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Sécurité des étudiant.e.s sur le campus : qu’en est-il de la réalité ?

Eya Ben Nejm
22 septembre 2022

Crédit visuel : Nicholas Monette – Directeur artistique  

Article écrit par Eya Ben Nejm – Journaliste

Cette année, comme de nombreuses institutions académiques au Canada, l’Université d’Ottawa (U d’O) a décidé de faire une reprise en présentiel, après plus de deux ans et demi en virtuel. L’institution affirme mettre en place des moyens sécuritaires pour limiter le risque de propagation de la pandémie. La planification d’un retour en personne pose ainsi la question de la sécurité physique des membres de la communauté universitaire.

Le site officiel de l’U d’O déclare garantir la sûreté des étudiant.e.s en tout temps grâce aux différents services proposés. Parmi eux se trouvent le Service de raccompagnement et le Centre de ressource des femmes, rattachés au Syndicat étudiant. L’institution bénéficie également d’un service de protection, situé à Louis Pasteur. Pourtant, certain.e.s étudiant.e.s ne semblent pas réellement informé.e.s sur le fonctionnement de ces activités.

Étudiant.e.s parfois inquièt.e.s

La plupart des étudiant.e.s sont heureux.ses de retrouver les cours en personne. C’est le cas de Jovani Pierre Yuma, étudiant en quatrième année en Économie internationale et développement, qui déclare : « on peut se côtoyer, on peut parler et cela a un grand impact social, contrairement aux cours en ligne où tout se faisait à distance ». D’après les étudiant.e.s interrogé.e.s, il s’agit d’un moyen de rencontrer ses professeur.e.s et ses collègues et de participer aux activités universitaires en personne. Si beaucoup disent se sentir en sécurité au sein du campus, quelques contestations ont été faites. Certain.e.s se questionnent sur les moyens mis en place par l’Université et d’autres remarquent un manque de personnel de sécurité à certains moments de la journée.

Kanik Joanette, étudiante en première année en histoire à l’U d’O, déclare se sentir protégée, mais observe ne pas avoir croisé de membres du Service de protection le soir, malgré la fin tardive de certaines de ses classes. Elle n’est pas la seule à faire ce constat, c’est aussi le cas de Toussaint Baruani, étudiant en deuxième année en Études des conflits et droits humains. Ainsi, selon ces étudiant.e.s, malgré les affiches préventives et les numéros d’urgence affiché.e.s sur le campus, il n’y a pas assez d’agent.e.s de sécurité. Une observation qui contredit selon elleux l’affirmation de l’U d’O, qui affirme assurer la protection « 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ». Le service de protection de l’U d’O n’a cependant pas souhaité répondre à nos questions.

Services fantômes

Certain.e.s étudiant.e.s ne connaissent pas l’existence des services proposés par l’Université et le Syndicat étudiant, bien qu’ils et elles payent chaque année pour ces services, tels que le Centre de ressources des femmes et le Service de raccompagnement.

Le service de raccompagnement a informé les étudiant.e.s, via une publication sur Instagram, qu’il n’offrait pas encore ses services : « nous espérons le faire dans les deux prochaines semaines et nous publierons sur ce compte dès que nos services reprendront », y est-il indiqué. 

Alyssa Peyton, coordinatrice du Centre de ressources des femmes, explique que ce centre propose différents services, comme la distribution de produits menstruels et de tests de grossesse, des services de garde pour les étudiant.e.s parent.e.s, ou encore des événements pour prévenir les violences sexuelles et domestiques. Concernant la sécurité sur le campus, Peyton mentionne qu’il n’est pas rare d’entendre des étudiant.e.s, parmi celles et ceux qui finissent tard, exprimer leurs inquiétudes.

Pour y remédier, le Centre tente de coopérer avec le Service de raccompagnement. Toutefois, pour le moment, cela n’est pas possible dû au manque de bénévoles au sein de ce service. Peyton déclare également que le Centre de ressources des femmes est prêt à accompagner les étudiant.e.s, mais qu’il ne s’agit pas de leur fonction première. Par ailleurs, iel appelle les professeur.e.s dont les cours finissent à 22h à présenter brièvement les ressources mises en place pour la communauté étudiante afin que celleux-ci connaissent leur existence et puissent y avoir recours.

Finalement, iel informe que la question de la sécurité est fréquemment abordée des réunions du Centre de ressources des femmes, notamment sur ce qui pourrait être amélioré et les constatations faites par les étudiant.e.s. Peyton se plaint néanmoins d’un manque de ressources financières attribuées à ces services, dont le Service de raccompagnement, qui, selon iel, dépend selon trop des bénévoles.

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