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Urne pour un référundum
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Référendum du SÉUO : Quels objectifs et quels changements ?

Malek Ben Amar
27 mars 2022

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique

Article rédigé par Malek Ben Amar – Journaliste

Le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) a tenu, du 9 au 11 mars dernier, un référendum auquel les étudiant.e.s ont pu répondre en même temps qu’ils.elles votaient aux élections générales. Trois questions y étaient posées quant à l’ajout de frais accessoires fixes par semestre pour chaque étudiant.e, visant à financer de nouveaux services.

Adhérer à l’Ontario Undergraduate Student Alliance (l’OUSA), améliorer les efforts de revendication et financer Compass, le portail de bien-être et de santé mentale étaient les trois propositions sur la liste de vote du référendum. Bien que le vote ait été serré, seule la question concernant Compass a été adoptée.

Selon Armaan Singh, Commissaire à la revendication du SÉUO et futur président, le but du référendum était de permettre aux membres du Syndicat de participer directement au processus décisionnel, y compris les propositions qui visent à augmenter les cotisations syndicales. Singh insiste sur l’importance de participer activement au vote afin que les résultats soient représentatifs de l’avis de la majorité de la communauté étudiante. « Il est important que les étudiant.e.s puissent d’abord s’informer sur les candidat.e.s aux élections ainsi que sur les questions, et ensuite exprimer leur opinion par leur vote », indique-t-il.

Adhésion à l’OUSA

La première question du référendum demandait aux étudiant.e.s de verser 1,99 $ par semestre pour soutenir les initiatives de revendication du Syndicat et pour adhérer à l’OUSA, une coalition de syndicats étudiants à travers l’Ontario. Celle-ci représente les intérêts des étudiant.e.s auprès du gouvernement provincial et fait pression sur celui-ci pour qu’il prenne des décisions politiques au bénéfice des étudiant.e.s explique Singh. Il poursuit que cette question a été soumise aux membres parce que, depuis deux ans, le SÉUO en est un membre observateur.

L’OUSA a fait ses preuves dans les revendications des étudiant.e.s de l’Ontario, selon le Commissaire à la revendication, en se battant pour effectuer des changements, comme la réduction des frais de scolarité ou la réforme de la politique sur la violence sexuelle. « Cependant, en tant que membre observateur de l’OUSA, le SÉUO n’a pas le droit de voter dans les réunions et ne peut pas envoyer de délégué.e.s aux assemblées générales de celui-ci. Par conséquent, le SÉUO ne peut pas influencer efficacement la politique gouvernementale en fonction des priorités de notre corps étudiant », continue Singh.

Pour lui, ce n’est que par l’action collective que les étudiant.e.s pourront faire entendre leur voix sur des questions provinciales clés, notamment l’aide financière et la durabilité du secteur. Il affirme que la plupart des syndicats étudiants de l’Ontario font partie d’une coalition provinciale, et que le statut d’observateur du SÉUO n’est pas un moyen durable pour revendiquer pour les étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa sur le niveau provincial.

Singh ajoute qu’une petite partie de la cotisation aurait permis de créer de nouveaux emplois étudiants dans le domaine de la revendication des étudiant.e.s, ce qui aurait aider le Syndicat à accroître ses capacités de défense des droits de ces dernier.e.s.

La mission de Compass

Lia Bosquet, Commissaire aux affaires francophones, explique que la deuxième question du référendum proposait d’ajouter des frais accessoires de 0,84 $ par semestre pour financer Compass. Ces frais permettront l’investissement de plus d’argent dans la plateforme.

Bosquet détaille que Compass est une plateforme holistique de santé mentale et de bien-être pour les étudiant.e.s, les aidant à optimiser leur expérience universitaire. « Compass permet de centraliser tous les évènements à venir sur le campus, et sert aussi à donner des ressources​ en termes de santé mentale ainsi que physique, comme permettre aux étudiant.e.s d’accéder à des cours de bien-être préenregistrés », poursuit la Commissaire aux affaires francophones. Elle affirme que ce portail organise également des évènements pour le mieux-être en personne sur le campus, notamment des séances de méditations, du yoga et de l’art-thérapie.

Cette question du référendum est la seule à avoir été adoptée, avec une majorité de voix pour (57,8 %).

Le soutien juridique, dans quel but ?

Bosquet indique que la troisième et dernière question référendaire était pour la mise en place de frais de services de soutien juridique de 62,50 $ par étudiant.e au trimestre d’automne ou de frais établis au prorata de 41,67 $ pour les étudiant.e.s commençant en hiver. Ainsi, les étudiant.e.s auraient pu accéder aux programmes de protection juridique et de soins adaptés aux situations de violence sexuelle.

La Commissaire aux affaires francophones déclare que tout.e étudiant.e aurait eu le choix de confirmer ou de ne pas confirmer le retrait des frais : « Si adopté, ce référendum avait possibilité de retrait, c’est-à-dire que seulement les étudiant.e.s intéressé.e.s à accéder à ces services auraient payé les frais », énonce-t-elle.

Elle souligne enfin que même si le référendum concernant l’OUSA et celui sur les services juridiques n’ont pas été adoptés, le vote était serré. En effet, le référendum sur l’OUSA a obtenu 59,1 % de votes contre et 40,9 % de votes pour, tandis que celui sur les services juridiques a obtenu 50,6 % de non et 49,4 % de oui. Singh note en plus que, d’après lui, si le nombre d’abstentions avait été traduit en votes pour ou contre, le résultat du référendum aurait pu être très différent, et le Syndicat aurait pu être renforcé notamment en rejoignant l’OUSA.

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