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Sports et bien-être

Les animaux, des outils avant d’être de la thérapie

Emmanuelle Gingras
16 décembre 2021

Crédit visuel : Maeva Lécot – Courtoisie

Article rédigé par Emmanuelle Gingras – Vidéaste

Les Européen.ne.s auraient été les premier.ère.s à se servir de leurs liens privilégiés avec les animaux pour en faire des modèles contribuant au bien-être mental de personnes en difficulté. Une méthode qui monte en popularité au Canada depuis les 30 dernières années selon Zoothérapie Québec, mais surtout, depuis la pandémie de 2020.

Même si l’animal a servi de moyen thérapeutique non officiel à plus d’un.e Canadien.ne dans la dernière année et demie, Stephan Francoeur, coordinateur de Zoothérapie Québec, réitère que l’animal n’est pas un intervenant direct.

Selon lui, l’animal contribue au bien-être de façon plus concrète dans un cadre de zoothérapie, ce qui inclut notamment un.e bénéficiaire, un.e intervenant.e et puis la bête. « Contrairement à ce que l’on peut croire, le lien important dans une intervention de zoothérapie n’est pas celle entre l’animal et le.la bénéficiaire, mais celle entre l’intervenant.e et le.la bénéficiaire », précise-t-il.

L’animal, qui peut être un chien tout comme un poisson rouge, servirait avant tout de pont pour permettre à l’expert.e d’atteindre ses objectifs avec son.sa client.e, sa significativité agissant comme point de départ dans un processus thérapeutique. Il ne s’agirait, selon lui, ni d’un mode de guérison ni d’un remède direct, mais plutôt d’un outil de bien-être.

Les client.e.s viennent de tous les horizons, mais le travail se fait majoritairement avec des aîné.e.s, dans 70 % des cas, affirme Francoeur. De façon générale, les organismes de zoothérapie travaillent aussi étroitement avec les écoles, les gens présentant des déficiences intellectuelles, les personnes confrontées à des maladies mentales et diverses conditions physiques, ainsi que sur le spectre de l’autisme.

Ami.e de pandémie

Avec la cessation ou la diminution des activités lors de la pandémie, dont celles des centres de zoothérapie, plus d’un.e Canadien.ne a adopté des chiens, des chats ou d’autres petits animaux de manière à compenser.

Cette hausse considérable de demandes pour adopter a particulièrement été ressentie au début de la pandémie, affirme Maxime Daigle, directeur général de la S.P.C.A. de l’Outaouais. D’après lui, la solitude et le désir d’améliorer, voire varier, le mode de vie figurent parmi les motivations ayant poussé les personnes à se procurer un animal.

Revers de la médaille

Malgré tous les bienfaits qu’un animal peut apporter, vient une part de responsabilité, soulève Daigle. « C’est important de connaître la race ou l’espèce pour s’assurer qu’elle soit compatible avec son mode de vie. Est-ce qu’on veut un animal énergique ou un peu plus patate ? », s’amuse-t-il.

Les consultations onéreuses chez le vétérinaire sont également un aspect à considérer, selon le directeur général : « Je me rends compte que les gens au Canada et au Québec [évitent d’aller] à l’hôpital puisque [c’est coûteux]. C’est pourquoi ils ont tendance à [trouver] que les factures de vétérinaire coûtent cher. » Il ajoute qu’il ne faut pas non plus ignorer que les vétérinaires acceptant de nouveaux.elle.s client.e.s se font rares ces temps-ci.

Plus d’un.e propriétaire se serait rendu.e compte de certaines de ses incompatibilités, en raison d’une adoption précipitée, tel que le mentionne dans le Journal de Montréal. Ce dernier documente notamment une hausse des abandons lors des derniers mois, ce qui n’a pas été constaté du côté de la S.P.C.A. de l’Outaouais, sauf chez les lapins, déclare Daigle.

« Les gens [qui abandonnaient leur animal par] le passé nous appelaient ; maintenant, ils.elles savent qu’ils.elles peuvent vraiment faire du profit », constate-t-il. Selon lui, la valeur exorbitante des chiens en ferait, par exemple, un marché intéressant. 

D’après le directeur général de la S.P.C.A., bien que les ressources et outils d’élevage soient plus accessibles que jamais avec Internet, l’adoption d’un animal ne serait ni concluante pour le bien-être de celui-ci ni pour celui du.de la propriétaire si ce.tte dernier.ère n’est pas préparé.e. Enfin, comme le souligne Francoeur, la complicité et la compatibilité demeurent également d’autres conditions indispensables.

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