque de passer inaperçue. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons donné la priorité à cette échéance.

Une Assemblée générale permettra aux étudiants de reprendre leur pouvoir constituant, qui est l’essence même de leur syndicalisation au sein de la FÉUO, dans le sens où les débats, les votes et les décisions se feront de la manière la plus directe et à visage découvert, sans interface ni artifice. Le pouvoir constituant renvoie, étymologie oblige, à la conception, la rédaction, la révision et l’abrogation d’une constitution. À l’heure actuelle, ce pouvoir est institutionnellement réquisitionné par le Conseil d’administration, il n’existe techniquement aucun moyen d’apporter des modifications aux règlements et aux politiques sans faire partie du sommet de la hiérarchie. Ainsi, il est éminemment nécessaire de se prévaloir de ces prérogatives afin de se désaliéner, d’annihiler, ne serait-ce qu’en partie, l’emprise de la structure syndicale sur le membre, car c’est le dépouillement de pouvoirs qui engendre d’une part la désaffection (de l’étudiant) par rapport à la condition étudiante et à ce qu’elle implique en termes d’activités politiques multiformes (dans le sens le plus étendu du mot politique).

Pour ce faire, pour se prévaloir de ces prérogatives, La Rotonde vous incite fortement à aller exprimer une opinion, de préférence favorable, lors de ces trois prochains jours, aux différents bureaux de vote.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire