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Arts et culture

20 novembre : pour contrer la transphobie 

Marie-Ève Duguay
20 novembre 2021

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique

Article rédigé par Marie-Ève Duguay – Cheffe de pupitre Arts et culture

Le Jour du souvenir trans a lieu chaque année le 20 novembre à travers le monde entier. Fondé il y a 22 ans, il conclut la semaine de sensibilisation aux réalités transgenres et vise à commémorer les nombreuses victimes de violence à nature transphobe.

Christian Wright est fondateur.rice et coordinateur.rice de Rainbow Ottawa Student Experience (ROSE), un organisme qui vient en aide aux étudiant.e.s et aux jeunes faisant partie de la communauté 2SLGBTQIA+ à Ottawa. Iel explique que le Jour du souvenir trans est un événement très important au sein de la communauté.

Armonía Joachim, superviseure des communications du Centre de la fierté de l’Université d’Ottawa (U d’O), souligne également la valeur de la journée : « Le Jour du souvenir trans affecte notre communauté au complet. Il permet de donner la parole aux personnes transgenres et nous donne la chance d’éduquer les gens sur le problème de violence qui nous accable », explique-t-elle.

Historique 

Wright raconte que le Jour du souvenir trans a été observé pour la première fois en 1999. Créée par la militante Gwendolyn Ann Smith, la journée avait pour but d’honorer Rita Hester, une femme transgenre qui a été victime d’un meurtre en 1998.

Depuis cette date, les organismes 2SLGBTQIA+ à travers la planète organisent des veillées pour commémorer les autres victimes de crimes haineux transphobes, d’après le.la fondateur.rice de ROSE. « Lors des veillées, nous avons l’habitude de nommer les noms de nos cousin.e.s, de nos frères et sœurs, de nos ami.e.s et de nos concitoyen.ne.s qui ont perdu la vie au cours de la dernière année », illustre Wright.

Pour Vic Le Cudennec, membre de la communauté 2SLGBTQIA+, le 20 novembre est l’occasion parfaite pour « commémorer nos adelphes qui se sont battu.e.s, qui ont souffert et qui sont mort.e.s pour qu’on reconnaisse nos droits aujourd’hui ».

Manque de visibilité

Si le Jour du souvenir trans est observé par la communauté 2SLGBTQIA+ en entier, il n’est pas très connu par le reste de la population, stipule le.la fondateur.rice de ROSE. « Les gens transgenres et non-binaires sont au courant des défis et des dangers qui se présentent à eux.elles.iels. Les personnes cisgenres et nos allié.e.s, cependant, ne réalisent pas toujours que le nombre de personnes trans qui sont tué.e.s est quand même très élevé », explique-t-iel.

Wright divulgue que les personnes trans sont non seulement plus susceptibles d’être victimes de crime, mais que la nature des crimes qui sont commis envers cette démographique est encore plus violente et dérangeante. Iel croit qu’il y a un manque de visibilité flagrant quant au Jour du souvenir trans.

Joachim confie que l’U d’O possède une grande population transgenre : d’après elle, environ la moitié des individu.e.s qui utilisent les services offerts par le Centre de la fierté sont trans ou non-binaires. Malgré ce haut chiffre, les événements du 20 novembre demeurent méconnus par la communauté de l’U d’O.

« Que ce soit en partageant les informations des veillées sur ses réseaux sociaux, ou en faisant des dons à des organismes de fierté, les allié.e.s peuvent faire plusieurs choses pour augmenter la visibilité du Jour du souvenir trans », affirme Wright. Pour Le Cudennec, « les documentaires, les interventions auprès des jeunes et les manifestations » sont surtout utiles pour sensibiliser les gens au Jour du souvenir trans.

Jour de réflexion

Wright et Joachim s’accordent pour dire que le Jour du souvenir trans n’est pas cause à célébration : il s’agit plutôt d’une journée lors de laquelle les individu.e.s devraient prêter oreille aux personnes trans. « La journée permet aux personnes cisgenres de prendre conscience de l’impact positif que leur appui peut avoir sur notre communauté », mentionne le.la membre de ROSE.

Ainsi, les divers organismes à travers la Ville d’Ottawa n’organisent pas de festivités aujourd’hui. Wright fait savoir que ROSE participera à une veillée organisée au centre-ville d’Ottawa. Le Centre de la fierté de l’U d’O, quant à lui, fera une publication commémorative sur ses réseaux sociaux et procédera à une discussion sur leur groupe Discord.

« La santé mentale est très importante. Elle l’est encore plus pour les individu.e.s trans, justement parce qu’ils.elles.iels sont plus à risque de développer des troubles mentaux. Si les gens de nos entourages n’acceptent pas nos identités de genre, il est encore plus difficile pour nous d’exister », révèle Joachim. En ce 20 novembre, elle invite donc les gens à réfléchir à ce que les personnes trans ressentent et encourage la population cisgenre à ouvrir un dialogue avec eux.elles.iels.

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