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Arts et culture

Découvrez le Pow-wow Life-Drawing au Centre National des Arts !

Mabinty Toure
25 janvier 2023

Crédit visuel : Cassie Andrianaharison – Créatrice de contenu

Article rédigé par Mabinty Toure – Journaliste

Le mardi 17 janvier dernier, le Centre National des Arts (CNA) accueillait la communauté artistique de la ville d’Ottawa pour une deuxième édition du Pow-wow Life-Drawing. Cet évènement gratuit, encadré par la peintre Sarah-Marie Lacy, a permis aux participant.e.s d’observer et de dessiner les mouvements, en direct, des danseur.se.s de la représentation théâtrale Sky Dancers.

De l’art dans le Pavillon Rossy

Mairi Brascoupé, organisatrice de l’événement, s’occupe du programme d’éducation et de sensibilisation pour le Théâtre autochtone. Elle explique que le but de ces événements est de connecter un maximum de personnes avec l’art qui est représenté sur les scènes du théâtre autochtone. Elle ajoute qu’en créant ce genre d’opportunités, et « en faisant venir des danseurs pour des spectacles, nous avons une autre occasion de mettre les gens en contact avec la culture autochtone ». L’événement s’est déroulé au Pavillon Rossy, qui offre une vue sur le centre-ville d’Ottawa.

Le Pow-wow Life-Drawing a été établi par Brascoupé à l’été 2022 au CNA. Après avoir fait ses études dans le domaine de la mode, Brascoupé, membre algonquine des Premières Nations Kitigan Zibi, dit avoir voulu montrer la beauté des danseur.se.s autochtones, qui sont selon elle méconnu.e.s. Pour cette deuxième édition, ce sont les danseur.se.s du A’nó:wara Dance Theatre, pour leur représentation théâtrale Sky Dancers, qui ont posé comme modèles. La session, qui a duré deux heures, a permis aux différents participant.e.s de capturer quelques mouvements du spectacle, « qui combine les pratiques contemporaines et traditionnelles à travers la chorégraphie de Barbara Kaneratonni Diabo ».

Les danseur.se.s, du nom de Simik Komaksiutiksak, Falciony Patino, Emmanuelle Martin et Sebastian Hirtenstein, ont participé à la représentation, qui met en scène « les répercussions de la catastrophe du pont de Québec de 1907, qui a tué 33 monteurs de charpentes métalliques mohawks de la communauté de Kahnawake ». Pendant la session, Sara Marie Lacy a joué le rôle d’animatrice artistique. Grâce à son expérience en life-drawing, elle a guidé les participant.e.s moins expérimenté.e.s pendant la session.

En savoir plus sur le life-drawing

Le life-drawing, ou « dessin de vie », est l’art de dessiner le corps humain dans différentes postures ou en mouvements à partir de l’observation directe d’un modèle.  La séance a été scindée en deux. Tout d’abord, les danseur.se.s ont exécuté une série de positions tout en s’étirant. Les différents mouvements étaient très rapides, d’une durée de une à trois minutes chacun. Selon le site web de l’artiste artiste numérique et traditionnelle Mary Li, cette période correspond à un échauffement : l’artiste devient plus à l’aise avec les lignes qu’il ou elle dessine.

Elle poursuit en expliquant que pendant les poses courtes, les artistes font ce que l’on appelle des « dessins de gestuel », qui sont destinés aux poses plus difficiles que le modèle ne peut pas tenir pendant une longue période. La deuxième partie de la séance était réservée aux poses plus longues. Pendant cette période, les danseur.se.s avaient la possibilité d’utiliser des chaises ou de s’allonger pour plus d’aisance. Les périodes d’intervalle étaient de 10, 15 ou 30 minutes. Pendant ce temps, les artistes pouvaient utiliser du matériel plus élaboré dans leurs dessins.

Nouveau public et point de rassemblement

Le life-drawing permet à chacun.e de dessiner dans son propre style et de s’exprimer. Pendant la session, la peintre Sara Marie Lacy a mentionné s’être sentie très émue à plusieurs moments face à la beauté de la danse et des reproductions des différent.e.s artistes présent.e.s.

Comme le dit l’artiste Li, le « dessin de vie » nous permet de comprendre l’anatomie humaine et d’améliorer ses compétences d’observation, en plus de celles en dessin. Elle ajoute que le « dessin de vie » nous apprend à simplifier les choses en dessinant. D’après Joanne, stagiaire en droit, cet événement était très méditatif, car il permettait de rester dans le silence et de se retrouver dans ses pensées. Elle ajoute que même les personnes qui ne souhaitaient pas dessiner pouvaient prendre du bon temps. Une participante à l’activité souligne que l’événement était une occasion d’essayer une nouvelle activité ainsi que « de garder un œil sur ce qui se passe dans la communauté ».

Pour Brascoupé, ce genre d’expériences permet au CNA d’attirer un nouveau public dans leurs représentations théâtrales. Elle indique que la scène artistique à Ottawa peut parfois paraître un peu cachée, mais qu’elle contient une communauté artistique très riche. En assistant à ce type d’événements, vous pouvez trouver des gens qui ont les mêmes intérêts que vous dans la communauté, continue-t-elle.

Les événements comme le Pow-wow Life-Drawing sont gratuits et accessibles à tous types de publics qui souhaitent essayer des activités artistiques : novices, intermédiaires comme professionnels. Le CNA présente des spectacles en permanence et beaucoup de ces derniers ont des billets à 15 dollars pour les étudiant.e.s. Brascoupé mentionne que le CNA proposera davantage d’ateliers, notamment sur le dessin de vie et le perlage.

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