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Éditorial

La sécurité à l’Université d’Ottawa, douteuse?

Rédaction
5 septembre 2019

Crédit visuel; Andrey Carmo

Par Emmanuelle Gingras – Rédactrice en chef

C’est la rentrée. Et qui dit rentrée, dit renouveau. Avec tout changement vient certes des améliorations, mais aussi adaptations et embuscades. Choses que l’Université d’Ottawa (Ud’O) n’a nul autre choix que de confronter chaque année…

Déjà, l’été n’a pas omis d’animer les médias. Entre arrestations douteuses à caractère discriminatoires de l’étudiant Jamal Boyce et violation de liberté d’expression du Fulcrum suite à un piratage informatique, c’est de tout bord tout côté que l’Université d’Ottawa a été visée avant même la rentrée.

Un accueil chaleureux

C’est avec un courriel peu rassurant que l’Université d’Ottawa salue la communauté universitaire le 28 août passé.

Il semblerait que des matériaux contenant de l’amiante (MCA) auraient été dispersés accidentellement à deux endroits sur le campus de l’Université pendant des travaux de maintenance et de construction. Soit, dans le doublage de la cheminée de la chaudière 3 de la centrale thermique ainsi que dans le vide du plafond du pavillon Simard.

Ce qui, comme le mentionne le courriel, aurait  principalement touché « les employés des Immeubles, des Services de technologie de l’information, du Service d’appui à l’enseignement et à l’apprentissage, et du Service de la protection (LPR) ».

«L’Université s’affaire justement à retracer les employés qui ont pu être involontairement exposés aux MCA » assure Isabelle Mailloux-Pulkinghorn, gestionnaire des relations avec les médias de l’Ud’O. Aucun moyen de savoir combien de gens cela inclut concrètement.

Une enquête serait en cours dans toute l’Université puisque l’amiante n’aurait pas été détectée lors d’enquêtes précédentes. À quand remonterait ladite enquête? Surprise! La Rotonde n’a reçu aucune information à ce niveau.

« Aussi longtemps que l’on laisse les MCA intacts, Santé Canada considère qu’il n’y a pas de risque majeur pour la santé. », souligne Mailloux-Pulkinghorn.

Une autre enquête à rajouter à côté de celle des arrestations de cet été? Avec la folie qu’annonce cette nouvelle année, notamment, avec le tout nouveau Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) instauré suite aux scandales de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), espérons ne pas oublier ces deux majeurs incidents. 

A frosh new start

On ne peut pas oublier la Semaine 101 ; moment rituel pour les nouveaux universitaires.

Encore le 28 août, date de la dernière réunion du conseil administratif (CA) du SÉUO avant la rentrée, il était annoncé que l’Équipe de premiers répondants étudiants sur campus (ÉPRUO) serait remplacé par le LPR.

« À cause de contraintes financières [du LPR], ils nous ont demandé de transférer le budget qui était désigné pour l’opération du service étudiant géré par le SÉUO [soit] de $36,000», souligne Sam Schroeder, étudiant de l’Ud’O et commissaire à la revendication du SÉUO. La solution pour le SÉUO a donc été de transférer le budget en question au LPR. Sinon, les étudiants seraient facturés lors de l’utilisation des services.

Ce que cela changera concrètement? Le LPR de l’Ud’O ne peut pas opérer hors campus, alors que certaines activités de la Semaine 101 sont hors campus. Ne soyons pas dupes; nous connaissons ici les débauches et mouvances qu’accompagne cette période de l’année! 

La Rotonde aurait bien voulu couvrir la Semaine 101 afin de faire un suivi sur le déroulement. Toutefois, malgré leur promesse de nous donner accès à des passes, pas de suivi de la part du SÉUO.  Eh bien.

Nous avons donc dû nous rendre dans le Vieux-Hull par nous-même le soir du 3 septembre, où les bars La Maison, le Pub du Bon Vivant et le Mardi Gras étaient réservés pour les 900 étudiants de la Semaine 101 qui fêtaient. Question de voir comment le tout était géré à l’extérieur du campus, sans sécurité.

Suite à un examen des sacs et des bracelets autorisant l’alcool, les autobus jaunes partaient de Tabaret en soirée, remplis d’étudiants enthousiastes. Une fois arrivé, une ligne de membres exécutifs attendait les étudiants en les dirigeant vers les bars. C’est sans aucun doute; il n’y avait presque aucun moyen qu’un étudiant puisse s’enfuir des frontières de bénévoles formées.

Il n’y a pas à dire; une très grande équipe de bénévoles étaient sur place pour assurer la sécurité. Ceux-ci semblaient connaître leur rôle et respecter la formation qu’ils devraient avoir reçue. Toutefois, comme de fait, zéro sécurité officielle. Pas de policiers dans les parages.

Quelques étudiants ont confié à La Rotonde se sentir en sécurité, considérant qu’ils étaient très supervisés et que personne ne les laissait quitter. Toutefois, plusieurs souhaitaient sortir de la boîte de nuit La Maison, où un nombre étouffant d’étudiants remplissait la salle et, ne pouvant plus respirer, ne pouvait quand même pas sortir. 300 étudiants dans une petite boîte de nuit, ce n’est pas exactement ce que l’on peut considérer d’agréable.

Bon, bon, bon, il n’y a pas à dire; avec toutes adaptations viennent embuscade. Espérons seulement que transparence sera faite cette année, tant au niveau de l’Université qu’au niveau du nouveau Syndicat.

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