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Éditorial

Tout le pouvoir aux Assemblées!

Web-Rotonde
23 septembre 2013

 

 

 

 

 

 

 

– Par Ghassen Athmni –

Au Québec, les Assemblées générales ont manifestement fleuri lors du printemps érable, mais nous pourrions essayer de nous aventurer plus loin pour trouver que ce n’est pas une attraction spécifique à quelques institutions ou à quelque groupe particulier. Ce n’est pas non plus où de groupuscules défilent et imposent leur loi comme ce que la droite veut éperdument faire croire. À contrario, les AG constituent la forme de pouvoir la plus démocratique qui soit dans un cadre tel que l’université. De par le monde,  nombre organisations syndicales, professionnelles et étudiantes, ont recourt à ce type d’institution pour déterminer leurs choix tactiques et stratégiques. Dans certaines conjonctures de lutte,  des AG ont été tenues tous les jours, voire plus d’une fois par jour, et ont été capitales pour permettre des débats de fond concernant le chemin à prendre. Se doter d’un organe qui permet une telle articulation ne peut être que bénéfique.

 

La seule voie réellement démocratique

La tenue de telles réunions permettrait, contrairement au mode opératoire actuel en matière de prise de décision, à tout un chacun de faire parvenir sa voix, ses opinions et ses réserves au corps décisionnel suprême et, définitivement, à un plus grand nombre d’étudiants. Les politiques que subissent les trente-cinq et quelque millier qui sont au premier cycle, ne seraient dès lors plus le fait d’un bureau exécutif composé d’une demi-douzaine de personnes, ou d’un  conseil d’administration qui ne saurait de toute façon être à l’écoute de toutes les préoccupations des membres de la Fédération, ni être à l’affut des tous les enjeux  qui y sont inhérents.

Cela offrirait aussi la possibilité de s’habituer à une nouvelle méthode de fonctionnement démocratique, nettement plus directe et plus palpable, de forcer à participer aux débats réels et se forger un avis dessus. Cela imposerait inévitablement des efforts de formation, de réflexion et de recherche de la part de tous les acteurs et autres intervenants potentiels. Les AG seraient ainsi un outil de rupture avec la passivité et l’ignorance intensément cultivées jusqu’ici.

Par le biais de la prise de mesure de l’importance des responsabilités qui leur incombent, cela forcerait aussi  chez les étudiants une prise de conscience de leur capacité à décider pour et avec leurs semblables et non pas seulement accepter d’être gouvernés, que ce soit par un conseil d’administration ou par un cabinet ministériel.

D’aucuns s’opposeront surement à cette démarche et pesteront en chœur que cela ne représente pas l’intérêt de la majorité soit disant neutre des étudiants. Ceux-là ne font que rouler pour ceux que nous avions déjà décriés dans les papiers précédents, ceux qui veillent «  à tuer la larve dans l’œuf », pour reprendre la formule d’un chroniqueur du Droit qui déblatérait sur la hausse des frais de scolarité à l’U d’O.

 

Pour un pouvoir effectif

Il ne suffit pas de se doter de l’organe, il faut absolument s’assurer de lui conférer les attributs indispensables pour l’ériger en corps décisionnel suprême.

Dans cette perspective, l’existence d’un mécanisme de révocation des élus étudiants est primordiale. Le mandat irrévocable a déjà fait preuve de son inefficacité et de son aspect anti-démocratique, et ce, que ce soit à l’échelle étudiante ou à des échelles encore plus grandes. Il serait donc intéressant d’aller de l’avant et d’instaurer des modes de contrôle du rendement des représentants étudiants. Au-delà des champs de compétence assez évidents et que le club marxiste et l’exécutif de la FÉUO adoptent tout naturellement, comme les finances, les élections et les politiques générales, le projet devrait clairement expliciter que les AG sont aussi censées légiférer sur l’existence des institutions internes.

Les AG seraient aussi plus efficaces et plus démocratiques si elles se propageaient dans toutes les associations fédérées, un point qu’il faudrait étudier dans l’éventualité où la population étudiante appose son « oui » à la pétition et au référendum qui en découlerait.

Pour en arriver là, il ne faut pas rechigner à exhorter ceux dont La Rotonde souhaite défendre les intérêts, à examiner le projet présenté par l’Association des étudiantes et étudiants marxistes, et à interagir avec leurs propositions.

 

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