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Portrait d’une étudiante entrepreneure : Eve Staszczyszyn

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19 janvier 2020

Crédit visuel: Loïc Gauthier Le Coz – Photographe

Par Noémie Calderon Tremblay – Journaliste

Récemment choisie pour participer au programme Next 36Eve Staszczyszyn est une jeune entrepreneure doublée d’une étudiante en développement international et mondialisation. Son combat ? La santé mentale et le bien-être sur le campus.

La Rotonde : Pouvez-vous expliquer votre parcours et ce qui vous a mené à l’entrepreneuriat ?

Eve Staszczyszyn : Quand je suis entrée à l’Université, j’ai commencé à m’impliquer sur le campus parce que j’étais concernée par la santé mentale. Je me suis mise à faire de l’activisme et à participer à différentes initiatives concernant la santé mentale. Je dois dire que j’ai toujours été très curieuse de savoir comment je pouvais apporter des solutions par la création d’entreprises.

J’aime l’idée d’avoir la liberté de créer. Donc, c’est à partir de mon implication que j’ai pu saisir ma première occasion dans le monde de l’entrepreneuriat. J’ai travaillé pour une compagnie nommée Greenspace, basée à Toronto, qui utilise des données et la technologie de l’information dans le but d’améliorer l’accès aux soins de santé mentale.

Cette première expérience m’a mené à travailler dans une seconde coopérative, Neeuro, qui s’occupait, encore une fois, de programmes liés à la santé mentale. Celle-ci est basée à Singapour et j’ai reçu une bourse pour y travailler. Ce passage dans des startups qui ciblent le bien-être m’a donné envie de démarrer mon propre projet.

J’ai vu qu’il y avait une occasion considérable dans l’espace entrepreneurial de la santé mentale sur les campus. Il y a un manque d’informations à ce niveau-là. J’aimerais donc trouver une solution qui permettrait aux étudiant.e.s de savoir quels services existent, lesquels ils peuvent utiliser et comment ils peuvent les utiliser. Avec les événements tragiques qui ont eu lieu cet automne, j’ai voulu agir et je crois que ma force réside dans mes compétences en entrepreneuriat.

LR : Pouvez-vous nous parler du programme Next 36 ?

ES : C’est un programme intensif offert à 36 étudiant.e.s où de jeunes diplômé.e.s canadien.ne.s travaillent un projet d’entreprise. C’est une formation dense offerte à Toronto qui aura lieu de mai à août. Je vais recevoir différents types de mentorat, de cours, d’ateliers et de l’aide pour développer mes habiletés entrepreneuriales et mes projets d’entreprises.

LR : Pourquoi vous êtes-vous inscrite dans un tel programme ?

ES : C’est surtout pour continuer à acquérir des outils qui me permettront de transformer le marché ou l’économie […] pour entamer des changements sociaux significatifs. Donc, mon objectif durant ce programme c’est d’aller chercher une solution d’entreprise qui viendrait aider les gens à prendre leur santé mentale en main.

LR : Pourquoi la santé mentale vous tient à coeur ?

ES : C’est d’un point de vue personnel, mais c’est aussi une problématique qui affecte un grand nombre de gens, surtout sur les campus, que ça soit ici ou à travers le Canada.

Je sais que la santé mentale est un enjeu différent pour chaque individu et qu’il n’y a pas qu’une solution qui fonctionne pour tout le monde. Ce que je souhaiterais faire ça serait alors de trouver une solution qui serait spécifiquement adaptée pour des étudiant.e.s canadien.ne.s.

LR : Pouvez-vous décrire les projets sur lesquels vous travaillez ?

ES : Un des deux projets sur lesquels je travaille actuellement est un programme qui offre des méditations guidées qui cernent spécifiquement des situations stressantes pour des étudiant.e.s. Je guide les méditations, mais je travaille avec des spécialistes qui s’assurent que c’est approprié pour une utilisation par des étudiant.e.s.

Le second projet est un programme de réservation et de navigation pour optimiser et maximiser la planification de notre santé mentale et de notre bien-être. En substance, on y pose une série de questions qui ciblent en fonction de la localisation et des besoins de chacun.e.s, les étapes à suivre pour prendre son bien-être en main. Il y a aussi un système de réservation qui permet de prendre des rendez-vous avec des spécialistes.

Ce sont ces deux projets sur lesquels je souhaite travailler durant ma formation à Next 36. C’est certain qu’il y aura des changements, ce sont des prototypes. Dans la forme d’entrepreneuriat que je pratique, il y a souvent des changements de direction. Les idées et les projets évoluent au fur et à mesure que l’on reçoit du retour d’informations. Ce que je sais, par contre, c’est que je souhaite que ça soit ciblé spécifiquement pour les universités.

LR : Qu’est-ce que vous aimez dans l’entrepreneuriat ?

ES : C’est l’espace qu’il y a pour la créativité et l’immensité des possibilités. Le marché est comme ton terrain de jeu. Tu peux réellement permettre à tes idées de naître.

Ce que j’aime aussi, c’est la communauté. Tout le monde est prêt à s’entraider et c’est incroyable toutes les connexions que l’on peut faire.

Je sais que ce n’est pas nécessairement l’image que les gens se font de l’entrepreneuriat. Ils ont l’impression que c’est cut throat et compétitif. Pourtant, j’ai plutôt expérimenté le contraire, tout le monde sait que pour aller de l’avant, on a besoin des autres. Alors, dès que tu connais quelqu’un, tu essaies de le connecter à un.e autre pour que l’on puisse profiter des connaissances de chacun.e. On sait que le travail d’équipe et la collaboration sont essentiels.

LR : Qu’est-ce qu’il faut, à votre avis, pour être entrepreneur.e ?

ES :Il faut irrémédiablement être créatif et penser à l’extérieur du cadre établi. Aussi, il faut que tu laisses ton ego de côté.  Ce que je veux dire par là, c’est que tu vas recevoir beaucoup de critiques, les choses ne vont pas aller comme tu le veux et il ne faut pas que tu prennes les commentaires de façon trop personnelle.

Tu dois tout prendre avec un grain de sel tout en écoutant ce que les autres ont à te dire, mais quand même être sélectif sur ce que tu choisis d’appliquer par la suite. Et finalement, il faut être résilient.e.

LR : Comment est-ce que vous arrivez à équilibrer votre travail et votre bien-être personnel ?

ES : J’ai choisi de travailler pour des causes pour lesquelles je suis vraiment passionnée. Alors, c’est difficile, je dois me rappeler de ne pas prendre les choses de façon trop personnelle.

Je crois qu’il faut que tu acceptes qu’il y ait une partie de toi dans tes projets. C’est trouver l’équilibre entre la passion que tu as pour ton travail et la connaissance de tes limites. Je crois que je suis encore en train de le développer.

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