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Arts et culture

Vaches, tempêtes et paillettes : une comédie musicale à la franco-ontarienne

Secrétaire de rédaction
7 octobre 2022

Crédit visuel : Marianne Duval – Courtoisie 

Critique rédigée par Stella Chayer Demers – Cheffe du pupitre Arts et culture

VACHES, the musical, une comédie musicale fièrement franco-ontarienne, est présentée du 5 au 8 octobre 2022 au Centre des arts Shenkman. Inspirée d’une histoire vraie, on retrouve ses personnages en pleine tempête de verglas, sur une ferme laitière, à Casselman.

Après deux ans d’attente, VACHES, the musical se retrouve enfin sur les planches de la scène. Cette comédie musicale peint un portrait juste et extravagant de la campagne franco-ontarienne, du vendeur de drogue à la jeunesse voulant fuir la campagne, en passant par… Stéphane Guertin qui se fait traire sur scène ?

Une énergie entraînante 

On peut s’attendre lorsqu’on va voir une comédie musicale à ce que les gens sur scène savent chanter. J’ai tout de même été agréablement surprise et époustouflée par la qualité de la voix des comédien.ne.s. Emma Ferrante, avec sa voix puissante et son accent charmant, ainsi que Geneviève Roberge-Bouchard, par son contrôle vocal impressionnant, ont pour moi volé la vedette du spectacle.

On pouvait ressentir sur scène l’enthousiasme et l’amour de tou.te.s les comédien.ne.s. C’était un aussi grand plaisir pour le public de les voir sur scène, que pour elles et eux, on s’imagine, d’enfin mettre ce spectacle en scène.

De bonnes intentions… 

Le concept derrière les costumes était très clair : on est à la campagne, mais aussi dans une comédie musicale. C’est vrai, les gars de la campagne ne portent pas de chemises à paillettes. Là n’était pas, pour moi, le problème. Ce qui m’a le plus dérangé, c’est l’absence, dans l’exécution, des référents culturels. Il était difficile, par les costumes, de s’imaginer dans la campagne franco-ontarienne.

Le cas le plus flagrant était celui de Constant, le maire et le vilain de l’histoire. On faisait face à un vilain très « Disney » : paillettes, panache et style. Mais si on vient du comté de Prescott Russell, on sait très bien que le méchant, c’est l’homme en chemise et cravate. C’est le gars que tout le monde connaît, mais que personne n’aime. Tu as été au secondaire avec lui, ou ton enfant va au secondaire avec le sien. 

… mais une mauvaise exécution

Le plus grand problème de VACHE ? Un manque flagrant de cohérence entre les différentes conceptions artistiques.

On ne retrouve malheureusement pas les paillettes des costumes dans le décor. La structure de celui-ci, qui veut clairement évoquer la maison et la grange, nous rappelle la scénographie du Dire de Di. Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi, loin de là. Cependant, quand les costumes sont à paillette, on s’attend à ce que le décor le soit lui aussi. Les lumières D.E.L. semblaient être un bon pas dans cette direction, mais seules, elles ne faisaient que contribuer au problème.

Le décor semblait tout petit sur scène. Il était en fait très reculé, à en voir les comédien.ne.s essayer tant bien que mal de se cacher derrière.  La distance crée un vide, très ressenti en avant-scène. Si elle avait été placée plus près, la structure aurait possiblement pu enlever l’attention du va-et-vient des comédien.ne.s derrière la toile de fond. Les transitions étaient également très maladroites, surtout en ce qui concernait les portes et accessoires.

Une fierté franco-ontarienne 

Ce spectacle donne place sur scène à une culture et à un lieu qui autrement ne le seraient pas. Il mélange à la fois une culture populaire et une qualité que tou.te.s peuvent apprécier. C’est ce type de spectacles qui encourage le public, qui autrement ne se retrouverait pas au centre Shenkman, à être fier de son histoire et de sa culture.

VACHES, the musical, c’est une histoire de famille, de campagne, de communauté et d’amour. C’est une histoire franco-ontarienne et fière de l’être. C’est une histoire à la fois comique et touchante, qui fait pleurer et rire jusqu’à en pleurer. Mais surtout, VACHES, c’est une histoire à aller voir et à entendre, peu importe d’où l’on vient.

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