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Un marché de l’emploi volatil : des services à la rescousse des jeunes

Nisrine Nail
24 novembre 2023

Crédit visuel : Nisrine Abou Abdellah — Direction artistique

Article rédigé par Nisrine Nail — Cheffe du pupitre Actualités

Se lancer dans le marché du travail n’est pas toujours facile pour les jeunes. Non seulement il évolue constamment, il peut sembler assez intimidant pour ceux.celles qui débutent leur parcours professionnel. Toutefois, il existe une panoplie de programmes et de services dont la mission est de les soutenir afin qu’ils.elles puissent être outillé.e.s pour naviguer dans le monde de l’emploi avec aisance et confiance.

Être accompagné.e de diverses manières

Simon Thériault, président de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), définit leur programme Dépasse-Toi, qui a clos en août 2023, comme étant : « Un programme qui offrait des ressources personnalisées pour répondre aux défis auxquels les jeunes font face au sein des communautés francophones en situation minoritaire. » Le président informe que ce programme comportait trois volets, dont des stages, des formations de compétences professionnelles et du soutien financier pour les personnes âgées de 15 à 30 ans partout au Canada. « On est en train de réaliser une demande de financement auprès d’Emploi et Développement social Canada pour renouveler Dépasse-Toi en 2024, car c’est toujours un besoin chez les jeunes francophones en situation minoritaire », convient Thériault.

Véronique Bernier, coordinatrice aux communications et au développement du Carrefour jeunesse emploi de l’Outaouais, discute des huit volets de l’organisme, en mettant l’accent sur deux d’entre eux : la recherche d’emploi et l’éducation financière. D’après elle, ces services restent les plus populaires auprès de leur jeune clientèle. « Nous allons davantage accompagner les jeunes [étudiants à l’université], surtout les finissants, à la recherche de stages et de professions dans les domaines qui les intéressent », explique Bernier. Elle remarque aussi que « beaucoup de jeunes » ont des problèmes financiers en raison des dettes qu’ils.elles accumulent en plus des lacunes en gestion de leurs budgets.

Les défis de l’intégration des jeunes

Selon Bernier le marché du travail est propice aux jeunes, car « dans la majorité des domaines, il existe une pénurie de main-d’œuvre ». Toutefois, elle observe que le marché de l’emploi a changé, notamment depuis la pandémie. Pour la coordinatrice, il est aujourd’hui « très réactif », les employeur.euse.s n’attendent pas jusqu’à la date limite avant d’embaucher quelqu’un. « Ils craignent que la majorité des gens qu’ils vont appeler en entrevue soient déjà embauchés ailleurs s’ils attendent », explique Bernier. Dès que les employeur.euse.s reçoivent un curriculum vitae intéressant, ils convoquent cette personne, la recrutent et retirent leur offre d’emploi en quelques jours, d’après Bernier. « C’est pour cela qu’il ne faut pas attendre quand on postule, sinon on perd cette possibilité », soutient-elle.

Bernier remarque que les diplômé.e.s universitaires ont un défi distinct du reste des étudiant.e.s : « Il existe des emplois spécifiquement offerts aux personnes aux études, alors que les finissants entrent en compétition avec des gens qui peuvent avoir de cinq à 20 ans d’expériences professionnelles. » Selon elle, le Carrefour jeunesse emploi de l’Outaouais conseille ces titulaires de diplômes à se préparer et à se mettre en valeur. Pour ce qui en est de jeunes francophones hors Québec, Thériault est d’avis qu’ils.elles vivent des obstacles particuliers. « Les formations, le développement professionnel et la possibilité de travailler en français sont limités », affirme le président. Il ajoute que l’accès à d’autres services comme ceux en santé mentale et physique en français « est d’autant plus difficile », ce qui peut devenir un défi au maintien d’un emploi.

La santé mentale, des cas récurrents

Bernier renchérit qu’il y a effectivement « énormément d’anxiété chez les personnes dans leur début de vingtaine ». La coordinatrice observe que la santé mentale est un aspect qui revient souvent chez cette clientèle. Thériault rapporte notamment que ceux.celles ayant conclu leurs études se sentent « très isolés » lorsqu’ils.elles commencent leur parcours professionnel, « car iels perdent souvent des liens tissés lors de la période scolaire ». Le Carrefour a des travailleur.euse.s sociaux.ales qui interviennent dans ces cas-là et qui tentent de les référer vers d’autres ressources disponibles, selon Bernier. « Ce n’est pas toujours évident, les listes d’attentes sont longues », soupire-t-elle. De son côté, la FJCF a aussi un répertoire de ressources en français pour les jeunes au Canada qui nécessitent de l’aide au niveau de leur bien-être et de leur santé mentale.

Thériault et Bernier rappellent que leurs programmes et services sont nés des besoins et des demandes des jeunes. « Qu’importe le besoin du jeune ou de l’étudiant, on est là. Viens nous voir et on s’occupera de t’accompagner selon le défi », assure la coordonnatrice du Carrefour jeunesse. Le président de la FJCF invite les jeunes d’expression française à s’informer quant aux diverses ressources disponibles auprès de la Fédération.

En attendant le relancement du programme Dépasse-Toi, la FJCF gère une partie de Jeunesse Canada au travail, qui présente une variété d’emplois à court terme et de stages, indique Thériault. Les étudiant.e.s habitant à Gatineau ont l’option de cogner à la porte du CJEO. Ceux.celles qui résident en Ontario peuvent communiquer avec le Bureau des services à la jeunesse d’Ottawa pour leurs services d’emplois.

Récemment, le gouvernement du Canada a aussi lancé un appel de propositions pour des projets visant à aider les jeunes à intégrer le marché du travail.

 

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