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Sports et bien-être

La nature 101

Mabinty Toure
6 décembre 2022

Crédit visuel : Jacob Hotte – Photographe

Article rédigé par Mabinty Toure – Journaliste 

Selon la Banque mondiale, 55 % de la population mondiale vit désormais en zone urbaine. Si les gens sont de moins en moins en contact avec la nature, ils.elles témoignent des avantages pour la santé de ce contact. D’après un sondage de 2021, huit Canadien.ne.s sur 10 affirmaient que les parcs étaient des endroits plus importants pour leur santé mentale depuis 2020. Est-il temps de penser à un retour à la nature ?

La science l’explique

La nature est connue pour avoir un potentiel apaisant, commence Marie-Ève Langelier, professeure à l’Unité d’enseignement en intervention plein air à l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle explique que le fait de se retrouver dans la nature stimule le système nerveux parasympathique responsable de ralentir certaines fonctions de l’organisme, dont la fréquence cardiaque et la tension artérielle. Cela permet donc aux êtres humains de ressentir une sensation de relaxation.

Il a été prouvé, poursuit-elle, que 15 à 20 minutes dans la nature suffisent à diminuer le taux de cortisol, une hormone responsable du stress. Elle s’appuie principalement sur le rapport du Dr Louis Bherer, professeur de médecine à l’Université de Montréal, intitulé « Les bienfaits de la nature sur la santé globale ». Ce rapport démontre également une réduction de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle lors des interactions avec la nature.

L’exposition à la nature est considérée comme étant importante pour le fonctionnement humain. Langelier mentionne la théorie « du déficit de nature », qui associe la baisse du temps à l’extérieur ou en nature à l’augmentation de plusieurs troubles de santé mentale.

Pour ce qui est des bienfaits psychologiques, certain.e.s témoignent d’une réduction du niveau d’anxiété. Sarah McAllister, étudiante à la maîtrise en sciences de l’activité physique à l’Université d’Ottawa (U d’O), révèle que « les promenades dans la nature sont associées à une gamme de bienfaits psychologiques et émotionnels ».

La nature comme remède ?

Les études de Yasuhiro Kotera faites sur les effets du « Shinrin-Yoku » (bains de forêt) sur la santé mentale montrent que l’exposition à la nature offre une sensation réparatrice, une diminution des émotions négatives, une amélioration de l’humeur et une augmentation de la vitalité. La nature agirait sur le renforcement du soutien social ainsi que la sensibilisation et le comportement en matière d’environnement. Elle encouragerait aussi la réflexion et le sentiment d’accomplissement, ajoute McAllister.

« Avec la montée de la volonté de se reconnecter avec la nature, on commence vraiment à s’intéresser à comment inclure la nature dans certains programmes à visée thérapeutique », raconte Langelier, ancienne médecin de famille. Au Québec, la fondation « Sur la pointe des pieds » accompagne les personnes de 14 à 39 ans atteintes de cancer en leur offrant des expéditions d’aventure thérapeutique.

McAllister suggère l’écothérapie, une technique psychothérapeutique basée sur des interventions environnementales. Cette méthode, selon elle, est utilisée en tant que modalité pour atténuer le stress et les conditions psychosociales, telles que la dépression. L’étudiante donne l’exemple des promenades dans la nature. « Dans certains cas, ces outils peuvent être aussi efficaces que la psychothérapie ou la pharmacothérapie », remarque-t-elle.

L’activité physique et la nature

Il existe de multiples activités qui peuvent être faites à l’extérieur, souligne Fajr Alsayed. Le président du Club de plein air de l’U d’O raconte que son club organise une panoplie d’activités, comme des randonnées, du camping et du ski. Il confirme que ces activités permettent aux étudiant.e.s de se couper des technologies afin de se connecter davantage avec l’environnement et les autres membres du groupe. McAllister rappelle que « tous ces sports favorisent non seulement le conditionnement physique, mais aussi la production d’endorphine, soit une des hormones du bien-être ».

En plus de la marche ou de la luge, « qui n’est pas que pour les enfants », certifie McAllister, Langelier mentionne des études qui démontrent les bienfaits d’un visuel naturel sur le bien-être. Selon elle,  le fait d’avoir des plantes, des images de paysages dans son espace, des huiles essentielles ou de mettre des playlists sur les ondes de nature offrent de petites parcelles de contact avec la nature.

Alsayed encourage la communauté étudiante « à ne pas se laisser embobiner par le confort de la maison et à sortir de sa zone de confort ». En plus des activités que propose le club, la ville d’Ottawa offre environ 1 300 sites à vocation de parcs, ainsi que de grands espaces naturels comme la pelouse Tabaret, le parc Major’s Hill, le parc de la Confédération, l’Arboretum du Dominion et bien d’autres.

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