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Arts et culture

Soirée banquet à l’Axenéo7

Web-Rotonde
25 février 2013

– Par Myriam Bourdeau-Potvin – 

Pour célébrer son 30e anniversaire, le Centre artistique Axenéo7 organise une série de conférences sous forme de banquets. Avec pour thème le don, des artistes actuels et passés qui ont été de passage discutent de l’échange de l’art.

« On voulait tous se rassembler autour d’une table pour créer un événement plutôt festif et déborder du cadre d’exposition habituel. [On peut ainsi] aborder des thèmes de discussion inhabituels sur l’art contemporain », a confié Karina Pawlikowski, organisatrice de l’événement. Au menu, le thème du don et les échanges qui sont au cœur des activités quotidiennes du Centre artistique Axenéo7. Pour Jonathan Demers, directeur de la galerie, « on ne donne jamais pour soi-même mais toujours pour une collectivité ». Selon lui, la démocratie directe qu’exerce le Conseil d’administration (CA) d’Axenéo7 est une façon fondamentale d’échanger et donc de donner mutuellement.

Le don vu par des artistes

Tour à tour, les artistes invités dévoilaient une partie de leur travail actuel en faisant quelques parallèles vers leur perception du don. Dans la pièce qui servait de salle à manger pour la soirée, étaient exposées quelques esquisses, toutes incomplètes, des artistes présents. Pour briser la glace, Xavier Brouillette, un exposant de passage en 2010, commence par démystifier les grandes lignes du don en citant une étude sociologique de Marcel Mauss: « [Il] décrit la relation face au don en trois étapes: essentiellement, c’est donner, ce qui implique le fait de recevoir, et qui oblige la personne qui reçoit à rendre. »

C’est ensuite à Vincent Bonin, auteur et commissaire indépendant, de nous faire part de ses impressions face au don. Il fait plusieurs liens entre les Centres d’artistes qui dépendent des financements ou des dons monétaires pour assurer leur perpétuité.

Puis, ce fut à François Chalifour, artiste et membre du CA depuis 2001, de « réciter un texte improvisé » pour exprimer ses expériences face au don. « Mes projets émanent du don; non par une intention particulière mais par une sorte de hasard, un détour du chemin ». Il explique ensuite quelques expériences personnelles dans lesquelles il a vécu un don: un collègue lui a donné une référence qui l’a suivi tout au long de son travail, le cadeau d’une souche de bois dont les courbes lui ont inspiré par la suite plus de 200 dessins, et enfin un moment où il a lui-même suscité le don. Toutes ces anecdotes lui ont permis de créer une série de dessins inachevés qu’on pouvait observer sur le mur. Hugo Gaudet-Dion a enfin ajouté quelques mots avant la fin du repas. Il a présenté une première exposition à Axenéo7 et est resté impliqué depuis. L’année dernière, le jeune artiste a vu son œuvre d’installation détruite par une inondation; les vestiges d’un des personnages de papier mâché, la tête, étaient camouflés parmi les plats de chili sur la table.

Intermède musical

Toute l’assemblée a ensuite été invitée à s’installer dans la pièce voisine, où se trouvait un piano à queue. Robert Racine, également exposant à la galerie, nous a fait don d’un rare concert public entièrement improvisé. « [Ce morceau] n’existe pas, ça n’a jamais existé et ça n’existera plus. […] Je pense que l’art en général, ça doit être un don. »

Diane Génier, cofondatrice du Centre d’artistes et ancienne directrice générale, a commenté la performance en réussissant à voir au-delà des sons: « J’ai regardé la nervosité de ton pied, ton mollet, ton corps se pencher sur la musique et tu étais complètement sous le contrôle de ta musique. Désolée si je n’ai pas entendu les notes, mais c’est la présentation dans l’instant et l’emplacement de ton esprit dans le moment qui était le plus intéressant. »

Un dessert ouvert sur la conversation

Pour conclure le repas, Denis Lessard, artiste et archiviste, et Diane Génier, ont également partagé leur vision du don avec les convives. La conversation des banquets est ouverte et tous peuvent poser des questions, ajouter leur grain de sel et terminer le plateau de baklavas. Il y aura cinq autres salons de discussion entre mars et juin, avec des thèmes variant du don à la résistance, ouverts au public et gratuits.

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