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Message au vice-recteur
Éditorial

Beauvais à la barre : nos priorités et suggestions

Rédaction
22 janvier 2024

Crédit visuel : Nisrine Abou Abdellah — Directrice artistique

Éditorial rédigé par le comité éditorial de La Rotonde

Nos salutations distinguées, M. Jacques Beauvais. Nous aimerions être parmi les premier.ère.s à vous féliciter pour votre nomination en tant que provost et vice-recteur aux affaires académiques de l’Université d’Ottawa (U d’O). Pendant votre séjour comme doyen de la Faculté de génie, la communauté universitaire a dû faire face à des défis accrus qui relevaient de la compétence de votre prédécesseur. Malgré votre nomination par intérim, nous voulons vous tendre la main pour entamer une conversation et vous faire part des problèmes auxquels nous sommes confronté.e.s en tant qu’étudiant.e.s à l’U d’O.

L’annonce en décembre dernier de la nomination de Jill Scott comme directrice du Collège militaire royal du Canada (CMR) nous a donné envie de fouiller dans nos vastes archives pour en extraire les entrevues que nous aurions pu faire avec elle. Surprise : nous n’avons rien trouvé. Au lieu de cela, nous avons découvert une entrevue avec Jacques Frémont lorsqu’il a pris ses fonctions comme recteur en 2017. Avec l’espoir de renouer ces liens, nous souhaitons mettre en avant les priorités que nous estimons être celles d’un vice-recteur aux affaires académiques de l’U d’O en 2024.

Bilinguisme en quête d’harmonie

Ce qui a séduit plusieurs étudiant.e.s à l’U d’O, c’est la promesse d’étudier à la « plus grande université bilingue du monde ». Il semble, par contre, y avoir eu un malentendu entre les étudiant.e.s francophones et l’Université ; nous avions l’impression qu’au même titre que les étudiant.e.s anglophones, nous n’aurions pas besoin de prendre des cours dans les deux langues pour graduer.

Quel temps opportun pour qu’un nouveau provost francophone puisse rectifier le tir !

La Rotonde proclame depuis longtemps le manque d’accès aux cours en français. Certain.e.s étudiant.e.s de la Faculté de génie, d’ailleurs, nous ont confié qu’ils.elles avaient été obligé.e.s de prendre des cours en anglais pour satisfaire les exigences de leur programme en raison de l’absence d’alternatives francophones.

Il en va de même pour les programmes offerts à l’U d’O : certains ne sont pas proposés dans les deux langues officielles. Nous avons également constaté l’année dernière que l’Université a supprimé des programmes en français, y compris le programme de traduction, certainement ironique au regard de ce qui suit…

Alors que plusieurs d’entre nous font face à ce problème endémique de devoir prendre à contrecœur des cours en anglais, d’autres encore sont obligé.e.s de choisir des cours francophones de moindre qualité. Les cours donnés en français sont parfois entièrement basés sur des contenus anglophones, ils sont souvent moins bien accompagnés et le contenu s’avère souvent être mal traduit.

Ce que nous rapportons ci-dessus n’est certainement rien de nouveau : le rapport de synthèse sur la question de la francophonie sur le campus résume bien nos expériences. Or, le rapport d’étapes du Plan d’action pour la francophonie ne répond pas directement à ces préoccupations et nous n’avons pas encore vu ses effets au niveau académique. Un changement significatif est possible en sortant de la bulle bureaucratique, en soutenant le vice-recteur aux affaires internationales et francophones, Sanni Yaya, et en communiquant avec les étudiant.e.s francophones.

Savoir connecter avec ses étudiant.e.s

Nos interactions avec l’administration centrale se limitent souvent à des infolettres et à des sondages. Nous gageons que pour la majorité des étudiant.e.s, leur seul contact avec le recteur ou l’un.e des vice-recteur.rice.s est une poignée de main au moment de la remise de diplômes. La question que nous nous posons : comment peuvent-ils donc savoir ce dont nous avons besoin ?

Afin de comprendre la réalité dans les salles de classe, le Cabinet du provost peut se fier, entre autres, aux évaluations de cours. Si ces dispositifs évaluatifs sont en place, c’est certainement puisqu’ils contribuent aux décisions administratives en matière de renouvellement de professeur.e.s et de cours. Les étudiant.e.s ne sont toutefois pas assez nombreux.ses à participer pour que cela soit un facteur déterminant, en particulier dans les cours francophones qui affichent de plus petits effectifs. Au lieu de mettre le fardeau sur les étudiant.e.s, le provost devrait se charger d’innover en matière d’évaluation de cours pour mieux servir la communauté étudiante.

À vrai dire, la communication dans le sens inverse n’a pas toujours été satisfaisante non plus. De manière régulière, on change les séquences de cours sans en informer les étudiant.e.s qui suivent les programmes affectés. Cela peut avoir et a eu des effets très néfastes sur les apprenant.e.s ; ces dernier.ère.s peuvent être bloqué.e.s et obligé.e.s de payer lorsqu’ils.elles ne réussissent pas à satisfaire les nouvelles exigences de leur programme.

Nos dernières requêtes

Ce type de recensement est d’autant plus nécessaire pour les étudiant.e.s qui ont besoin d’accommodements. Au niveau du Service d’appui au succès scolaire (SASS), les erreurs administratives semblent se multiplier, aboutissant à des situations telles que des délais d’acheminement des copies d’examens aux professeur.e.s. Il faut aussi considérer que deux ans et demi après le retour en présentiel, il est temps de remettre les cours en ligne (et hybrides) sur la table des négociations pour accommoder la clientèle.

Il semble également y avoir encore une discordance entre l’expérience étudiante et l’offre universitaire au niveau des programmes coop et d’assistanats. Certain.e.s assistant.e.s ont témoigné être entré.e.s en poste sans n’avoir signé ni même lu leur contrat, alors que les étudiant.e.s francophones et surtout internationaux.ales ne peuvent même pas se trouver un poste en dépit d’un besoin criant. Quant au régime coop, il nous semble difficilement justifiable de solliciter près de 1000 $ pour être mis en relation avec un employeur, sans garantie d’obtenir un poste.

En tant que média qui représente les intérêts des étudiant.e.s de l’U d’O, nous avons tenté, parfois de manière franche et satirique, de transmettre ces inquiétudes parmi tant d’autres à l’administration centrale. Au cours des six dernières années, ces tentatives ont été largement sans issue… jusqu’à aujourd’hui, on l’espère. Nous serons disponibles lorsque cela vous conviendra pour discuter des priorités des étudiant.e.s ainsi que de la manière d’améliorer les relations avec les médias étudiants. La balle est dans votre camp.

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