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Arts et culture

Le mur végétal à FSS fait peau neuve

Jessica Malutama
5 avril 2024

Crédit visuel : Jürgen Hoth — Photographe

Article rédigé par Jessica Malutama — Journaliste

Après 12 ans d’existence, le mur végétal de la Faculté des sciences sociales (FSS) de l’Université d’Ottawa (U d’O) cédera sa place à une nouvelle installation verte d’ici le mois de mai. Chapeauté par une entreprise de décor botanique spécialisée dans l’intégration de murs vivants et de toits verts dans les espaces publics, le projet de revitalisation entend reverdir la façade de l’ancien mur qui présentait divers problèmes depuis la fin de la pandémie.

Création, écologie et innovation

Selon Jonathan Rausseo, gestionnaire au Bureau du développement durable de l’U d’O, le prochain mur de plantes intégrera un système qui aura l’avantage de s’aligner avec les objectifs de développement durable de l’Université. Il souligne que la structure consommera moins d’eau, moins d’électricité et nécessitera moins d’entretien paysager.

Ashley DeMarte, fondatrice de l’entreprise Livescape et chargée de projet dans la conception du nouveau mur, fait part avec Rausseo que grâce à son système modulaire, les plantes resteront dans des pots individuels à l’inverse de l’ancien modèle. « Avec le premier mur, il y avait de l’eau qui coulait constamment derrière les racines des plantes [pour les garder en vie]. Le nouveau dispositif permettra d’arroser les plantes individuellement et sur une base hebdomadaire », relate le gestionnaire.

Cette nouvelle mécanique permettra de décupler les possibilités esthétiques du mur et la quantité de plantes qui y seront présentes. « On pourra mieux s’amuser avec la disposition des plantes », partage l’architecte de ce projet.

« Le bâtiment et la façon dont les gens interagissent avec le mur m’inspirent énormément », exprime DeMarte. Cette dernière espère que le nouveau mur, qui intégrera des plantes tropicales, saura s’insérer à la trame narrative du bâtiment universitaire.

DeMarte considère que les murs vivants apportent une valeur ajoutée aux espaces bétonnés qui manquent d’espaces verts. Elle remarque que celui de FSS présente un haut potentiel interactif : « Le but d’un mur vivant est de créer la paix et de faire entrer la nature dans le bâtiment. L’avantage du mur à FSS est qu’il se trouve dans un lieu hautement fréquenté. Les gens ont donc naturellement tendance à graviter autour de lui. »

Après la mort succède la vie

Selon Rausseo, le mur végétal de FSS, accessible à tous.tes, fait partie intégrante de l’immeuble. Ce jardin intérieur, qui agit à titre de biofiltre, parvient à purifier certaines particules polluantes présentes dans l’air du bâtiment, explique-t-il.

DeMarte énonce que l’intégration des murs de plantes dans les constructions modernes permet de répondre à une problématique contemporaine en ramenant la verdure à l’intérieur : « Les gens ont un besoin naturel de réponse “biophilique”. Aucun d’entre nous ne passe suffisamment de temps à l’extérieur. [Les murs verts] sont un bon moyen de [nous] connecter à la nature dans notre vie quotidienne [et] à l’intérieur [des bâtiments]. » Elle est d’avis que l’ajout de dispositifs verdoyants dans les espaces corporatifs rend les gens plus heureux et plus sains.

Rausseo révèle que l’ancien mur végétal, sans sol de terre, représentait des défis d’entretien depuis la fin de la pandémie. Il mentionne avec la créatrice du prochain mur que le médium dans lequel étaient fixées les plantes avait atteint sa fin de vie et que la nécessité d’un changement s’imposait. « Le médium a une durée de vie de dix ans et, avec le temps, il s’use et se déchire. Le simple fait d’installer de nouvelles plantes et d’en retirer tire sur le support et l’abîme dans son intégrité », signale la conceptrice.

Rausseo fait savoir que le mur vert présentait aussi des problèmes d’irrigation occasionnant des écoulements d’eau au niveau du sol : « Le mur emmagasinait trop d’eau. L’eau était bloquée par toutes les racines qui s’entremêlaient dans le médium. » DeMarte considère qu’avec son grand projet de rénovation, l’U d’O cherchait à remédier à ces difficultés par la construction d’un mur plus en phase avec les dernières innovations de l’industrie des murs verts.

L’inauguration du nouveau mur végétal, prévue au mois de mai, se fera à l’occasion du 91e Congrès annuel de l’Acfas, qui se tiendra entre les 13 et 17 mai. L’évènement entend allier innovation, recherche et francophonie.

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