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Arts et culture

Entrevue avec les Rats d’Swompe, groupe trad-rock franco-ontarien d’excellence

Stella Chayer Demers
4 octobre 2022

Crédit visuel : Les Rats d’Swompe – Courtoisie 

Entrevue réalisée par Stella Chayer Demers – Cheffe du pupitre Arts et culture

Depuis ses débuts en 2016, où tout a commencé avec trois musiciens et un conteur, les Rats d’Swompe n’ont cessé de faire briller leur francophonie ontarienne et leur plaisir de partager cette culture. Martin Rocheleau, bassiste du groupe, nous raconte leur cheminement dans le milieu francophone ontarien.

La Rotonde (LR) : Quelle est l’histoire d’origine de votre groupe? 

Martin Rocheleau (MR) : Les Rats d’Swompe, ça a commencé fin d’année 2015-début 2016, avec trois des membres fondateurs : moi-même, Martin Rocheleau, Yan Leduc, qui est le chanteur et guitariste du groupe, et Patrick Pharand, qui est le violoniste. On s’est rassemblé dans le but de monter un nouveau projet, et de possiblement partir en tournée avec ce projet-là. On ne savait pas trop ce que ça allait donner. On s’est rencontré, on a commencé à « jammer », à monter des chansons. Rapidement sont venus se greffer au trio musical un conteur, le Père Garneau, et un monsieur de l’Est ontarien, Claude Garneau. Avec lui, on a monté un spectacle de contes et de musique traditionnelle. On s’est présenté à Contact ontarois, on s’est mérité le « Prix des festivals », et ça nous a donné l’opportunité d’apporter le projet en tournée partout en Ontario dans les écoles.

À travers cette tournée-là, on a eu l’idée d’enregistrer un album, et d’ajouter une batterie et une guitare électrique, pour donner à notre son traditionnel un son rock. C’est en 2018 que la formule du groupe Trad rock, avec les cinq musiciens Trad qu’on connaît aujourd’hui, a vraiment été formée pour la première fois. On a sorti un album, Vivre en ville, qui a vu le jour suite à ça. Depuis, on a sorti un deuxième album, Elixir, en début d’année.

LR : D’où venez-vous tous ?  

MR : On est tous de l’Ontario, tous un peu éparpillés. On vient principalement du Nord et de l’Est : North Bay, Timmins, Kapuskasing, Hawkesbury, Alfred-Plantagenet… C’est vraiment la ville d’Ottawa qui nous a rassemblés. C’est à travers les années et d’autres formations musicales, comme des festivals en milieu scolaire et des ateliers destinés aux jeunes, que j’ai pu rencontrer Brandon et Yan. Avec le temps on s’est rassemblés, on a eu la chance de jouer de la musique ensemble, et ça a vraiment « clicker ».

LR : Pourquoi  le Trad Rock ? 

MR : Cela s’est fait un peu naturellement : avant les Rats d’Swompe, plusieurs des membres jouaient dans d’autres projets, dans des sonorités plus rocks. Quand on a commencé avec le trio, on est tombé dans le folklore, dans la traditionnelle acoustique. Avec l’ajout d’une batterie et d’une guitare électrique, la rythmique a pris une autre sonorité. 

L’idée était de garder les éléments traditionnels avec une présence du violon, des chansons à répondre, et des textes très humains, et puis ensuite d’ajouter le rock, qui modernise notre son. Associer les deux nous a permis de rejoindre un public plus large. Pour les plus âgés, retrouver le violon, les chansons à répondre, les thématiques plus anciennes, cela les ramène à leur jeunesse. Inversement, pour les plus jeunes, on leur fait redécouvrir la musique traditionnelle, les chansons à répondre. Cela joue en notre faveur de garder ces deux éléments, le traditionnel et le rock, car on réussit à créer des spectacles vraiment familiaux.

LR : Comment est-ce que votre culture franco-ontarienne inspire votre musique ?

MR : Au-delà de la musique, tous les membres du groupe sont des fiers Franco-Ontariens. On y est sensible depuis un jeune âge : pendant l’école secondaire, on a pas mal tous participé à des événements, que ce soit les jeux franco-ontariens ou les festivals en milieu scolaire, où tous les jeunes de l’Ontario se rassemblent pour partager leur amour de la langue. C’est la francophonie qui nous a permis d’accomplir tout ça : le talent et la musique aussi, mais le noyau reste la francophonie.

Cela s’est fait naturellement car nous, dans nos familles, tout se passe en français, on vit la francophonie sans trop y penser. Avec les Rats, le but était justement de redonner aux francophones, et de leur montrer que de la musique en français ça peut être le « fun » et cool. On n’est pas du genre à l’afficher vraiment, mais quand on se promène on est fiers de dire qu’on vient de l’Ontario.

LR : À quoi ressemble le futur de la scène franco-ontarienne? 

MR : Je pense qu’il ne faut pas avoir peur d’aller titiller la relève. On donne des formations et des ateliers auprès des jeunes. Je pense que ça part de là, de montrer aux jeunes que s’ils.elles ont le désir de jouer en français, de chanter en français, c’est possible de le faire. Il faut le montrer, ne pas avoir peur de dire d’où on vient, et de le faire entendre. Que tu viennes du Québec, de l’Ontario, peu importe. La clé est d’aller s’associer entre provinces. Cela permet aux gens de comprendre les francophones hors du Québec. On veut continuer de faire ça le plus longtemps possible, simplement aller se promener et faire entendre nos chansons.

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