Crédit visuel : Andrey Carmo – Directeur Artistique
Par Caroline Fabre – Rédactrice en chef
Dans toutes les conversations, sur toutes les bouches, dans tous les esprits, un mot qui tourne en boucle depuis plusieurs semaines déjà. Un mot qui résonne, qui pétrifie, qui panique. Coronavirus. Ou COVID-19, chacun sa préférence. L’apocalypse nous guette-t-elle ? À en croire les médias, nous n’en sommes effectivement pas loin. Mais qu’en est-il de la situation à Ottawa ?
Une situation sous contrôle ?
Tandis que le Canada semble se préparer à une véritable situation de crise sans précédent, les villes commencent à calmer leur habituel rythme effréné. Doucement, des mesures menant à endiguer la propagation du virus sont prises.
Un à un, les magasins ferment. Les galeries aussi. Il en va de même pour les bibliothèques, ou plus globalement, les lieux de divertissement. Comme « toutes les installations récréatives et culturelles gérées par la ville », selon un communiqué du maire Jim Watson. Est-ce vraiment nécessaire ? Pour le moment, non. Mais le proverbe « mieux vaut prévenir que guérir » n’a jamais aussi bien porté son sens.
Pourquoi s’inquiéter, alors que seuls 10 cas, en ce dimanche soir, sont, pour le moment à déplorer ? Afin d’enrayer le plus rapidement, et le plus efficacement possible ce virus, les actions doivent être prises dès maintenant, quand les choses sont encore sous contrôle.
Soyez raisonnable ; pliez-vous aux règles et aux consignes énoncées par le gouvernement, et cette situation sera rapidement derrière nous. Croyez-nous, elle n’est plaisante pour personne.
De plus, selon un communiqué prononcé par la médecin en chef de Santé publique Ottawa, Vera Etches, « nous estimons qu’il pourrait y avoir de quelques centaines, jusqu’à peut-être 1000 cas de COVID-19 dans la communauté ». Il est peut-être déjà trop tard pour prévenir. Soyez prudent.e.s, respectez les indicatives.
Si un doute lié à votre état de santé persiste, des cliniques de dépistage ont ouvert à Ottawa et à Gatineau. Toutefois, si vous ne présentez pas de fièvre, ne toussez pas, n’avez pas récemment quitté le pays ou été en contact avec un cas confirmé du virus, vous serez très susceptible de vous faire renvoyer chez vous. Ne vous y déplacez pas si vous ne présentez aucun symptôme, vous gagnerez seulement à vous faire contaminer, ou à faire perdre son temps à un personnel déjà bien surmené.
La vie en communauté
Profitez de cette situation pour développer votre conscience sociale, et réfléchir à la société dans laquelle nous vivons. Consommation, consommation, consommation.
Dévaliser les magasins est-il réellement utile ? Certes, nous nous dirigeons doucement vers une période de confinement, mais en analysant la situation dans des pays bien plus touchés, comme l’Italie ou la France, il est rapide de se rendre compte que les commerces de premières nécessités, comme les supermarchés, demeurent ouverts.
Également, avez-vous pensé aux personnes âgées, malades, en situation de handicap, vulnérables, qui n’ont pas été en mesure de se ruer sur le précieux sésame que représentent les rouleaux de papier toilette ?
À quel moment sommes-nous devenu.e.s des animaux, des bêtes de la consommation, capables de nous battre pour nous emparer de ces précieux vivres ? La décence nous a-t-elle quitté à l’instant où le mot pandémie a été prononcé ? Il semblerait que oui. Ressaisissons-nous, et ne perdons pas la politesse, l’esprit de partage et l’éducation, valeurs qui nous ont été inculpées dès notre plus tendre enfance.
À nos têtes brûlées
Étudiants, étudiantes, ne jouez pas au plus téméraire, comme ça a été le cas en France ces derniers jours. Si des mesures ont été proposées, approuvées, et mises en place, c’est pour une bonne raison, pas juste pour vous embêter, et vous faire louper la fête de la Saint-Patrick.
Soyez responsables, même si faire la fête en s’éloignant un instant de ce climat anxiogène est tentant. Croyez-nous, vous n’êtes pas les seul.e.s à vouloir oublier cette tension déguisé en leprechaun. Mais la santé passe avant tout.
Ne soyez pas égoïstes, et prenez conscience que le virus ne vous affectera peut-être pas vous, mais peut avoir un énorme impact sur vos familles, vos ami.e.s. Vous ne risquez peut-être pas grand chose grâce à votre métabolisme incroyable, mais tout le monde n’est pas aussi résistant que vous. Et puis, qui veut vraiment payer aussi cher pour une petite bière sans saveur, sous prétexte qu’elle est verte ?
Nous savons également que nous faisons partie de la grande famille de l’Université d’Ottawa (U d’O), mais ne défiez pas les conventions. Sureté est mère de prudence.
Rendez-vous à l’Université ?
« Aux grands maux, les grands moyens » ; l’U d’O n’échappera pas à la crise que nous traversons. Les cours ont été annulés les lundi 16 et mardi 17 mars, afin de permettre aux professeur.e.s de s’organiser quant à la suite des événements. Mais ces derniers ont-ils reçu des ressources pour l’aider à s’organiser ? Reçoivent-il un quelconque soutient de la part de l’U d’O ? « Nous n’avons pas reçu de directives concernant le reste de la session », nous a écrit l’un de nos professeur.e.s, sur le forum de Brightspace.
Que ce soit avec les étudiant.e.s ou les professeur.e.s, l’Université et son administration semblent prendre un malin plaisir à laisser les gens se débrouiller par eux-même. Pour beaucoup, la suite de la session s’annonce plus que floue.
Les examens auront-ils toujours lieu ? Certain.e.s professeur.e.s vont-ils devoir annuler la fin de leur cours ? Les notes seront-elles ré-ajustées ? Les professeur.e.s ont-ils reçu pour consigne d’être compréhensifs, ou au contraire, intransigeant.e.s ? Seul l’avenir nous le dira.
Il est offert aux étudiant.e.s internationaux la possibilité d’assister à des réunions d’information concernant le coronavirus le lundi 16 mars à 13 h et le mardi 17 mars à 16 h, dans la salle 112 du pavillon Tabaret.
En attendant, faites attention à vous,
L’équipe de La Rotonde