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Être porte-parole des Franco-Ontarien.ne.s : Entrevue avec Fabien Hébert de l’AFO

Mabinty Toure
17 novembre 2022

Crédit visuel : Fabien Hébert – Courtoisie 

Entrevue réalisée par Mabinty Toure – Journaliste 

L’Assemblée de la francophonie (AFO) est un organisme défendant les droits et les intérêts des francophones en Ontario. Leur nouveau président, Fabien Hébert, présente les nouvelles priorités de l’organisme, qui veut répondre aux besoins des Franco-Ontarien.ne.s en contexte minoritaire. Il discute de sa volonté de reconstruire le système de santé en Ontario et des projets de l’AFO.

La Rotonde (LR) : Pourquoi avez-vous choisi de vous présenter pour le poste de président de l’AFO ?

Fabien Hébert (FB) : J’ai pris connaissance d’un sondage de l’AFO qui a été fait justement par l’organisme même auprès de la population francophone de l’Ontario pour savoir quelles étaient ses préoccupations les plus pressantes. La plus grande préoccupation qui est ressortie de ce sondage était la santé. J’ai été impliqué auparavant dans le monde de la santé en français, en Ontario. J’ai aussi été PDG d’un hôpital dans le Nord ontarien. Maintenant, je suis à la retraite, et je me suis dit que puisque j’ai les compétences et les connaissances requises, je devrais les mettre à l’œuvre pour la communauté francophone.

LR : Qu’est-ce que l’AFO ? Quelles sont les activités que vous menez pour assurer et défendre les droits de la communauté franco-ontarienne ?

FB : Il s’agit du rassemblement de la communauté francophone, nous sommes la voix politique de ce groupement. Nous avons comme mandat de représenter la communauté francophone envers les instances gouvernementales. Nous le faisons par l’entremise de tables régionales qui existent dans différentes parties de la province. Elles constituent des lieux où les acteur.ice.s francophones viennent se regrouper pour faire part des défis de leurs communautés, dans leur région. Nous allons chercher l’information que la communauté nous donne, et nous la transmettons au gouvernement par l’entremise de ces tables de concertations. Nous avons des tables régionales, mais aussi des tables de concertation par dossiers spécifiques, comme le dossier sur la santé. Cette table de concertation par rapport à la santé nous permet d’aller rejoindre des leaders francophones en santé pour nous aider à guider notre discussion avec le gouvernement.

LR : Quels sont les défis et les projets principaux sur lesquels vous souhaitez vous concentrer pendant votre mandat ? 

FB : Deux dossiers ont été établis comme des étant prioritaires. Le premier est la santé et le deuxième est la reconnaissance de l’Université de Sudbury comme une université par et pour les francophones. Pour en revenir au premier dossier, il y a plusieurs préoccupations face à la santé. Le gouvernement en Ontario est à rebâtir. Le système de santé est en transformation, donc il faut s’assurer que celui-ci rencontre les besoins des francophones. Il y a aussi tous les défis au niveau du manque de main-d’œuvre à l’intérieur des communautés francophones, nous voulons répondre à ce besoin. Nous adressons ce sujet de différentes façons, comme à travers l’immigration et la reconnaissance des acquis des nouveaux.elles arrivant.e.s.

LR : Quelles sont les difficultés d’être un organisme qui défend les droits des Franco-ontarien.ne.s dans un contexte minoritaire ?

FB : C’est certain que c’est difficile, parce que nous devons utiliser la revendication auprès des instances gouvernementales. Par contre, mon approche est plutôt celle d’être un collaborateur. Nous voulons faire partie de la solution. Nous voulons travailler avec des instances gouvernementales malgré le fait que nous soyons une minorité. Je crois que nous sommes capables d’apporter des solutions innovatrices et de travailler avec le gouvernement pour bâtir un meilleur système.

LR : Y a-t-il d’autres projets que vous souhaitez mentionner ? 

FB : Nous poursuivons le travail sur le financement des petits organismes francophones en Ontario. Il s’agit d’un dossier que mon prédécesseur avait déjà commencé, et je veux continuer sur cette foulée. Nous savons que les petits organismes sur le terrain font un travail incroyable avec les personnes des provinces, mais leur survie est souvent remise en question à cause du manque de financement. Ce que nous aimerions donc faire, c’est de conscientiser les instances gouvernementales à cette réalité-là pour être capable d’assurer leur survie.

LR : Est-ce que vous bénéficiez de beaucoup de soutien de la part de la communauté francophone ontarienne ?

FB : Oui, nous bénéficions de beaucoup de soutien. L’une des preuves de ce soutien-là est le jeudi noir. Il y a quelques années, le gouvernement avait pris des décisions qui allaient à l’encontre des communautés francophones. Je pense qu’il y avait plus de 15 000 francophones qui s’étaient mobilisé.e.s à Toronto pour faire une démonstration. Selon moi, il s’agit vraiment d’une preuve de l’appui des communautés.

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