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Arts et culture

Une nuit pour échanger des idées

Maxence Bahaban
8 février 2023

Crédit visuel : Archives

Article rédigé par Maxence Bahaban — Journaliste

Ce jeudi 2 février, le Musée des beaux-arts d’Ottawa a organisé un événement dans le cadre de la Nuit des idées (NDI). À cette occasion, le Musée a offert des visites guidées, un débat en personne sur le thème annuel «Plus ?» dans l’auditorium, suivi d’un visionnement du documentaire Bigger than us, réalisé par Flore Vasseur.

La NDI est une initiative francophone qui a été lancée en 2016 à Paris. Cette première édition avait pour but de rassembler les « grandes voix françaises et internationales » afin de discuter de grands enjeux contemporains. Cette année, pour la 8e édition de la NDI, le thème sélectionné était « Plus ? ». Ce thème se rapporte selon le site de la NDI à l’exploration des « modes d’extraction, de production et de consommation, [d]es grandes questions posées par la croissance démographique et [de] la culture de la performance, dans le sport, à l’école, au travail et dans les loisirs ».

Les années précédentes avaient pour thèmes « Le monde de demain » (2016), « Un monde commun » (2017), « L’imagination au pouvoir » (2018), « Face au présent » (2019), « Être vivant » (2020), « Proches » (2021), « (Re) construire ensemble » (2022), soit autant de sujets abordant les réalités et les enjeux de notre société.

Un événement international

La NDI se déroule tout au long de l’année à travers le monde. Chaque ville participante choisit une date précise pour organiser un événement en lien avec le thème annuel. Le thème « Plus ? » est associé à la mentalité « d’être en permanence dans l’accumulation » ainsi qu’à « une fausse idée du progrès » selon Vincent Mirza, professeur agrégé en études sociologiques et anthropologiques à l’Université d’Ottawa et directeur du Centre de recherche sur le futur des villes.

Les statistiques fournies par le site de la NDI montrent que sa présence est internationale. En effet, en 2022, la NDI a impliqué 115 pays et 182 villes différent.e.s. Bien que les chiffres de l’année 2023 ne soient pas encore disponibles, la NDI touche chaque année de plus en plus de pays : 65 pays en 2018, 89 en 2019, 100 en 2020 et 104 en 2021.

Cette internationalisation de l’événement permet, selon la NDI, d’« inviter le public à échanger, au-delà du cloisonnement des expertises, sur les enjeux » qui les concernent. Pour Mirza, cette initiative est l’occasion pour les artistes et pour les intellectuel.le.s de trouver une place dans l’espace public et d’animer ce débat. Il ajoute que l’idée fondamentale est de faire exister les idées dans l’espace public.

Une soirée pour (é)changer

Plusieurs conférencier.e.s étaient invité.e.s par le Musée des beaux-arts à assister à la conférence du 2 février. Parmi la liste de celles et ceux présent.e.s, on retrouvait « Dr. Bénédicte Ramade, chercheuse universitaire ; David Charette, artiste percussionniste solo, musicien et compositeur autochtone ; Flore Vasseur, cinéaste française ; Hannah Claus, artiste ; Hélène Dorion, auteure ; Jonathan Shaughnessy, directeur des initiatives en conservation, Musée des beaux-arts du Canada et le professeur Vincent Mirza, directeur, Centre de recherche sur le futur des villes, Université d’Ottawa ».

Vincent Mirza a abordé les problématiques écologiques de ce « toujours plus » en précisant leur impact humain, ainsi que le « rapport qu’on a établi avec le monde qui nous entoure ». En effet, selon Mirza, il faut habiter la Terre autrement et se méfier de ne pas résoudre ces problèmes liés à l’environnement « seulement à l’aide de techniques ou de technologies ».

Pour lui, la façon dont nous habitons la terre, ou bien « l’habitabilité », ainsi que l’aménagement des villes, sont les solutions aux problématiques soulevées. Il développe en expliquant qu’en 2050, nous serons 10 milliards sur la planète, dont 70 % habiteront dans les villes. Ces prédictions incitent Mirza à affirmer qu’il faut « transformer les villes » et les aménager autrement.

Quant au rôle de l’artiste sur ces sujets, il est multiple d’après Mirza. En effet, l’art porte un discours sur les émotions et le public a « une relation émotionnelle au cinéma, à la poésie, à une œuvre d’art ». Ce qui fait que « le message a beaucoup plus de chance d’être articulé de façon intéressante [pour le public] que si c’est moi qui vous demande de lire un article scientifique », explique Mirza.

Ce rôle de sensibilisation que prend l’art démontre qu’« il faut collaborer » entre scientifiques et artistes « pour produire quelque chose ». Ainsi, pour Mirza, il faut faire de l’art et des sciences sociales de manière engagée.

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