Crédit visuel : Nisrine Abou Abdellah — Directrice artistique

Éditorial rédigé par la Rédaction en cheffe

Après notre réunion d’équipe la semaine dernière, nous avons marché ensemble en parlant de nos projets pour la soirée avant de prendre le train dans des directions opposées. Notre travail de rédacteur.rice en chef.fe ne nous a guère encore quitté.e.s, mais pour l’instant, nous sommes rassuré.e.s de savoir que nous avons rempli le mandat que nous nous étions fixé. Au total, nous avons consacré près de cinq ans de nos vies à La Rotonde. Il est enfin temps de dire au revoir à l’une de nos plus grandes réalisations, et à l’institution qui nous a réuni.e.s en premier lieu.

Après avoir chacun.e gravi les échelons jusqu’à ce poste, nous étions convaincu.e.s qu’en comprenant son fonctionnement, nous pourrions maintenir son héritage et même l’amener à un autre niveau. En l’espace de huit mois, nous avons aspiré à créer un environnement de travail plus moderne, inclusif et dynamique, qui représenterait de manière adéquate les intérêts et les perspectives de notre communauté étudiante.

Actualisation et modernisation

Notre vision pour La Rotonde était celle d’un journal plus moderne orienté vers la technologie, et susceptible d’attirer et de retenir l’attention des étudiant.e.s. Nous avons rapidement constaté que nos initiatives devaient être menées dans un paysage hostile aux médias traditionnels, tant sur le plan politique que social. Il était grand temps d’innover dans nos pratiques.

Cela a commencé par la diversification du type de contenu que nous produisions. Toute l’année, notre créatrice de contenu et les journalistes impliqué.e.s ont parcouru le campus pour tourner des micros-trottoirs, des couvertures d’évènements, des podcasts et même des critiques de friperies et de cafés. En constatant, notamment, la consommation médiatique contemporaine du sport, nous avons décidé de remplacer toute notre couverture des Gee-Gees par des reportages vidéo de matchs.

Simultanément, notre directrice artistique a su mettre en place une nouvelle identité visuelle pour le journal et rendre hommage aux années 30, époque à laquelle La Rotonde a vu la lumière du jour. Du logo au contenu sur les médias sociaux, La Rotonde est facilement identifiable et se distingue des autres organisations du campus. Le pôle visuel existe maintenant de part entière, signalant l’avenir de ce à quoi le journal pourrait et devrait ressembler.

Sur le côté rédactionnel, nous avons instauré un nouveau système de liste de sujets. Dans le passé, la charge de travail des journalistes pouvait souvent s’accumuler rapidement lorsque les sources ne répondaient pas et l’angle des articles devait être adapté. Alors que ce problème existe et existera pour des temps immémoriaux en journalisme, osciller entre des dates d’échéances hebdomadaires et bihebdomadaires a permis aux journalistes de maintenir autant que possible un équilibre entre leurs études, leur travail et leur santé mentale.

Nos valeurs en action

L’une de nos plus grandes ambitions était de créer une équipe qui représenterait la diversité dans la francophonie. On a trop longtemps eu l’impression que seul un certain groupe de personnes parlait français ; il était donc important que notre équipe prouve le contraire. Cela était d’autant plus essentiel afin de pouvoir couvrir des sujets qui étaient moins présents dans les médias. Somme toute, nos ambitions de moderniser le journal venaient aussi de ce renouveau de l’équipe.

Être rédacteur.rice.s en chef.fe, c’est s’assurer que le rythme de publication reste soutenu et que nous sommes capables de produire du contenu de qualité. Cependant, il était essentiel d’allier ce rythme de publication avec un environnement de travail qui permettait le maintien d’une bonne santé mentale. Cela peut sembler utopique dans le domaine du journalisme.

Pour transformer notre volonté en réalité, nous avons décidé de pratiquer une véritable politique de porte ouverte… notre porte était réellement toujours ouverte. Nous avons aussi décidé d’accompagner les membres de notre équipe dans le travail, à l’aide de formations, mais aussi d’accompagnements plus personnalisés.

Cet équilibre entre humaniser le fonctionnement du journal et adéquatement représenter les intérêts des étudiant.e.s n’était pas toujours évident. Si nous avons pu réussir, c’est grâce au travail acharné de notre équipe.

Regard vers l’horizon

Le travail de rédacteur.rice.s en chef.fe est un travail qui se fait souvent dans l’ombre. Une grande partie se fait en amont de la publication des articles, tout en s’assurant que l’organisation du journal se fait sans accrocs.

S’il y a bien une chose à laquelle nous ne nous étions pas attendue, c’était l’éventail de micro-tâches que l’on s’est retrouvé.e.s à faire. Nous sommes devenu.e.s des vidéastes, des technicien.e.s, des photographes, des créateur.rice.s de contenu, et surtout, des mentor.e.s. C’est un travail qui allie discipline et flexibilité et si vous vous demandez ce qui nous a permis de nous épanouir, c’est certainement la collaboration entre nous ainsi que le soutien de chaque membre de notre petite famille à La Rotonde.

À la fin de notre mandat, il reste encore tellement de projets et d’initiatives que nous aimerions avoir entrepris, y compris de poursuivre nos efforts pour collaborer avec d’autres journaux, d’aller à la rencontre d’autres membres de l’administration centrale et de continuer à augmenter notre présence sur le campus. Notre temps à La Rotonde s’achève, mais nous pouvons dire que nous serons toujours fier.ère.s d’avoir pu faire partie de l’histoire épique de ce journal.