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Arts et culture

Akeem Oh, une ère artistique étourdissante

Rédaction
19 août 2021

Crédit visuel :  Rémi Thériault – Courtoisie

Entrevue réalisée par Nisrine Nail – Journaliste

Akeem Ouellet, connu sous le nom de Akeem Oh, est un auteur-compositeur-interprète franco-ontarien. L’artiste multi-instrumentiste vivant dans la région d’Ottawa travaille actuellement à finir son « extended-play » (EP) dont les chansons ne sont pas encore annoncées. Akeem Oh présentera son spectacle en personne le 14 janvier 2022 au Centre National des Arts à Ottawa.

La Rotonde (LR) : Quels sont vos projets actuels ?

Akeem Oh (AO) : Je suis en train de compléter un EP qui va, on l’espère, sortir en hiver. On ne sait jamais avec la pandémie ! Le EP a pris plus de temps que prévu en raison de la propagation de la COVID-19. Mes sessions au studio ont dû être annulées puisque le studio a fermé ses portes. 

Aussi, je suis en train de réaliser le projet d’une artiste qui s’appelle Elle Crites. J’en suis le réalisateur et je joue des instruments pour le projet. Il y a aussi d’autres petits projets qui font partie de mon ère et de mon univers musical « Dizzy »; ils sortiront pendant l’automne. 

LR : Votre EP sera entièrement en anglais. Pourquoi ? Est-ce que vous aviez certaines craintes du fait que vous avez commencé votre carrière en français ?

AO : Je faisais de la musique en français sur la scène franco-ontarienne et j’ai arrêté pendant un bout. J’ai toujours été fier d’être franco-ontarien et je le suis toujours. On dirait que mes idées venaient en anglais. En Ontario français, il existe cette culture de culpabilité lorsque tu décides de faire de quoi en anglais alors que tu es francophone, automatiquement on suppose que tu « trahis » l’Ontario français. Je me sens limité en français, car ce que je fais en ce moment serait considéré weird en Ontario français. Donc non, je n’ai pas de craintes. 

Je vais à des shows d’artistes franco-ontarien.ne.s. Ceux et celles qui jouent sur mon EP sont pas mal tou.te.s des franco-ontarien.nes. Je vis encore dans cette culture-là, mais elle ne fait pas nécessairement partie de mon art. Il y a plus d’ouverture je trouve, plusieurs artistes et médias ontariens m’ont présenté comme franco-ontarien qui joue sa musique en anglais. Et ça c’est cool ! J’espère que cette ouverture sera plus répandue un jour en Ontario. 

LR : Comment le nom de votre EP « Dizzy » vous est-il venu en tête ? Quel est le message derrière cet EP ?    

AO : Je suis en train d’écrire sur des amitiés, des relations et leurs effets sur moi. Je sentais les « vibrations » et les énergies de plusieurs personnes différentes. En y pensant, je me sentais étourdi. Le EP discute beaucoup d’idéaliser les gens. J’ai une personnalité qui tend vers l’addiction ; quand j’aime quelque chose, j’aime beaucoup cette chose. J’explore ce côté-là à l’aide de ma musique. Par exemple, dans la chanson « Winter Crush », il y a tellement d’instruments utilisés ; tellement de choses qui se passent. Je veux que les spectateur.rice.s ressentent ce que j’ai ressenti en écrivant ma chanson. 

LR : Comment décririez-vous votre plume et votre musique ?

AO : Ma plume révèle beaucoup sur moi, mais de façon incohérente. On me dit parfois que ce que j’écris manque de sens. J’ai une manière différente de m’exprimer. Je ne me considère pas comme un poète, mais plutôt comme un créateur. Les paroles ajoutent de la valeur à une chanson, mais c’est la musique qui en est la base. C’est la partie la plus importante selon moi. Mon but lorsque je compose c’est de faire ressentir des « affaires », […]. Je veux rappeler aux gens qu’ils.elles sont valides et qu’ils.elles sont des humain.e.s. Qu’ils.elles puissent se retrouver dans ma musique et dans mes paroles. 

LR : Vous avez mentionné dans une entrevue avec Radio-Canada que vous voulez que vos chansons « finissent joyeusement ». Pourquoi ? Qu’est-ce que cela dit sur votre musique et sur vous en tant que personne ?

AO : J’ai passé à travers des temps difficiles dans ma vie, mais j’ai pu surmonter ces moments-là. Je veux retrouver ce même esprit dans ma musique. Ce que je crée est une extension de moi-même. Ce que je crée, ce sont des situations que j’ai vécues, des choses que j’ai ressenties. Je ne veux pas créer quelque chose qui rend les autres malheureux. Je peux créer des paroles ou de la musique tristes, mais le morceau finira joyeusement. Ça montre que tout ira mieux avec le temps. 

 

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