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Éditorial

Repos ou boulot, il est temps de choisir

Rédaction
24 février 2020

Crédit visuel : Andrey Gosse – Directeur artistique

Par Caroline Fabre – Rédactrice en chef

Ceci ne sera pas un énième éditorial sur le manque flagrant de soutien et de services en santé mentale sur le campus de l’Université d’Ottawa (U d’O). Nous le savons, vous le savez, des mesures ont été prises ; il ne nous reste maintenant qu’à attendre, et constater si elles sont effectives ou non. Pour cela, rendez-vous dans quelques mois. 

Il est grand temps de parler de la semaine de relâche, semaine tant attendue par bon nombre d’étudiant.e.s. Désirée, mais redoutée, est-elle réellement celle qu’elle semble être ?

Un prétexte aux examens ?

Supposée être une semaine dédiée au repos, à la détente, et aux loisirs, la semaine de relâche, qui s’est déroulée du 16 au 22 février, ne semble pas remplir totalement ses fonctions.

Lors de sa déclaration faite suite au décès d’un membre de la communauté estudiantine de l’U d’O, le 11 février dernier, le président, vice-chancelier et recteur de l’Université Jacques Frémont s’est également entretenu sur ce sujet :

« La semaine prochaine est la semaine de relâche. Nous sommes dans une période stressante en raison des examens qui s’en viennent. Prenez tout de même le temps de vous reposer, de relaxer, de rencontrer vos ami.e.s. Faites quelque chose qui vous rend heureux. Soyez indulgent.e.s envers vous-mêmes. Et les un.e.s envers les autres ». 

Mais une ombre se porte sur cette annonce, pourtant pleine de « bonnes intentions ». Un certain nombre d’étudiant.e.s se retrouve effectivement à devoir étudier durant la semaine, en vue des examens de mi-session, bien trop souvent situés à la rentrée de celle-ci.

Certain.e.s professeur.e.s imposent également des remises de travail durant cette semaine. Il est bien simple de demander à nous, étudiant.e.s, d’être indulgent.e.s envers nous-mêmes quand l’Université et son système nous poussent eux-mêmes jusque dans nos derniers retranchements. Indulgence, vous dites ?

Est-ce lié à une mauvaise organisation ? Ou est-ce tout simplement une nouvelle preuve de l’hypocrisie qui sévit au sein de l’université ottavienne ? La réponse parait assez évidente.

Pourquoi ne pas demander aux professeur.e.s de placer leurs examens avant la semaine de pause, afin de permettre aux étudiant.e.s de réellement se reposer, de profiter de leurs familles et ami.e.s, ou de s’adonner à des activités qui leur font plaisir ? 

Il semble également bien plus facile de dire aux étudiant.e.s de se reposer, et de prendre du temps pour eux quand l’administration elle-même ne leur offre pas cette possibilité.

Il en va de même pour ces élèves qui travaillent en plus de leurs études, que ce soit pour payer leurs frais de scolarité, ou tout simplement pour leur permettre de vivre. Indulgence, vous dites ? Nous n’y croyons pas, et vous non plus. La semaine de relâche est-elle, de ce fait, réellement une semaine de pause, de détente entre les deux périodes de la session ? Non. 

Notion à la contradiction marquée ?

Idéalement, la semaine de lecture est censée être une semaine de vacances, de repos absolu. Mais ni vous, ni l’équipe de La Rotonde ne tomberons dans le panneau. Nous ne sommes pas dupes ; ce n’est absolument pas le cas. 

Comme nous l’avons expliqué précédemment, tandis que certains étudiant.e.s sont occupé.e.s à réviser pour leurs examens, d’autres travaillent. 

Globalement, cette période de relâche sert plus à anticiper la fin du semestre, et à s’y préparer le mieux possible.

Avec l’arrivée des examens finaux, des travaux de groupe, des projets, des présentations, il est bien trop fréquent de se sentir totalement submergé.e.s par la réalité, et la charge de travail à fournir. Et nous ne le savons que trop bien en temps qu’étudiant.e.s, la santé mentale est primordiale.

Ça ferait un incroyable slogan pour une campagne axée sur la santé mentale, pas vrai, uOttawa ? La pique était inévitable, La Rotonde s’en excuse.

Mais pour en revenir à notre sujet principal, nous nous accorderons sur le fait que la semaine, si gracieusement offerte par l’administration, n’est pas réellement synonyme de repos, bien au contraire. Elle demande de l’organisation et de la planification. De la réflexion, et de l’anticipation. Et nous plonge, malgré nous, dans un état de fébrilité et d’anxiété fortement contradictoire avec son objectif premier. Indulgence, vous dites ?

Une période difficile 

« Les mois de janvier et février sont les mois les plus durs » a affirmé le recteur. Le manque de luminosité, de chaleur, et le trop-plein de l’hiver sont responsables d’un phénomène bien particulier baptisé dépression saisonnière, qui sévit chez 2 à 3% des Canadien.ne.s, selon le site internet brunet.ca.

Qui n’a jamais ressenti une baisse de moral, d’énergie, d’intérêt pour le monde qui nous entoure durant cette période ?

Il y a également le fameux lundi de la déprime, plus connu sous les termes anglophone de blue monday, qui a lieu le troisième lundi du mois de janvier. Considéré comme la journée la plus déprimante de l’année, ce jour ne fait que confirmer les dires du recteur quant à l’épreuve que représentent ces premiers mois de la nouvelle année. 

Ajoutons à cela le climat lourd qui pèse sur le campus, à la suite des multiples deuils auxquels la communauté étudiante a été confrontée en l’espace d’une année, et nous n’obtenons clairement pas un climat propice à la bonne humeur et la réussite des étudiant.e.s de l’Université. 

Alors, comme vous l’avez si bien dit Monsieur Frémont, pourquoi ne vous facilitez-nous pas la tâche ? Pourquoi ne pas nous simplifier la vie quand tout ce que nous demandons, c’est de la compassion et un peu d’indulgence de votre part.

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