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Éditorial

Racisme et discrimination ; pour que tout cela cesse

Rédaction
2 juin 2020

Crédit visuel : Flickr

Par Caroline Fabre – Rédactrice en chef 

Alors que de nombreuses villes américaines s’embrasent face aux actes racismes et criminels perpétrés cette dernière semaine, le temps est aux révoltes, aux manifestations. Ils s’appelaient George Floyd, Regis Korchinsky-Paquet, Breonna Taylor ou encore Ahmaud Arberry. Ils avaient 46, 29, 26 et 25 ans. Et ils ont tous été abattus lors d’une rencontre avec la police. Leur crime ? Ils étaient Afro-Américains. 

« Je ne peux pas respirer ». Devenue un véritable symbole de la lutte contre le racisme et les violences policières en l’espace d’une semaine, cette phrase est la dernière prononcée par George Floyd, décédé le 25 mai à Minneapolis. Suspecté d’avoir utilisé un faux billet de 20 dollars dans une épicerie, l’homme est interpellé, avant d’être brutalement plaqué au sol, et asphyxié, sous les regards médusés des passants. Une vie pour un « faux billet », qui ne l’était peut-être même pas, c’est un peu cher payé, vous ne trouvez pas ?

Émeutes et déchaînement de violence

Suite à son décès, la colère s’est propagée et a gagné bon nombre de citoyens américains, qui sont ensuite sortis dans les rues pour protester, malgré la pandémie de coronavirus qui sévit encore, et a fait pas loin de 104 500 victimes dans le pays. Le virus semble alors être devenu le cadet des soucis des manifestants, laissant place à la solidarité et aux révoltes, résultat d’un manque d’action évident de la part du gouvernement américain.

Les manifestations et émeutes, qui durent depuis une semaine déjà et ont éclaté dans plus de 140 villes, ne semblent pas prêtes de s’arrêter, et ont amené à la mise en place de couvre-feu, dans les villes de New York, Miami et Chicago par exemple. C’est en temps de crise que les populations se montrent les plus solidaires ; des oeuvres d’art à l’effigie de Floyd ont même vu le jour en Palestine, Syrie et au Liban.

Le président Donald Trump a d’ailleurs décidé de se cloisonner à deux reprises durant la fin de semaine dans le bunker situé sous la Maison Blanche, en raison des tensions présentes dans la ville de Washington. Rappelons que la dernière utilisation du bunker était lors des attentats du 11 septembre 2001. Bien conscient de la situation, il semblerait qu’il ait préféré se terrer plutôt que d’affronter la population, et les conséquences de ses actes.

Un peu partout à travers le monde, notamment à Londres, Dublin, Berlin, ou encore Paris, des rassemblements et des marches en soutien au mouvement La vie des Noirs compte (Black Lives Matter ou BLM) sont organisées. Le mouvement BLM est créé en juillet 2013 suite à l’acquittement de George Zimmerman, soupçonné du meurtre de Trayvon Martin, un afro-américain de 17 ans en février 2012, à Miami.

Il est temps d’agir 

La Rotonde est outrée de la situation et condamne fermement les actes de racisme, et de violences policières. Il est absolument aberrant qu’au 21ème siècle, des personnes soient encore et toujours discriminées, voire pire, en raison de la couleur de leur peau. Être Noir.e, que ce soit en Amérique ou ailleurs, ne devrait pas être une condamnation à mort, mais plutôt une célébration de la diversité, une richesse de la culture, et la beauté d’un patrimoine partagé. 

Il est de notre devoir de reconnaître notre privilège blanc lorsqu’il existe et de nous montrer fermement et ouvertement anti-raciste. Il est de notre devoir de nous informer, d’être outré.e et d’appuyer les revendications et les batailles menées par la communauté noire, ainsi que les autres communautés minoritaires. Il est de notre devoir d’avertir et d’instruire le public à propos de ces discriminations perpétuelles, et de les combattre, à leurs côtés.

Le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance sont des combats de tous les jours, qui se traduisent par des actes, et des paroles ; nous nous devons de lutter contre sa banalisation.

La Rotonde salue le courage de tous ceux qui militent pour faire disparaitre les discriminations systémiques et les injustices subies par les communautés minoritaires, et appelons à lutter. Utilisons nos privilèges pour nous éduquer sur la situation, et faire changer les choses.

Et l’U d’O dans tout ça ?

Dans une très courte déclaration publiée le 31 mai, le recteur et vice-chancelier de l’Université d’Ottawa  (U d’O) Jacques Frémont se dit « outré et horripilé par certains propos racistes et haineux », et tient à « réaffirmer [son] engagement à combattre le racisme sur [le] campus et au sein de [la] communauté. » Le Syndicat de l’Université d’Ottawa se dit quant à lui être « solidaire avec [la] communauté noire et les communautés marginalisées qui souffrent à cause de la suprématie blanche, du colonialisme et de la brutalité policière. »

Rappelons cependant que plusieurs cas de racisme ont été recensés sur le campus même de l’Université. Cela a notamment été le cas pour Jamal Boyce, un étudiant de l’U d’O arrêté l’été dernier alors qu’il faisait de la planche à roulette sur les stationnements de la résidence 90u. Menotté pendant deux heures par le Service de la protec­tion suite à un contrôle d’iden­tité, il s’était révolté sur les réseaux sociaux et avait publié une vidéo relatant les événements. 

En 2017, le professeur de droit Amir Atta­ran, avait partagé une vidéo datée de septembre, montrant un « membre du Service de protection, en train d’exi­ger une carte d’iden­ti­fi­ca­tion au profes­seur dans son propre bureau, ainsi qu’à son étudiante, tous deux issus d’une mino­rité visible. »

La discrimination ne se passe pas seulement chez nos voisins, mais elle est réellement ancrée au sein même de notre société.

Comment combattre le racisme ?

Une marche pacifique est organisée à Ottawa le vendredi 5 juin à 15h autour de l’ambassade des États-Unis, afin de protester contre la brutalité policière sur des groupes minoritaires. 

Un peu partout sur internet des pétitions ont vu le jour. La plus célèbre d’entre elles, baptisée Justice pour George Floyd regroupe près de 11 500 000 signatures à ce jour. Le site Black Lives Matter a également mis à disposition une liste de resources afin de participer et d’aider la cause.

Vous pouvez également soutenir la cause en participant à la collecte de fonds commémorative pour Floyd, ou en donnant des fonds sur le site officiel Black Lives Matter.

Le Syndicat étudiant de l’U d’O a également mis à disposition une liste d’organisations antiracistes canadiennes que vous pouvez soutenir. La Fondation Canadienne des relations raciales, la Commission ontarienne des droits de la personne, la Fédération des Canadien.ne.s noir.e.s ou encore NOWAR-PAIX y apparaissent.

Ensemble, luttons contre le racisme et les violences policières.

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