Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique
Par Gaëlle Kanyeba – Cheffe du pupitre Arts et Culture
La dixième édition du Festival international de poésie d’Ottawa, intitulé VERSeFest, débute ce vendredi 6 novembre. Il promeut la poésie dans la région de la Capitale-Nationale, réinvente cette année sa programmation, et propose une série d’événements en ligne et gratuits.
Ce rendez-vous poétique prévoit principalement des lectures poétiques en direct ou préenregistrées, mais aussi des entrevues, des panels, ou des présentations de slam avec Brandon Wint, champion national de la discipline. Des visites virtuelles dans les lieux de créations de différent.e.s artistes sont également offertes au public, ainsi que des échanges interactifs avec eux.elles.
Les poétesses Bahar Orang, Pearl Pirie et Sadiqa Meijer ouvrent les festivités ce vendredi dans une soirée sur Zoom, animée par Jenny Haysom. Jusqu’au 22 novembre, un total de 60 auteur.e.s, francophones et anglophones, partageront leur passion pour la poésie avec le public à travers leur écran.
Place de la francophonie
Bien que le Festival soit bilingue, les poètes francophones sont toujours en infériorité numérique par rapport aux anglophones ; seulement 30 % des auteur.e.s programmé.e.s parlent le français. Parmi eux.elles, il y a Andrée Christensen, Maya Cousineau-Mollen et Sarah Dignard, toutes les trois programmées pour le dimanche 8 novembre. Les noms de Nelson Charest, professeur de poésie moderne à l’Université d’Ottawa, Eric Charlebois et Véronique Sylvain sont également à l’affiche, le lundi 9 novembre.
Malgré cela, Michel A. Thérien, directeur de la programmation francophone du Festival depuis six ans, se dit satisfait de la formule proposée aux festivalier.ère.s cette année. Bien que la COVID-19 ait posé des problèmes au comité organisationnel, il explique que les gens restent « très motivés par la tenue du festival ; autant les bénévoles, et les administrateur.rice.s que les auteur.e.s. Tout le monde est impliqué, et ils.elles le sont par amour de ce qu’ils.elles font ».
Poésie thérapeutique
La poétesse Véronique Sylvain, invitée de l’événement, se réjouit du maintien du VERSeFest. Même si elle reste nostalgique du temps où les auteur.e.s pouvaient rencontrer leur public, la pandémie a pu rendre le Festival accessible à « Monsieur et Madame tout le monde », et a su démontrer l’importance des arts et de la culture au sein de la société canadienne.
« Dans cette période, on a besoin de réconfort, des mots, pour nous permettre de mieux comprendre notre quotidien et l’apprivoiser […]. La poésie permet de s’expliquer le monde dans lequel on vit, et de se réconforter », affirme-t-elle. Thérien rejoint cette idée, en soulignant que dans toutes les civilisations, la poésie se fait entendre en temps de crise. Il explique également que cette pensée méditative aide tout le monde à dépasser ses capacités de performance personnelle.
Les amateur.rice.s de poésie, mais aussi les curieux.euses, pourront assister à cette nouvelle édition du Festival en ligne. L’occasion pour tou.te.s de se ressourcer, tout en découvrant des talents de sa région, et du monde entier.