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Sports et bien-être

Olivier Rochon : Portrait d’athlète

Web-Rotonde
4 février 2013

– Par Léa Papineau-Robichaud –

Olivier Rochon est un skieur acrobatique originaire de Gatineau récipiendaire du Globe de cristal en 2012, trophée remis à l’athlète qui termine en tête de classement général de la Coupe du monde. La Rotonde vous le présente.

C’est en gymnastique que Rochon s’est d’abord fait connaître, lui qui avait été recruté au début des années 2000 par l’équipe canadienne junior de gymnastique masculine et qui faisait même partie de l’équipe d’athlètes en préparation pour les Jeux olympiques de 2012. Il a malheureusement dû arrêter en raison de fractures à ses deux poignets. « En même temps que la gymnastique, je faisais aussi du ski de bosses. Je n’étais pas le meilleur techniquement dans les bosses, mais dans les sauts, j’étais quand même très bon », souligne le jeune de 23 ans.

Transition vers le ski acrobatique

L’ancien skieur acrobatique, Nicolas Fontaine, qui était en pleine campagne de recrutement pour trouver une relève au fameux Québec Air Force, composé entre autres des skieurs acrobatiques Lloyd Langlois, Philippe Laroche et lui-même, a approché le Gatinois en 2006. « Il m’avait dit d’aller essayer le ski acrobatique sur les rampes d’eau à Québec. Je l’ai essayé et j’ai aimé ça. Puis, j’étais à la recherche de quelque chose d’autre puisque je devais arrêter la gymnastique », explique Rochon. Depuis, il s’est découvert une passion pour ce sport de haute voltige. « J’aime ça parce que c’est un sport extrême. J’aime l’adrénaline. En gymnastique aussi c’est quelque chose que j’aimais. En sauts acrobatiques, on saute 60 pieds dans les airs et après il faut atterrir. Il ne faut pas que tu aies froid aux yeux! », poursuit-il.

Quand on lui demande s’il a peur lors de ses sauts, le skieur avoue que ça lui est déjà arrivé. « Il y a une couple de sauts où j’ai eu peur, mais je m’en rends compte par après, parce que dans les airs ça se passe tellement vite que tu n’y penses pas. Par exemple, quand tu sens que tu as trop de vitesse, que tu as trop de rotation, il faut que tu mettes tes bras au-dessus de ta tête pour ralentir, mais tu n’y penses pas, tu le fais d’instinct », précise l’athlète de renommée internationale.

Suspension et triomphes

Depuis son entrée dans le monde du ski acrobatique, Olivier Rochon s’est fait remarquer. Il a d’abord été nommé recrue de l’année en 2009 avant de passer tout près de se qualifier pour les Jeux olympiques de Vancouver en 2010. Puis, l’athlète de la région de la Capitale nationale, après quelques avertissements, s’est fait suspendre pour ses écarts disciplinaires. « On avait des couvre-feux et on ne pouvait pas sortir dans les bars avec nos amis pendant les camps d’entraînement, mais je le faisais pareil. Je pense que j’étais un peu plus immature dans ce temps-là. Après les Olympiques, je suis un peu resté sur le nuage olympique de party et ça l’a été la goutte qui a fait déborder le vase », admet le principal intéressé. L’athlète a profité de cette année pour réfléchir un peu. « Je me suis rendu compte que ce que je faisais ce n’était pas un passe-temps, mais plutôt mon travail et que j’étais payé pour faire ça, que je représentais le Canada. Je devais prendre ça plus au sérieux », a-t-il avoué.

Au retour de sa suspension en 2012, celui qui fait partie de l’équipe nationale de ski acrobatique depuis 7 ans en a mis plein la vue, montant sur le podium dès la première compétition de la saison qui avait lieu à Saint-Gabriel et remportant une première victoire quelques jours plus tard à Calgary. Il a ajouté trois autres podiums à sa fiche pour ainsi terminer la saison avec le convoité Globe de cristal.

Sotchi 2014

Faire partie de l’équipe nationale demande beaucoup de travail pour les athlètes. « L’été on s’entraîne six mois à Québec. On a un camp d’entraînement d’un mois et demi avant Noël dans l’ouest. Après on a une semaine de congé pour les Fêtes et après on part pour les compétitions. Après l’hiver, on a un mois de congé. On s’entraîne donc 11 mois par année! » En plus, les athlètes sont toujours en déplacement. Aussitôt qu’une compétition se termine, ils repartent vers un autre endroit pour une autre compétition. C’est exigeant pour les skieurs, mais Rochon semble bien accepter cet horaire.

La saison vient à peine de commencer et il a déjà visité plusieurs endroits. D’ailleurs, cette saison, le skieur acrobatique gatinois pourra tenter de se qualifier pour les Jeux olympiques de Sotchi en Russie dans deux ans. Pour se faire, il doit, lors de cinq compétitions différentes de la Coupe du monde, monter deux fois sur le podium et se rendre trois fois en finale.

La saison a bien commencé pour Olivier Rochon, qui a gagné la médaille de bronze en Chine. Puis, à Val Saint-Côme, il a terminé en huitième position même s’il a chuté. Malheureusement, ces deux compétitions ne comptaient pas pour les qualifications olympiques. À Lake Placid, la fin de semaine du 17 janvier, l’athlète a commencé les importantes qualifications avec une chute à l’atterrissage, ce qui l’a fait terminer au 31e rang. Le lendemain, Rochon est encore tombé pour ainsi se classer 23e. « Ça n’a pas été ma semaine. Ce sont des choses qui arrivent. Je ne peux pas tout le temps atterrir. C’est sûr que c’est un peu frustrant, mais je mets ça derrière moi. » Le skieur sera, dans deux semaines, à Sotchi pour l’événement test olympique.

Une après-carrière indécise

Même s’il est encore jeune, Olivier Rochon a déjà songé à un plan après sa carrière de skieur acrobatique. « C’est sûr que je veux faire un travail qui va me garder en forme parce que j’aime ça bouger. Pompier et ambulancier m’intéresseraient peut-être. Il va falloir que je retourne à l’école. J’ai un secondaire cinq et je suis en train de faire des cours par correspondance au cégep, donc ça n’avance pas super vite », indique celui qui a ajouté deux nouveaux sauts à sa routine cette année. Une carrière d’entraîneur ne semble pas l’intéresser pour le moment: « J’y ai déjà pensé, mais je pense qu’après avoir fait 15 ans dans le ski acrobatique, j’aimerais ça avoir un pied-à-terre et arrêter de voyager », conclut-il.

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